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Numéro 211
Août-Septembre 2007
( sommaire )

Série : l’autorité (4/5)

4. L’autorité dans l’Église

La question de l’autorité dans l’Église n’est pas, pour le protestantisme, une question centrale. La Réforme du XVIe siècle est même généralement tenue comme un moment de forte contestation de l’autorité (autorité de la tradition, du pape, du magistère, de la hiérarchie ecclésiale). On a d’ailleurs souvent rangé le protestantisme du côté des religions de liberté par opposition aux religions d’autorité. Il est vrai qu’au cours de l’histoire, les protestants se sont souvent trouvés du côté des opposants à toute forme d’autorité abusive, qu’elle soit religieuse ou politique.

Toutefois, une telle vue des choses doit être sérieusement nuancée. Non seulement les Réformateurs n’ont pas rejeté toute forme d’autorité, mais ils ont contribué à en renouveler la compréhension de manière significative, avec des conséquences importantes au plan doctrinal, ecclésial, moral voire politique. Ils l’ont fait à partir d’une affirmation centrale : c’est le Christ seul qui est l’autorité ultime dans l’Église. Cette autorité n’est à la disposition de personne. Aucun individu, aucune institution ne peuvent se l’approprier. L’autorité de l’Église s’exerce donc toujours comme une autorité partagée et seconde, en référence à l’autorité du Christ à laquelle elle ne peut que renvoyer.

Le renvoi exclusif à l’autorité du Christ ne doit pourtant pas dispenser d’observer la façon dont s’exerce effectivement l’autorité dans les institutions ecclésiales. Car le déplacement systématique de la question de l’autorité sur Dieu, le Christ, le Saint-Esprit ou les Écritures, peut couvrir des fonctionnements hiérarchiques et autoritaires d’autant plus redoutables qu’ils sont masqués. Aussi importe-t-il de clarifier les modalités concrètes de l’autorité dans l’Église. Il y a là un jeu complexe d’articulations et de tensions entre différentes instances de régulation. Ces médiations institutionnelles doivent être clairement identifiées et reconnues, analysées et habitées de façon à la fois constructive et critique. feuille

Michel Bertrand

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