Le titre de « progressiste » (en religion) est fréquemment utilisé de nos jours, dans les journaux et les magazines, pour désigner les Églises non fondamentalistes. Que signifie-t-il au juste ? Progressiste signifie-t-il simplement nouveau libéral ? Oui et non. Le christianisme progressiste ne se définit pas facilement. C’est plus un mouvement, une voie, une approche qu’un système théologique. Il s’intéresse davantage à la spiritualité qu’à la religion.
Voici quelques unes de ses caractéristiques :
– Questionnement intellectuel. Chercher pour comprendre et progresser qu’affirmer des dogmes, des credo et des certitudes.
– Désir d’inclusion radicale et égalité en ce qui concerne l’orientation sexuelle, le genre, la race, l’âge etc. J’emploie le mot « désir » car beaucoup de paroisses et d’individus pourtant progressistes se débattent encore avec la manière de vivre les relations inter-raciales et interculturelles alors qu’ils s’accordent sur cet idéal.
– Ouverture à la compréhension et aux exercices spirituels d’autres religions tout en demeurant enraciné dans le christianisme.
– Reconnaître que notre approche de Dieu comprise selon la vie et l’enseignement de Jésus n’exclut pas les autres chemins menant à Dieu.
– Désir et besoin de rites et d’exercices spirituels pour approfondir notre expérience de Dieu et notre vie spirituelle.
– Désir d’une vie spirituelle holistique, unifiant le cœur et la mystique avec la tête et la connaissance, la contemplation avec l’action, l’idéalisme avec le pragmatisme.
– Désir de constituer une paroisse où l’on n’est pas forcément d’accord mais où l’on s’écoute l’un l’autre dans le respect d’une mutuelle liberté de conscience.
– Désir d’un culte authentique, faisant place au vécu réel et à la spontanéité et qui donne une nouvelle vie aux rites traditionnels et à la liturgie.
– Désir d’interreligion et d’œcuménisme, d’ouverture à la nouveauté.
– Valoriser les arts, la science et la créativité. Ne pas établir d’opposition entre la science et la spiritualité.
– Être motivé par la justice sociale, l’écologie et la recherche de la paix – bien que l’on puisse avoir tous des conceptions différentes sur la manière d’y parvenir.
Telles sont quelques unes des caractéristiques du christianisme progressiste tel que je le comprends. D’un côté il n’est pas nécessaire d’avoir le label « progressiste » car l’important est d’être authentique et convaincu dans son idéal. D’un autre côté le label « progressiste » peut nous aider à prendre conscience du genre de paroisse que nous voulons être – et pas seulement ce que nous ne voulons pas être.
Cela peut donner une idée de ce qu’ils peuvent trouver chez nous à ceux qui sont à la recherche d’une paroisse.
Et débattre dans notre paroisse des points que je viens de proposer peut nous permettre de progresser dans notre propre conception de la foi et de la spiritualité. De réfléchir à la manière dont nous décrivons notre paroisse à nos amis et à nos connaissances. Naturellement notre site « ProgressiveChristianity.org » peut aider dans cette réflexion.
Traduction Gilles Castelnau
Pour faire un don, suivez ce lien