En sortant du dernier comité de lecture d’Évangile et liberté, et avant de reprendre le RER gare du Nord, je suis entré dans un petit magasin, pour acheter du pain en sachet. À la caisse, il y avait juste un homme devant moi, ce qui devait me permettre de ne pas attendre trop longtemps. Cependant, tout en essayant de payer, il téléphonait, ce qui compliquait la manoeuvre. La conversation était vive ; visiblement, il tentait de résoudre un désaccord.
Et par de dessus le marché (c’est le cas de le dire !), le caissier téléphonait aussi, à quelqu’un d’autre évidemment. Tout en téléphonant, il comptait donc la monnaie que l’homme devant moi lui donnait, tout en téléphonant.
Les dialogues étaient animés mais bizarres. On ne savait plus très bien qui parlait à qui. Et chacun d’eux non plus, qui ne comprenait pas toujours si l’autre lui parlait ou parlait à l’interlocuteur au téléphone. Ces deux hommes étaient ailleurs, tout en suivant du mieux possible la transaction financière. Ils parlaient sans se parler ; et surtout sans faire attention à moi qui commençais à trouver le temps un peu long. Comme un idiot, je n’avais personne à qui parler pour attendre. Je n’étais plus de mon siècle.
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