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Le sens des repas dans la bible

Les Juifs célèbrent la Pâque au cours d’un repas familial (Pâque signifie passage). Dans la Bible, les repas jouent un rôle important. C’est Dieu qui nourrit et désaltère son peuple. La nourriture est une grâce que l’homme doit solliciter et pour laquelle il doit dire merci. Par voie de conséquence, les repas sont sources et signes d’une communion : il se crée une identité de vie entre tous ceux qui participent aux mêmes sources de vie. Communion qui s’établit certes, au niveau des hommes : Manger ensemble, unit, scelle une alliance par exemple (cf. Gen 26/26 à 31) ; mais communion également au niveau religieux entre les hommes et les dieux. Participer à des repas païens, c’est pour Israël une sorte de prostitution qui encourt la colère de Dieu (cf. Nom. 25/105).

Si les auteurs bibliques s’opposent tellement à la présence d’Israélites ou de chrétiens à ces repas sacrificiels païens, c’est qu’ils savent que Dieu aussi, ou son Christ, veulent s’unir à Israël ou à l’église par des repas. Dans l’Ancien Testament, ce sont “les sacrifices d’actions de grâce” où la vie de la victime, qui est saignée, ainsi que sa graisse (= pain de Dieu) qui est brûlée sur l’autel (= la table de Dieu) sont offerts à Dieu, alors que sa chair seulement est mangée par celui qui offre le sacrifice et ses invités. Ainsi, une communion est établie non seulement entre les commensaux, mais encore entre ceux-ci et Dieu, le “Maître de l’alliance”. De même, selon le nouveau Testament, le repas eucharistique établit et scelle une communion entre Jésus-Christ et les siens.

Le repas de la pâque juive

Mais l’usage du repas de la Pâque juive se perpétue avec une fonction toute particulière : c’est un mémorial institué par Dieu (cf. Ex. 12/1 à 11), une action, une fête dont le déroulement, dans les moindres détails, célèbre et actualise la “Sortie d’Egypte”, la libération économique, politique et surtout religieuse d’Israël. Au temps de Jésus, le repas pascal était empreint d’une solennité simple et joyeuse. On y buvait 4 coupes de vin.

A la première, le père de famille bénissait Dieu “pour la joie et le souvenir”. Ce qui l’animait alors, ce n’est pas seulement le souvenir de l’homme reconnaissant pour la délivrance passée, mais aussi la certitude que Dieu aussi se souvient, et qu’il se passe alors quelque chose, qu’une situation nouvelle est créée ou qu’une ancienne est restaurée, que son alliance et ses promesses sont en quelque sorte confirmées.

Puis on apportait les “herbes amères”, les “pains sans levain”. On remplissait la seconde coupe. Alors commençait la partie caractéristique du repas. Le fils posait cette question liturgique :

“ Qu’est ce qui distingue cette nuit des autres nuits… ?” La réponse du père devait “commencer avec la honte et finir avec la louange”, évoquant ainsi la misère et l’humiliation du séjour en Egypte, l’esclavage et la faim, puis la puissance de Dieu qui délivre et qui donne à son peuple la gloire des triomphes et l’abondance.

Les aliments du repas pascal ne rappelaient pas seulement le dernier repas pris à la hâte sur la terre de la servitude dans une maison épargnée par le sacrifice d’un agneau : ils visaient à associer les convives aux réalités qu’ils signifiaient. Gamaliel qui fut le maître du futur Paul, disait : “ Il faut que dans chaque génération, chaque homme se considère comme ayant été lui-même délivré d’Egypte. Il faut que tout Israélite sache que c’est lui qui a été délivré de la servitude”.

Les aliments ainsi expliqués, on chantait une partie du Hallel (Ps 113 à 118), on faisait des ablutions, puis on mangeait. Bientôt, une troisième coupe était remplie sur laquelle le père de famille prononçait une bénédiction. Enfin, venait la quatrième coupe, on chantait la fin du Hallel et le repas se terminait après une quatrième bénédiction. Un repas tout baigné de la joie de la délivrance magnifique dont Israël avait été l’objet. Mais aussi, comme Israël avait de nouveau perdu sa liberté, le souvenir de la grande rédemption passée soulevait l’espoir d’une nouvelle délivrance. Le passé devenait le gage du futur. Les coupes et les bénédictions annonçaient le banquet messianique. Le chant du Hallel en exaltait l’espérance.

Ce même mouvement oscille entre ce que Dieu a fait et ce qu’il fera.

Daniels -
“ Le lien des Aumoniers ” Méditation Pascale

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