Évangile & Liberté : C’est en l’Éternel que je me réfugie

Numéro 186 - Févier 2005
( sommaire )

Méditer

C’est en l’Éternel que je me réfugie

Fuir ou ne pas fuir devant le danger ? Celui qui n’a jamais éprouvé la peur méprisera peut-être l’hésitation. Mais qui n’a jamais eu peur ? Le courage ne se mesure pas forcément à l’héroïsme dont on est capable, mais à l’humble conscience que la tentation est forte de fuir, de tout oublier, de mettre de la distance, et que, si l’on y cède, il ne sera pas forcément difficile de trouver des justifications. Et d’ailleurs il n’y a parfois pas d’autre solution pour sauver sa vie ou celle d’autrui. Mais le chrétien possède en lui-même l’image de Jésus priant douloureusement à Gethsé-mané: «Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.» (Mc 14,36).

C’est en l’Éternel que je me réfugie.
Comment pouvez-vous me dire :
Fuis dans vos montagnes, comme un oiseau ?
Car voici que les méchants bandent l’arc,
Ils ajustent leur flèche sur la corde,
Pour tirer dans l’obscurité sur ceux dont le cœur est droit.
Quand les fondements sont renversés,
Le juste que ferait-il ?
L’Éternel est dans son saint temple,
L’Éternel a son trône dans les cieux ;
Ses yeux regardent,
Ses paupières sondent les êtres humains.
L’Éternel sonde le juste et le méchant ;
Il déteste celui qui aime la violence.
Il fait pleuvoir sur les méchants
Des charbons du feu et du souffre ;
Un vent brûlant, c’est la coupe qu’ils ont en partage.
Car l’Éternel est juste, il aime les actes justes ;
L’homme droit contemple sa face.

Psaume 11

Mais quelle est la volonté de Dieu? Comment donner réalité au Dieu invisible, au Dieu qui, si souvent, se tait dans les moments de grande angoisse, ou d’épouvantables dilemmes? Quelle géographie spirituelle évoquer pour soutenir une foi défaillante, contenir la peur, agir de juste manière «quand les fondements sont renversés»?

Le psaume en tant que parole donne à entendre, mais aussi à voir avec les yeux du cœur et de l’âme. Et il donne à voir un Dieu qui voit, dont les « paupières sondent les êtres humains ». Pour les uns ce regard omniprésent est insoutenable, voire inacceptable : qu’en est-il alors de la liberté de l’homme ? Pour les autres, il est au contraire le point focal de l’existence, l’ancre qui retient de partir à la dérive, le signe qui encourage au temps des grandes douleurs. Étrange regard de Dieu, invisible et pourtant si profondément réel quand on en fait l’expérience, au cœur d’une solitude soudain visitée, ou bien en ces moments de grâce où l’humain face à l’humain témoigne d’une vérité nue qui ne lui appartient pas mais le traverse.

« L’homme droit contemple sa face. » prie le psalmiste. Et Jacob dit à Ésaü au temps de leur réconciliation : « J’ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as bien accueilli. » Gn 33,10.

Florence Taubmann

À l’écoute du culte dominical :
6. La confession de foi

L’annonce du pardon régénère la confiance de celui qui la reçoit. C’est ce qu’atteste la confession de foi, qui n’est nullement réductible à un rappel doctrinal. Elle a une parenté avec la prière de louange, mais elle est davantage tournée vers l’avenir ; c’est une parole d’engagement. À la fois communautaire et éminemment personnelle, elle traverse le temps depuis la foi des pères, que l’on redit comme héritage sans forcément adhérer à toutes les formulations, jusqu’à notre foi présente, toujours en quête d’elle-même. Car la parole sous-jacente à toute confession de foi n’est-elle pas : « Je crois Seigneur, mais viens au secours de mon incrédulité » ?

Puisque ton cœur a été touché et que tu t’es humilié devant moi, dit l’Éternel, puisque tu as pleuré en ma présence, moi aussi je t’ai entendu, c’est pourquoi je te recueillerai .

D’après II Rois 22,19

La Gloire de Dieu
C’est l’homme debout, l’homme vivant
Mais il fallait
La trahison d’un disciple
Le reniement d’un compagnon de route
Le jugement des puissants de ce monde
La Croix - le supplice - la mort
La Gloire de Dieu
C’est l’homme debout, l’homme vivant
Mais il fallait
Le pardon pour Pierre et les autres
Les yeux qui s’ouvrent sur la vérité
La vie jaillie du tombeau, la résurrection
La Gloire de Dieu
C’est l’homme debout, c’est l’homme vivant
Maintenant
Il est vivant, il nous donne la vie,
Il nous comble d’amour
Alors célébrons la joie
La Gloire de Dieu
C’est l’homme debout, c’est l’homme vivant.

Au fil d’une pensée :

Un témoin de vérité est un libérateur d’êtres humains.

Proverbes 14,25

En d�autres lieux

O toi, Dieu de bonté, tu as fait descen-dre toute l’humanité du seul et même -couple originel ;
Tu as voulu que tous les êtres fussent de la même famille.En ta sainte présence, ils sont tes serviteurs et toute l’humanité s’abrite sous ton tabernacle.Tous se sont réunis à la table de ta générosité, tous sont radieux sous la lumière de ta providence.
O Dieu ! Tu es bon envers tous, tu as pourvu chacun, tu abrites chacun, à nous tu confères la vie.Tu les as tous dotés de facultés et de talents et chacun d’eux est plongé dans l’océan de ta miséricorde.
O toi, Seigneur bienfaisant ! Unis-les tous ; fais que les religions s’accordent, que les nations s’unifient, afin qu’ils soient comme les membres d’une même patrie. Puissent-ils s’associer dans l’unité et la concorde.

Prière baha’ie