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La Rotonde de la Villette à Paris. Cet élégant monument de la fin du XVIIIe siècle sert de misérable refuge de fortune à des sans-abris. |
Perdu dans un îlot de hangars et de maisonnettes un peu vétustes, près des immeubles Peugeot SA, se trouve «Diogène», non pas le philosophe grec qui vivait nu dans une jarre et qui cherchait un homme dans les rues dAthènes en pleine journée, éclairé par une lanterne, mais un groupe de 18 personnes pratiquement que des hommes accueillis en urgence sociale. En cas de grand froid ou de canicule, la structure peut accueillir quelques personnes de plus. Là se trouvent des chambres, évidement, mais aussi une buanderie, une cuisine, une salle commune entretenues par les résidants. « Diogène » récupère objets et meubles, réparés et nettoyés sur place, par et pour les résidants. Peu à peu, certains re-trouvent une dignité quils avaient perdue, ainsi quun degré dautonomie plus grand. Hélas beaucoup piétinent, en bute à de graves fléaux sociaux comme lalcool ou dans un état de santé physique et/ou psychique fortement dégradé, à un point quon a du mal à imaginer : incontinences, autisme, déficiences du langage On apprend ici ce quaimer veut dire. Les mots sont rares, mais les regards, ou un sourire, un salut arraché valent un long discours. On y apprend la patience et léchec. Sortir de limpasse que sont lexclusion et la grande dépendance sociale prend des mois ; mais on partage la joie de léquipe danimation quand lun des pensionnaires quitte le foyer pour aller vivre dans un appartement en résidence sociale. Ces appartements, au nombre de 12, accueillent chacun deux ou trois personnes en fonction des besoins et des nécessités. Ainsi, dans un appartement ne se regroupent que des abstinents de lalcool et dans un autre ne se retrouvent que ceux qui sortent de lhôpital psychiatrique. Ces appartements en ville permettent ainsi à certains dévoluer de manière autonome et de retrouver peu à peu une pleine autonomie, tout en restant dans un milieu relativement protégé.
Dix-sept personnes sont à pied duvre : trois éducateurs, des animateurs, des travailleurs sociaux. « Diogène » travaille avec de nom-breux partenaires : les organisations sociales de la commune et de lÉtat, mais aussi « Emmaüs », les « toits du cur », « les Restos du cur » et le réseaux des diaconats des Églises locales. Travail considérable qui reste fragile et toujours menacé car tout le monde naccepte pas facilement près de chez soi la population qui fréquente le foyer.
Soutenir de tels mouvements devient une nécessité, une dignité pour tous. Paradoxalement, quand on travaille au redressement de ceux que le destin a fait tomber, ce sont ceux que lon aide qui nous relèvent en nous permettant dexprimer ce quil y a de plus humain en nous : le refus de la misère humaine, de lexclusion et de lindignité.
Le christianisme social sappuie sur un message
despérance et damour, il est lexpression même
de la grâce. Accompagner par la prière, la pensés
ou laction des associations comme « Diogène »,
cest nous inscrire dans la droite ligne du message évangélique.
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Pour nous contacter :
Noël aux Halles,
26 rue Rambuteau,
75003 Paris.
Tél. 01 42 72 72 47
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| Numéro 191 |
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