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Numéro 195 - Janvier 2006
( sommaire )

Série : Histoire et Théologie

5. Les variantes des évangiles

Aux témoignages de documents comme la Didachè, l’Évangile selon Thomas, l’Épître de Jacques ou la Lettre sur le Marc secret, il faut encore ajouter celui des variantes textuelles des évangiles, spécialement celles remontant à la période qui suit immédiatement la rédaction finale et première réunion des évangiles, vers 120, et dure jusque vers 160.

Il existe des évangiles des milliers de manuscrits dont aucun n’a exactement le même texte que les autres ; mais une vingtaine suffisent à montrer comment le texte des évangiles a évolué, de vers 120 à la fin du ive siècle ; et l’un d’entre eux représente mieux que tout autre le texte existant entre 120 et 160, c’est le Codex de Bèze, conservé à Lyon d’abord, puis à Genève, de 1562 à 1581 (il est alors sous la garde de Théodore de Bèze), et à Cambridge depuis lors.

On y trouve tant de variantes, par rapport au texte édité actuel, que l’on s’est demandé si ces variantes n’étaient pas un rassemblement de diverses origines. La question se pose encore, car la réponse dérange. Faisons donc à nouveau l’hypothèse que ce manuscrit soit bien le témoin d’un stade ancien des évangiles, existant entre 120 et 160 et abandonné ensuite par révision de ce texte : qu’est-ce que ça change ?

Ce simple témoignage fait naître une époque nouvelle, entre la période de rédaction et celle où se fixe le texte édité et traduit. Dans ce demi-siècle, la première période du christianisme s’éteint lentement, l’auditoire auquel sont destinés les évangiles s’élargit, ce qui entraîne une simplification du texte, pour en rendre le sens plus accessible. Le premier christianisme était resté lié à la culture du temple ; mais après 170, il invente sa propre culture, s’insère dans la société de l’empire romain, puis fixe les règles de constitution de son nouveau clergé : il se prépare alors à devenir, au ive siècle, la religion de l’empire romain.

La théologie résiste encore à reconnaître le lien originel qui lie le christianisme au judaïsme sadducéen. Il est plus parlant de parler d’un surgissement nouveau. Mais n’est-ce pas récrire l’histoire ? feuille

Christian Amphoux

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