LIVRE L’étincelle
divine
C’est la croissance spirituelle
de l’humanité qui sauvera le christianisme et qui fécondera
aussi toutes les religions. » Voici une des affirmations de B.
Feillet qui me conduit à dire que son livre complète et
élargit les exposés des dernières Journées
Libérales autour du thème « Les spiritualités
».
La spiritualité de B. Feillet, qui s’inscrit dans sa vocation
de prêtre d’ouverture, est pratique et prophétique
en ce sens qu’elle est créatrice, tournée vers l’avenir
mais enracinée dans la modernité pour aborder les questions
existentielles. Pour lui, ce n’est pas la croyance en Dieu qui
est importante, surtout si elle résulte d’une tradition
familiale, d’une éducation mais le « désir
de Dieu » qui ouvre à l’homme le champ de son humanité
et par là de sa divinité. Ainsi tout chrétien,
tout croyant doit être un chercheur d’absolu qui ne peut
trouver sa voie qu’avec un autre qui l’aide à devenir
« ce qu’il est vraiment ». En effet, il estime qu’on
ne peut avoir une approche de Dieu, de Dieu en soi, qu’à
travers les autres.
C’est pourquoi il est convaincu que l’ambiguïté
des croyances religieuses découle du fait que les religions ont
défini l’Homme à partir de Dieu alors qu’il
est essentiel de partir de l’Homme pour concevoir son « désir
de Dieu », une démarche chère au protestantisme
libéral. 
Robert Serre
Bernard Feillet, L’étincelle
du divin,
Paris, Desclée de Brouwer, 2005.
en
librairie
LIVRE
Le mal de vivre. Pourquoi ?
En passant par une analyse très
intéressante de la dépression du prophète Élie
ou par le questionnement du romantisme, les approches des trois auteurs
auxquels se mêle A. Houziaux posent la question du mal de vivre
dans l’Histoire, la Bible et aujourd’hui. Le style est toujours
très clair, le débat passionnant.
En peu de pages, au final, ce livre pose une des questions essentielles
de notre temps, ouvre des portes tout au long du débat et nous
donne une irrésistible envie d’aller plus loin ; c’est
sans doute son but, ne cherchons pas là, en 118 pages, un traité
complet sur la question…
À mettre sans réserve dans toutes les mains. 
Vincens Hubac
Pierre Lassus, Alain Braconnier, Raphaël
Picon, Le mal de vivre. Pourquoi ?,
Paris, Éditions de l’Atelier, 2007.
en
librairie
Livre
Psaumes interdits. Du silence à la violence de Dieu
Il y a dans la Bible un livre
qui rassemble 150 prières de toutes sortes : ce sont les psaumes.
Ces psaumes ont nourri les spiritualités juive et chrétienne
au fil des siècles, aussi bien dans un cadre privé que
dans des célébrations collectives. Leur variété
permet de trouver des mots pour les différentes circonstances
de la vie, qu’elles soient réjouissantes ou malheureuses.
Toutefois, qui se sera penché sur ces textes, aura pu être
saisi d’un malaise à la lecture de phrases chargées
de violence, de haine, de désir de vengeance ou alors remplies
d’un désespoir et d’une souffrance, aggravés
par le silence de Dieu qui semble sourd à la prière
de celui qui est en détresse.
Thomas Römer, professeur d’Ancien Testament, se fait l’avocat
de ces textes dans ce nouveau volume des éditions du Moulin.
À partir de quelques psaumes choisis, il donne des éléments
pour en restituer le cadre historique puis il montre de quelle manière
Dieu fait passer le croyant de la détresse à l’espérance
ou du désir de vengeance à celui de justice. En fait,
si certains psaumes sont durs c’est que notre vie est dure :
ces prières montrent que le Dieu de la Bible supporte qu’on
lui dise tout et suggèrent qu’on lui remette l’exercice
de la justice et de la consolation. 
James Woody