Deux
livres sont sortis lan dernier concernant la Vierge Marie, lun
très médiatique du journaliste Jacques Duquesne : «
Marie », et lautre, fort savant et volumineux, du dominicain
Dominique Cerbelaud : « Marie, un parcours Dogmatique »
publié aux éditions du Cerf. Ces deux livres ont en
commun davoir déchaîné un rejet très
virulent de la part des institutions de lEglise Catholique,
et de sa Commision doctrinale en particulier.
Jacques Duquesne a une approche très libérale
de Marie, il remet en particulier en cause sa virginité, et
montre que son culte sexplique souvent par de bien obscures
motivations. On comprend que cela ne plaise pas à lEglise
de Rome. Pour un protestant, la chose nest pas choquante, et
le fait que Marie ait eu ou non dautres enfants que le Christ
nest pas un problème. Quant au fait que Jésus
ait pu avoir un père humain, cest je crois lidée
de la plus part des protestants un peu libéraux.
Le
cas du livre de Cerbelaud est plus complexe. Pour lévoquer,
laissons la plume à Mgr Bruguès, Evêque dAngers,
président de la Commission doctrinale : Dans le style de la
théologie scientifique, le livre du père Cerbelaud ne
fait, en réalité, que fournir le gros des arguments
de la thèse de M. Duquesne : les dogmes sur Marie seraient
des inventions, nées dans lEglise pour des motifs repérables
de psychologie collective. Ces deux auteurs ne parviennent plus à
reconnaître dans le témoignage des Ecritures les fondements
révélés des aspects mariaux de la foi catholique.
La tradition vivante qui concerne et interprète la foi dans
lEglise, la Magistère qui la propose, nont pas
à leur jugement de valeur probante.
Cest un peu une croyance dans limmaculée
conception des dogmes, ceux-ci naîtraient indépendemment
de tout contexte historique, culturels et seraient indiscutables,
immuables et éternels. Nous croyons au contraire que lexpression
de la foi est relative, que les doctrines humaines peuvent évoluer,
et que la religion, si elle doit rester fidèle à son
message fondamental, doit sadapter à la culture dans
son expression.
Pourquoi la foi devrait-elle avoir peur de lhistoire,
des questions, de la science ou de lérudition ? Une foi
juste à tout à gagner à être confrontée
à la réalité et au questionnement.