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Numéro 191 - août-septembre 2005
( sommaire )

Série : Histoire et Théologie

1. Le 1er catéchisme chrétien

Il existe dans les bibliothèques de vieux écrits nous renseignant, par exemple, sur le premier christianisme ; et l’archéologie est venue amplifier cette richesse documentaire. Pourtant, malgré ces apports nouveaux, la théologie semble immuable, elle demeure ce qu’elle était avant ces découvertes documentaires. La théologie devrait-elle évoluer davantage ? À quelles conditions l’histoire pourrait-elle avoir une influence sur la théologie ? (J’entends ici par « théologie » avant tout celle qui repose sur l’analyse des textes fondateurs : ce n’est pas toute la théologie, mais c’est une branche dominante.)

Voici un premier exemple. Dans le corpus des Pères apostoliques, qui réunit surtout des lettres de la génération d’après les apôtres, un manuscrit grec du xie siècle conservé à Jérusalem intègre un petit livret intitulé la Didachè, c’est-à-dire l’Instruction (des apôtres). Prudemment, il est encore présenté comme écrit à Antioche, vers l’an 100. Mais la rédaction est plutôt réalisée à Jérusalem, peu après 70 ; et le contenu reflète probablement le tout premier enseignement des apôtres, encore oral, au début des années 30, entre la mort de Jésus et la mise par écrit de ses paroles.

Tout ceci n’est pas encore clairement établi, la science des textes progresse lentement. Mais envisageons par hypothèse que cela le soit : qu’est-ce que ça change sur la connaissance du premier christianisme ?

Le chemin du salut est encore la loi ; celle-ci est déjà centrée sur l’amour du prochain, mais ce sont les apôtres qui le disent ; deux rites communautaires sont mentionnés, le baptême et l’eucharistie ; une seule parole est attribuée à Jésus, le Notre Père ; enfin, le retour de Jésus est attendu comme imminent pour un jugement selon la loi. S’il s’agit là du premier catéchisme chrétien, on est bien en marche vers la théologie chrétienne, mais on en est encore loin. Cela veut dire que les points essentiels sont venus progressivement et que la part des apôtres est limitée.

Historiquement, cette conclusion est tout à fait plausible, mais elle ne fait pas l’affaire des théologiens pour qui les textes fondateurs (les épîtres de Paul et les évangiles) doivent apparaître comme les premiers, avec leur contenu novateur, en rupture avec la littérature antérieure. feuille

Christian Amphoux

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