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Église
Pour ou contre l’idée d’un renoncement de Jean-Paul II à sa fonction ?

Beaucoup de protestants pensent que Jean-Paul II devrait renoncer à ses fonction, n’étant objectivement plus en état de les assumer pleinement.

Pourtant il y a bien des arguments pour penser qu’il n’est pas mauvais qu’il reste Pape...

D’abord il faut bien dire qu’il est bon qu’une institution au moins dans notre monde occidental ne succombe pas à la mode du « jeunisme » et de la performance. Dans une société où l’on met les gens à la retraite à 55 ans, et où il est de plus en plus difficile de trouver du travail à partir de 40 ans « parce qu’on est trop vieux », dans une société où tout ce qui compte c’est la jeunesse, la beauté et la force qui comptent, il est formidable que quelque part il puisse y avoir un message à contre courant.

Si effectivement « pape » n’est qu’une fonction concrète, alors il peut y avoir des conditions d’aptitudes à remplir, mais justement, il n’est pas certain que ce ne soit que ça. L’église catholique n’est peut-être pas seulement une institution à faire fonctionner, mais elle a aussi un rôle de symbole, elle peut dire quelque chose sur l’homme, sur sa valeur et sa place dans le monde. Oser garder comme pape un homme vieux et malade, c’est dire que la valeur d’un homme ne se réduit pas à sa performance, mais qu’elle est intrinsèque.

La question en fait est bien là, c’est le rôle que l’on attribue au pape. Bien sûr, il doit diriger l’Eglise. Mais pour ça, il y a certainement plein de personnes compétentes au Vatican pour prendre le relais. Le fait que le Pape soit malade n’empêchera pas l’Eglise de fonctionner. Ensuite, il ne semble même pas que la plupart des fidèles attendent de lui des choses considérables. Quand il est venu à Paris pour les « Journées Mondiales de la Jeunesse », il a eu un succès fou auprès des jeunes, mais pourquoi ? Ce n’est pas pour ce qu’il a dit, personne ne s’en souvient vraiment. Les jeunes l’aimaient comme on aime son grand père, il représentait pour eux le courage, la fidélité, la tradition, les valeurs, l’amour, le service... Or il n’y a pas un âge à partir duquel on dit à son père ou à son grand-père qu’il devrait renoncer à ce rôle à cause de sa santé. Jusqu’au bout son père est son père et on l’aime comme ça jusqu’au bout.

Cette vision est en fait peut-être très protestante puisqu’elle n’attend pas grand chose du pape au niveau du contenu ! Mais c’est un fait qu’il semble que personne ne porte une grande importance aux encycliques qu’il a pu écrire, ni au contenu de ses discours, ni aux règles de morales sexuelles sur la contraception qu’il essaye de prôner.

Ce que l’on peut espérer, c’est qu’on n’exerce sur lui pas trop de pression. S’il ne peut pas parler, qu’on ne le force pas, il a droit aussi à un peu de tranquillité.

Paul Berger (reçu par mail)

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