Ouverture et Actualité
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Actualité cinématographique
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Film : « Les tortues volent aussi » Un film
iranien et irakien de Bahman Ghobadi avec Soran Ebrahim, Avaz Latif
- Durée : 1H35 mn
1er
film irakien après la chute de Saddam Hussein, réalisateur
Bahman Ghobadi
Ghobadi nous fait découvrir un camp de réfugiés
au Kurdistan irakien, à la frontière de l'Iran et de
la Turquie, dans une zone rude et montagneuse. Un garçon débrouillard,
sorte de héros, prend seul presque toutes les initiatives:
mise en place d'une parabole pour que le village soit informé
sur la guerre, directives de travail aux enfants, évacuation
des habitants…Il fait la connaissance d'un adolescent mutilé
et de sa sœur violée par des soldats de Saddam et mère
d'un petit qu'elle hait.
Les terrains minés, les enfants abandonnés,
mutilés employés au déminage, les gens égarés…sont
les conditions de vie au quotidien. C'est donc un film très
dur dans lequel les enfants sont les intervenants. Certains spectateurs
pourront le reprocher au réalisateur mais qui d'autres que
les hommes les ont mis dans cet enfer? Il y a une chose que nous pouvons
regretter: Ghobadi a voulu donner une dimension poétique et
symbolique à son film ce qu'il n'a pas réussi à
faire, gâchant du même coup toute la force qu'il aurait
pu en tirer. C'est en tous cas un courageux témoignage sur
ce qui a fortement dérangé le réalisateur en
Irak qui s'est cru obligé d'y revenir pour tourner son film.
En le voyant, nous prenons toute la mesure de la détresse humaine.
Nous sortons de la projection bouleversés, révoltés
par cette guerre qui, comme tant d'autres, fait des victimes innocentes.

Pierre Nambot
Film : « Moolaadé » Un film sénégalais
de Sembene Ousmane avec Fatoumata Coulibaly, Maïmouna Hélène
Diarra, Salimata Traoré - Durée : 1H57 mn
Dans
son village africain, Collé s'est fait remarquer il y a 7
ans en refusant de faire exciser sa fille. Aujourd'hui elle récidive
en protégeant quatre fillettes et en leur accordant le droit
d'asile pour qu'elles ne subissent pas l'opération. Elle
met ainsi en cause les fondements mêmes de la vie du village
et va alors déclencher un véritable conflit.
A l'âge de 82 ans, Ousmane Sembème réalise
son 9ème long métrage sur l'Afrique. C'est un film
lent et contemplatif dans lequel le réalisateur africain
nous fait partager la vie les coutumes d'un village du Sahel. Il
nous montre la force de caractère des femmes et le poids
des traditions qui enferme les hommes. Il nous prend à témoin
de la lutte ancestrale entre le "Moolaadé", le
droit d'asile, et le "salindé", la pratique de
l'excision destinée à purifier les filles. Nous retrouvons
son style habituel qui consiste à construire ses films sur
la méthode de l'affrontement, souvent entre un individu et
un groupe. Ici, la mise en scène est particulièrement
fouillée et l'ambiance générale donne une impression
de pureté sans que l'accusation ou la dénonciation
soient nécessaires pour faire émerger la vérité.
Le symbolisme très fort a toute son importance: la corde
et la ligne à ne pas franchir, la termitière et la
punition pour non obéissance aux préceptes du Coran,
un marchand et la liberté, les postes de radio et l'information…
C'est une belle fiction sur la violence vis à
vis des femmes et d'une façon générale, sur
l'indispensable humanisation des communautés victimes de
leurs traditions. 
Pierre Nambot
Film : « La vie aquatique » Un film américain
de Wes Anderson avec Bill Murray, Owen Wilson, Cate Blanchett - Durée
: 1H58 mn
Quelles
sont les intentions d'Anderson en faisant ce film? Pourquoi nous
présente-t-il Steve pour que nous pensions au commandant
Cousteau alors, qu'exception faite du bonnet rouge, ils n'ont rien
de commun? C'est une excentricité parmi tant d'autres, qui
se veulent drôles mais le comique n'y est pas. L'impression
générale est un empilement en vrac d'effets inadaptés
qui témoignent d'une absence de synopsis sérieux.
Le milieu marin est filmé de façon totalement décousue
ce qui constitue pour le spectateur une autre déconvenue.
Ces deux heures d'une vie aquatique nous paraissent
bien longues, l'enchantement marin étant noyé dans
des chimères mièvres. Gageons néanmoins que
la douceur de ce film burlesque aura beaucoup d'adeptes dans le
public. 
Pierre Nambot
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