Généralement les mois
d'été ne sont pas propices au cinéma, les films
qui sortent sont souvent de qualité médiocre et les exploitants
des salles sont concurrencés par "le soleil qui leurs fait
de l'ombre" pour reprendre la formule consacrée.
Juillet et août 2005 ont été un peu exceptionnels
pour les amateurs de blockbusters. Je citerai par exemple Charlie et
la chocolaterie, un Tim burton dont l'imagination est toujours aussi
pétillante mais qui décevra les habitués à
la lecture du 2ème, 3ème degré puisque ce film
est aussi pour les enfants, La guerre des mondes qui est un chef d'uvre
dans son genre, Les quatre fantastiques,
Privé de cinéma pendant une durée toujours trop
longue, le cinéphile sera toujours tenté de se précipiter
pour voir les films sortis récemment. Qu'il prenne le temps de
faire sa sélection car il pourrait être déçu.
Film : « Peindre ou faire l'amour »,
réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu (France)
avec Sabine Azema, Daniel Auteuil, Amira Casar, Sergi Mopez. Durée:
1h38.
Pour
la rentrée je vais prendre Peindre ou faire l'amour dont
on parle beaucoup. Avec un titre aussi racoleur, on se demande
à l'heure des résolutions importantes que vient
faire cette interrogation d'autant plus que beaucoup d'entre nous
n'ont guère d'activité dans le domaine pictural.
Reconnaissons aux frères Larrieu leurs dons d'observation
et de description des grands massifs montagneux qu'ils exploitent
à merveille pour nous attirer vers les beautés de
la nature. Ainsi le spectateur subodore tout l'épanouissement
que va procurer l'espace rural à un couple de "bobos".
Nos deux quinquagénaires en ont besoin car ils sombrent
progressivement dans un profond ennui. Mais jouer au gentleman
farmer ou à l'artiste peintre dans un environnement bucolique
ferait donc naître un besoin d'échangisme ou tout
simplement réveillerait un désir refoulé?
Toujours est-il que la rencontre du maire aveugle et de sa compagne
assez "brûlante" les amène à lutiner
tous les quatre, et ils ne vont pas en rester là
C'est bien filmé, bien joué mais
magnifiquement inutile et malsain. Chasser l'ennui et trouver
son plaisir et sa raison d'être dans un comportement poético-libertin
en dit long sur leur vide cérébral de ces personnages.
Certains me reprocheront d'être trop négatif et marqué
par ma culture chrétienne. J'en suis fier et je les renvoie
à la Parole qui structure l'être et porte en elle
l'espoir. Le film, sous prétexte de bonté et de
liberté, n'apporte sur le fond que déchéance
et aliénation.
Pierre Nambot