Roger
Schutz-Marsauche est né d'un père pasteur vaudois et d'une
mère d'origine bourguignonne. Il est consacré pasteur
après des études de théologie à Lausanne.
Il fonde à Taizé, près de Cluny, en 1944 une petite
communauté monastique protestante. La Règle s'inspire
de l'esprit des Béatitudes: "Joie, simplicité, miséricorde".
Dans l'Eglise romane du village on célèbre alternativement,
dans les premières années, le culte et la messe. Puis
dans la “tente de la Reconciliation”, bâtie sur la colline,
les deux traditions chrétiennes occidentales se rencontreront
dans une liturgie qui intègre aussi les richesses de l'orthodoxie.
Certains jeunes viennent de plus en plus nombreux, prière et
chant, fraternité et réconciliation.
Mais les autorités protestantes ne se retrouvent plus tout
à fait dans une spiritualité aussi marquée, dont
les relations avec Rome sont excellentes. Et les catholiques ne se trouvent
pas entièrement chez eux dans l'indépendance de ce pluralisme
ecclésiastique. Frère Max Thurian est devenu prêtre,
sans le dire. Frère Roger, encore pasteur mais qui communie à
l'eucharistie pontificale, semble avoir, pour quelques uns trahi la
cause, pour le plus grand nombre il aura synthétisé et
prophétisé une future communauté ecclésiale
oecuménique dans l'esprit de l'Evangile plus que selon le projet
des Eglises. Il aura franchi les frontières entre les confessions,
pour, selon les titre de ses ouvrages, "Vivre l'aujourd'hui de
Dieu", dans "La dynamique du provisoire", avec "Une
unité dans le pluralisme" et "Par Amour de tout amour".
Il a été assassiné le 16 aout pendant la prière
du soir. Le matin vient quand même. 
Michel Leplay
5 septembre 2005