Nous avons fêté le 3e
centenaire de la Révocation de l’édit de Nantes,
le bicentenaire de l’édit de Tolérance, le bicentenaire
de la Révolution française,le 4e centenaire de l’édit
de Nantes, le centenaire de la laïcité ; bientôt
nous célèbrerons le cinq centenaire de la naissance de
Calvin…
Souvenons-nous aussi un peu du huitième Centenaire du Colloque
de Montréal
Débat à MONTREAL d’Aude,
Juste avant la Croisade …
8e Centenaire à Montréal-d’Aude
le mardi 2 octobre 2007 à 10 h devant la Mairie
1-Accueil par le Maire de Montréal
2-Introduction par Jean Louis Gasc (Assoc. les Compagnons de
Paratge)
3-Lecture de l’épisode dit « Colloque de Montréal »
d’après la chronique de G. De Puylaurens
4-Les différentes sources documentaires de l’épisode
par Michel Jas
5-« Montréal avant le déclenchement de la
Croisade » par Anne Brenon
6- Verre de l’amitié et chant(s) des troubadours Virginie
et Rodolphe Kowal
7- Dispersion vers 12h …

… C’était… 2 ans avant que les Croisés
traversent et soumettent le Midi, et passent par Montréal vidé
de ses habitants lors du siège de Carcassonne...
« L’Eglise cathare avait connu à Montréal
le plus grand succès de son histoire. Elle avait obtenu de l’Eglise
catholique une discussion publique sur un pied d’égalité,
et elle avait à son tour et pour la première fois depuis
le Xe siècle mis officiellement son adversaire en accusation,
en s’adressant à un légat, Pierre de Castelnau, dont
l’irénisme ne semble pas avoir été la qualité
majeure. Cette attitude de provocation peut paraître étrange,
alors que la Croisade commençait à être suggérée
depuis le début du siècle et en tout cas depuis 1204.
… » Jean Duvernoy
« Parmi les multiples disputes qui eurent lieu avec les
hérétiques en divers endroits, l'une des plus solennelles
eut lieu à Montréal où furent présents nos
champions et le vénérable Pierre de Castello novo légat,
son collègue Maître Radulfus, pour sa partie ainsi que
plusieurs autres boni viri, et pour l'autre partie, l'hérésiarque
Arnaldus Othonis, Guilhabertus de Castris, Benedictus de Termino, Poncius
Iordani et beaucoup d'autres dont les noms ne sont pas écrits
dans le livre de vie, l'an du Seigneur 1207. On disputa par le moyen
d'écrits durant plusieurs jours devant des arbitres élus
par les parties, à savoir, Bernardo de Villanoua et Bernardo
de Arcens, chevaliers, et Bernardo Goti et Arnaldo Riberiae, bourgeois,
auxquels les parties remirent leurs écrits. Le fondement de la
dispute fut pour la partie des hérétiques qu'Arnaldus
Othonis accusa l'Église romaine défendue par l'évêque
Oxomensis (d'Osma) d'être ni la sainte Église, ni l'épouse
du Christ mais l'Église du diable et la doctrine des démons,
et d'être la Babylone que Jean dans l'Apocalypse accuse en tant
que «mère des fornications et des abominations, ivre du
sang des saints et des martyrs de Jésus-Christ », dont
l'ordination n'est ni sainte ni bonne ni instituée par le Seigneur
Jésus-Christ disant que jamais le Christ ni les apôtres
n'avaient ordonné ou installé l'ordre de la Messe comme
elle est ordonnée aujourd'hui. Pour prouver le contraire, l'évêque
se présenta avec les autorités du Nouveau Testament. Quelle
douleur que parmi des chrétiens l'état de l'Église
et de la foi catholique se rut avili au point d'être obligé
de remettre au jugement de laïcs l'examen de tant d'outrages. Les
mêmes parties apportèrent donc les écrits aux laïcs
susdits, qui reçurent d'elles J'autorité de juger, et
ils refusèrent de délibérer et se séparèrent
sans avoir achevé l'affaire. Pour moi, bien des années
après, je demandai au seigneur Bernardum de Villanoua ce qu'on
avait fait des écrits susdits, ou si la dispute avait été
conclue. Il me répondit que rien n'avait été conclu,
car les écrits furent perdus à l'arrivée des croisés,
quand tous s'enfuirent de ce castrum et des autres. Il dit que cependant
cent cinquante hérétiques environ se convertirent à
la foi après avoir compris ce qui avait été dit.
Pour moi, je soupçonne que quelques-uns de ses collègues
qui étaient favorables aux hérétiques les avaient
supprimés... » Chronique catholique modérée
de GUILLAUME DE PUYLAURENS..
Le lundy second d'Octobre 1207, en la ville de Montreal pres Carcassonne
iadis du Comté de Tholose. fut celebré un colloque memorable
entre un Evesque Espagnol Evesque d'Euisua (appelé en Latin Exouensis)
envoyé par le Pape avec S. Dominique et plusieurs autres. et
entre Arnaud Hot appelé Pasteur des Albigeois : qui nia par expres
trois poincts : Le premier que l'Eglise de Rome soit espouse de Christ
ny Eglise Saincte, ains au contraire Eglise de trouble. Endoctrinee
de Satan, et celle Babylon dont parle S. lehan en l'Apocalypse, mere
de fornication, d'excommuniement, enyvree du sang des saincts et des
martyrs de Jesus Christ. Le second, que sa police n'est bonne, ny saincte,
ny establie de Jesus Christ. Le troisiesme, que lesus Christ ny ses
Apostres n'ont point ordonné la messe comme elle est auiourd'huy
disposee. L'Evesque se sousmeit de verifier le contraire par le nouveau
Testament devant B. de Villeneuve, B. d'Auzebe, R. de Bot et A. Riviere
accordez arbitres. La dispute ayant dure trois iours, l'Evesque demanda
quinze iours pour bailler son faict par escrit. et Arnaud Hot huict
iours pour repliquer. Retournez au iour assigné furent quatre
iours en colloque, estant l'Evesque assisté de deux Legats, P.
de Chastelnou, M. Raoul Abbé de Chandelz, P. Bertrand Prieur
d'Auteribe, le Prieur de Palatz, et plusieurs autres. Somme, l'Evesque
avoüant que les choses qui ne sont de la messe fussent ostees,
l'as semblee fut departie sans passer outre en arbitrage. Extraict d'un
traicté en parchemin escrit à la main en characteres anciens
en langue Marrabesque ou Cathelane. (Nicolas Vignier, avant 1575, dans
Recueil de L’Histoire de l'Eglise, Leyde, 1601, pp. 410-411). Une
des deux sources occitanes du colloque de Montréal. 
Michel Jas