Comme beaucoup de franciliens
et de régionaux, j’ai eu le plaisir de participer, les 24,
25 et 26 septembre dernier à Paris, au premier Salon du livre
protestant. Pardon. Premier salon protestant du Livre.
Car, faut-il le souligner, tout est dans la place du
« P ». Si vous voulez réunir les protestants autour
d’ouvrages protestants écrits par des protestants pour les
faire lire « protestant », pas de doute, il faut écrire
: Salon protestant du livre protestant.
Si d’aventure, vous préférez inviter
des protestants de tous bords, histoire de favoriser les retrouvailles
d’ouailles dispersées en diverses ecclésialités,
non pour qu’elles échangent des mots sur les différences
de leurs confessions de foi, mais pour qu’elles parlent entre elles
et avec des écrivains de chez nous et d’ailleurs, c’est
évident, écrivez sur les bristols officiels : premier
Salon protestant du livre.

de g. à dr. : André
Gounelle, Raphaël Picon et Malek Chebel en débat pour
l’ouverture du Salon protestant du livre.
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Mais il est un autre cas de figure. Imaginez des protestants
désireux d’offrir à d’autres, en l’occurrence,
des auteurs et des lecteurs, avec ou sans passeport confessionnel, le
plaisir d’une rencontre, l’espace d’une parole directe
et sans contrainte, la découverte d’autres auteurs y compris
protestants et d’autres lecteurs y compris parpaillots, le tout
assaisonné, comme ce fut le cas en septembre à Paris,
de débats informés sur des questions d’actualité,
alors c’est certain, écrivez en gros : premier Salon automnal
du livre et, en sous-titre discret mais clair : à l’initiative
des librairies protestantes de Paris, du centre culturel protestant
parisien L’Auditoire et du journal Réforme.
Ainsi le « P » se déplace-t-il de la
première ligne à la seconde, et se met au maigre plutôt
qu’au gras (caractère), présent sans ostentation,
pour indiquer que, parmi tous les salons du livre organisés dans
la France entière ayant pour fin première la vente des
livres (et il n’y a pas de honte à ça), celui de
Paris à l’automne a pour vocation de s’intéresser
autant aux auteurs qu’aux lecteurs, à la lecture autant
qu’à l’écriture, à la réflexion
autant qu’à la contemplation ou à l’humour,
à la Bible autant qu’aux romans ou aux essais. Parce qu’au
Commencement est la Parole et que sans l’écriture et la
lecture, la parole s’enfuit.
Et sans cracher dessus, les sous seront donnés
par surcroît !
Claudette
Marquet
PS : Bravo aux gentils organisateurs qui vont, je l’espère,
recevoir la médaille d’or des Jeux interconfessionnels protestants.