En date du 16 octobre, un abonné,
choqué par l’éditorial sur la résignation
et par l’article défendant l’idée d’un
“ ” (n°180-181), nous écrit
qu’il avait décidé de ne pas se réabonner
et poursuit : Et puis, il y a eu le numéro suivant. Vous m’avez
fait réfléchir utilement, sous le titre “ Zapping
”. Il est vrai qu’il est trop facile de jouer avec les abonnements…
Et il y a surtout eu l’article suivant : “ L’économie
nous concerne ”, remarquable. […] Je ne reprendrai pas le
raisonnement, que je partage entièrement, et qui se termine
par cette extraordinaire citation de Martin-Luther King, qui nous
interpelle fortement […]. Vous avez gagné. Je continue.
Ci-joint mon réabonnement. […]
Bernard Viollier, ancien chef d’entreprise.
La Garenne-Colombes.
Les auteurs de l’article
“ L’économie nous concerne ” critiquent avec
véhémence l’omnipotence des faits économiques
sur nos esprits et, plus encore, les économistes eux-mêmes,
aux prédictions souvent erronées, et qui, erreur fondamentale,
n’ont pas su mettre l’homme au centre de l’économie.
Le malheur est que ce chantier de démolition ne débouche
sur aucune position constructive. À la place, des affirmations
souvent osées, telle la quasi-condamnation de la croissance,
par hypothèse un phénomène “ inquiétant
et suspect ” (ce qu’il faudra expliquer aux populations
souffrant encore de la faim). On croit seulement sentir, sous-jacente,
l’aversion des auteurs pour le libéralisme économique
dont on peut pourtant soutenir qu’il a amélioré
le sort des humains plus rapidement qu’aucun autre régime
économique avant lui (cf. le “ Plaidoyer pour la mondialisation
capitaliste ” de J. Norberg).
Marc-Etienne Lavergne, Toulouse.
L'article “ L'économie
nous concerne ” correspond à une excellente initiative
: nous vivons dans le monde et nous devons participer à sa
vie. S'il n'est pas difficile de se trouver en accord sur le fond
du sujet, il faut tout de même observer que l'approche d'une
solution est bien difficile tant les avis sont divers ou contraires.
Tout d'abord il faut rappeler que le capitalisme est le fruit du
protestantisme avec l'esprit d'entreprise et la gestion rigoureuse
des biens qui le caractérise (entre autres). Doit-on le renier
?
Mais l'homme de la rue dont nous faisons partie, est-il à
même d'avoir une opinion valable sur les points évoqués
: la gestion du patrimoine des ressources mondiales ou l'installation
de centrales atomiques ? Son jugement ne peut se baser sur des connaissances
qu'il n'a pas. Demander à chacun ce qu'il pense de telle ou
telle action économique et politique est illusoire. Les réponses
se feront en fonction de ce qu'en disent les médias, eux-mêmes
totalement ignorants ou complices d'opérations financières,
ou en fonction de craintes, de peurs irrationnelles comme celles engendrées
jadis par l'électricité ou le chemin de fer.
On doit reconnaître que les éoliennes n'assureront
jamais le chauffage des hôpitaux et que le pétrole est
une matière première trop précieuse pour le brûler
inconsidérément, mais les gouvernants soumis à
l'immédiat, prisonniers des pressions économiques et
de l'opinion publique – qu'ils forment à leurs désirs
: cercle vicieux – se trouvent paralysés et ne tiennent
aucun compte des avis des comités scientifiques dont ils se
méfient. […]
Merci pour la qualité de la revue, toujours lue avec intérêt.
Docteur Abraham de Voogd, Grenoble.
Deux remarques de Marie-Noël
et Jean-Luc Duchêne en réponse à ce courrier et
pour préciser leur pensée :
- Que choisir entre marxisme et capitalisme ? Ni l’un, ni
l’autre. L’échec du marxisme n’entraîne
pas que le capitalisme soit la seule solution alternative ! Nous
attendons avec impatience une autre voie, inventée par de
jeunes économistes aux idées novatrices, voie qui
saura concilier la liberté d’entreprendre avec une juste
répartition des richesses de notre monde.
- On ne pourra pas amener les six milliards d'habitants de la Terre
au niveau de vie européen. Notre planète n’a
pas assez de ressources pour que l’on y construise six milliards
d’automobiles et que l’on en extraie l’essence qui
va avec (sans parler des gaz à effet de serre). Pour atteindre
un équilibre (notion qui s’oppose à l’idée
de croissance constante) et un juste partage de richesse entre les
peuples, il sera donc nécessaire de diminuer notre niveau
de vie. Bien entendu, les pays en voie de développement doivent,
eux, continuer leur croissance jusqu'à un niveau de vie acceptable.
Nous regrettons que les politiques et l’économie libérale
entretiennent l’illusion qu’en maintenant notre croissance,
nous améliorons le sort des peuples d’Haïti, du
Bangladesh ou du Nigeria. Plus nous nous élevons, plus la
chute sera dure !
Il faut dire qu’à 50 ans le père est un ivrogne
invétéré, il viole ses enfants, mais ça
n’est que son loisir. Il est chômeur. Avec sa femme et
ses trois enfants il semble heureux. C’est un homme craint.
A la maison le couple est violent. C’est l’exemple qui
sévit. Ses enfants imitent le père et la mère
(qui se livre à la prostitution,) mais n’arrivent à
reproduire que de pâles copies.
Leur (non) existence, c’est de ressembler au père et
à la mère.
Comment oser se différencier de ceux que tous adulent sans
prendre le risque d’être rejeté ?
Cela prend parfois toute une vie pour se défaire des modèles
parentaux, et de choisir sa vie !
Il y a parfois des trop-pleins dont il est difficile de se libérer
!
L’aide de la psychanalyse est toujours nécessaire. Mon
“ psy ” m’a libérée.
Pour lui ma réussite est exemplaire. Je gagne très
bien ma vie dans une entreprise de commerce international avec la
Colombie et le Maroc. J’ai été “ élue
” conseillère presbytérale.
Sur le plan sexuel, je suis particulièrement épanouie,
comme mes frères qui, célibataires, multiplient les
voyages en Thaïlande. Avec mon troisième mari et notre
pasteur (bisexuel) j’organise des soirées échangistes
au temple : la seule paroisse ERF qui voit croître le nombre
de ses paroissiens.
Un exemple qui doit interpeller les instances dirigeantes de l’Eglise.
Christiane Lambert, La Colle sur Loup