logo d'Évangile et Liberté

Au Courrier des Lecteurs

Précédent Courrier des Lecteurs

Dans le N° 184

L'article de Marie-Noël et Jean-Luc Duchêne sur "L’économie nous concerne"(N°182) a suscité beaucoup de réactions positives ou défavorables. En voici trois :

En date du 16 octobre, un abonné, choqué par l’éditorial sur la résignation et par l’article défendant l’idée d’un “ témoignage chrétien affaibli ” (n°180-181), nous écrit qu’il avait décidé de ne pas se réabonner et poursuit : Et puis, il y a eu le numéro suivant. Vous m’avez fait réfléchir utilement, sous le titre “ Zapping ”. Il est vrai qu’il est trop facile de jouer avec les abonnements… Et il y a surtout eu l’article suivant : “ L’économie nous concerne ”, remarquable. […] Je ne reprendrai pas le raisonnement, que je partage entièrement, et qui se termine par cette extraordinaire citation de Martin-Luther King, qui nous interpelle fortement […]. Vous avez gagné. Je continue. Ci-joint mon réabonnement. […]

Bernard Viollier, ancien chef d’entreprise. La Garenne-Colombes.

Les auteurs de l’article “ L’économie nous concerne ” critiquent avec véhémence l’omnipotence des faits économiques sur nos esprits et, plus encore, les économistes eux-mêmes, aux prédictions souvent erronées, et qui, erreur fondamentale, n’ont pas su mettre l’homme au centre de l’économie. Le malheur est que ce chantier de démolition ne débouche sur aucune position constructive. À la place, des affirmations souvent osées, telle la quasi-condamnation de la croissance, par hypothèse un phénomène “ inquiétant et suspect ” (ce qu’il faudra expliquer aux populations souffrant encore de la faim). On croit seulement sentir, sous-jacente, l’aversion des auteurs pour le libéralisme économique dont on peut pourtant soutenir qu’il a amélioré le sort des humains plus rapidement qu’aucun autre régime économique avant lui (cf. le “ Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste ” de J. Norberg).

Marc-Etienne Lavergne, Toulouse.

L'article “ L'économie nous concerne ” correspond à une excellente initiative : nous vivons dans le monde et nous devons participer à sa vie. S'il n'est pas difficile de se trouver en accord sur le fond du sujet, il faut tout de même observer que l'approche d'une solution est bien difficile tant les avis sont divers ou contraires.

Tout d'abord il faut rappeler que le capitalisme est le fruit du protestantisme avec l'esprit d'entreprise et la gestion rigoureuse des biens qui le caractérise (entre autres). Doit-on le renier ?

Mais l'homme de la rue dont nous faisons partie, est-il à même d'avoir une opinion valable sur les points évoqués : la gestion du patrimoine des ressources mondiales ou l'installation de centrales atomiques ? Son jugement ne peut se baser sur des connaissances qu'il n'a pas. Demander à chacun ce qu'il pense de telle ou telle action économique et politique est illusoire. Les réponses se feront en fonction de ce qu'en disent les médias, eux-mêmes totalement ignorants ou complices d'opérations financières, ou en fonction de craintes, de peurs irrationnelles comme celles engendrées jadis par l'électricité ou le chemin de fer.

On doit reconnaître que les éoliennes n'assureront jamais le chauffage des hôpitaux et que le pétrole est une matière première trop précieuse pour le brûler inconsidérément, mais les gouvernants soumis à l'immédiat, prisonniers des pressions économiques et de l'opinion publique – qu'ils forment à leurs désirs : cercle vicieux – se trouvent paralysés et ne tiennent aucun compte des avis des comités scientifiques dont ils se méfient. […]

Merci pour la qualité de la revue, toujours lue avec intérêt.

Docteur Abraham de Voogd, Grenoble.

Deux remarques de Marie-Noël et Jean-Luc Duchêne en réponse à ce courrier et pour préciser leur pensée :

  • Que choisir entre marxisme et capitalisme ? Ni l’un, ni l’autre. L’échec du marxisme n’entraîne pas que le capitalisme soit la seule solution alternative ! Nous attendons avec impatience une autre voie, inventée par de jeunes économistes aux idées novatrices, voie qui saura concilier la liberté d’entreprendre avec une juste répartition des richesses de notre monde.
  • On ne pourra pas amener les six milliards d'habitants de la Terre au niveau de vie européen. Notre planète n’a pas assez de ressources pour que l’on y construise six milliards d’automobiles et que l’on en extraie l’essence qui va avec (sans parler des gaz à effet de serre). Pour atteindre un équilibre (notion qui s’oppose à l’idée de croissance constante) et un juste partage de richesse entre les peuples, il sera donc nécessaire de diminuer notre niveau de vie. Bien entendu, les pays en voie de développement doivent, eux, continuer leur croissance jusqu'à un niveau de vie acceptable. Nous regrettons que les politiques et l’économie libérale entretiennent l’illusion qu’en maintenant notre croissance, nous améliorons le sort des peuples d’Haïti, du Bangladesh ou du Nigeria. Plus nous nous élevons, plus la chute sera dure !

Une abonnée qui se dit "ringarde et fière de l’être" réagit à un texte de J.-P. Sauzède ("Trop-plein dans les transmissions" N°182) et nous envoie ces lignes à la manière de cet article :

Il faut dire qu’à 50 ans le père est un ivrogne invétéré, il viole ses enfants, mais ça n’est que son loisir. Il est chômeur. Avec sa femme et ses trois enfants il semble heureux. C’est un homme craint.

A la maison le couple est violent. C’est l’exemple qui sévit. Ses enfants imitent le père et la mère (qui se livre à la prostitution,) mais n’arrivent à reproduire que de pâles copies.

Leur (non) existence, c’est de ressembler au père et à la mère.

Comment oser se différencier de ceux que tous adulent sans prendre le risque d’être rejeté ?

Cela prend parfois toute une vie pour se défaire des modèles parentaux, et de choisir sa vie !

Il y a parfois des trop-pleins dont il est difficile de se libérer !

L’aide de la psychanalyse est toujours nécessaire. Mon “ psy ” m’a libérée.

Pour lui ma réussite est exemplaire. Je gagne très bien ma vie dans une entreprise de commerce international avec la Colombie et le Maroc. J’ai été “ élue ” conseillère presbytérale.

Sur le plan sexuel, je suis particulièrement épanouie, comme mes frères qui, célibataires, multiplient les voyages en Thaïlande. Avec mon troisième mari et notre pasteur (bisexuel) j’organise des soirées échangistes au temple : la seule paroisse ERF qui voit croître le nombre de ses paroissiens.

Un exemple qui doit interpeller les instances dirigeantes de l’Eglise.

Christiane Lambert, La Colle sur Loup

haut

Précédent Courrier des Lecteurs


Accueil

Pour s'abonner

Rédaction

Soumettre un article

Évangile & liberté

Ouverture et actualité

Vos questions

Événements

Liens sur le www


Liste des numéros

Index des auteurs

Archives d'É&l

dernier N° complet


Vous pouvez nous écrire vos remarques, vos encouragements, vos questions