Royaume-Uni
Croire sans pratiquer
Church Times, hebdomadaire anglican britannique fait état
d’une enquête qui compare la vie en 2004 avec celle d’il
y a 50 ans en posant les mêmes questions qu’en 1954 lors
d’une précédente enquête. Entre autres différences,
les personnes étaient plus nombreuses à posséder
une Bible, 90 % en 1954, 65 % en 2004, mais elles étaient moins
nombreuses à croire aux esprits (10 % naguère, 42 %
de nos jours)... Mais surtout, l’engagement religieux n’est
plus le même : en 1954, 10 % des personnes interrogées
étaient allées à l’église le dimanche
précédent alors qu’en 2004 si 50 % se déclarent
“ intéressées par la spiritualité ”,
les trois-quarts ne sont plus membres d’une Église ou
adhérant à une croyance précise.
Japon
Religion et civilité
A Nagato, petite ville située dans la région montagneuse
du centre du Japon, la municipalité a trouvé une solution-miracle
pour débarrasser ses parcs de stationnement et trottoirs des
ordures jetées par les automobilistes en route vers les stations
de ski. Selon l’agence de presse Reuters, les autorités
locales ont eu l’idée d’y placer des statues de Jizo,
un bodhisattva vénéré au Japon comme protecteur
des enfants, des femmes enceintes et des voyageurs. C’est probablement
cette dernière spécialité de Jizo qui retient
les automobilistes japonais de jeter désormais leurs ordures
à ses pieds, au risque de l’offenser... Qu’est-ce
que des bodhisattva comme Jizo ? Des “êtres de sagesse”
que l’on trouve dans le bouddhisme Mahayana ou Grand véhicule
– un bouddhisme moins rigoureux et moins fidèle à
l’enseignement de Bouddha, devenu au fil du temps plus une religion
qu’une sagesse humaine libérant le corps et l’esprit.
Présent au Japon, en Chine, en Corée ou au Vietnam,
ce bouddhisme entretient une dévotion aux “ bodhisattva
”, qui bien que parvenus à l’illumination du Nirvana
souhaitent rester tournés vers le monde par compassion pour
les humains, afin de les aider dans leur marche vers la délivrance
totale.
Italie
La mémoire protestante reconnue
Un nouveau lieu de mémoire vaudoise (protestante) existe désormais
à San Mauro Torinese où un beau et grand jardin public
situé entre les rues de l’Espérance et pape Jean
XXIII... a été inauguré par la municipalité
en présence d’une délégation de l’Église
vaudoise de Turin. Le Jardin du 17 février 1848 se veut un
rappel, comme l’a exprimé la municipalité, de “l’importance
historique de cette date où, pour la première fois dans
l’histoire de l’État italien furent reconnus, avec
les Lettres patentes du roi Charles Albert de Savoie, les droits civils
et politiques de la minorité religieuse vaudoise”. Une
plaque commémorative dans le jardin proclame que “ce jour-là,
le chemin de la liberté religieuse de notre pays, mère
de toutes les autres libertés démocratiques, a connu
sa première étape significative.” L’hebdomadaire
protestant italien Riforma ajoute qu’ “en ce temps où
l’on utilise la religion à des fins politiques, se souvenir
du prix payé pour construire la liberté religieuse dans
notre pays est un devoir moral auquel nous ne pouvons nous soustraire”.
Inde
Zoroastriens et vautours
Les Zoroastriens d’Inde se sont réjouis de l’annonce
que l’on allait élever des vautours avec l’aide de
la Société royale britannique de protection des oiseaux.
Les Zoroastriens s’inquiétaient de la disparition progressive
des vautours : leur religion leur interdit de souiller la terre, le
feu et l’eau avec les corps des morts. Ceux-ci exposés
au sommet de tours spéciales sont dévorés par
les vautours.
États-Unis d'Amérique
Prière et maladie
D’après les résultats d’une enquête
menée par la Harvard Medical School de Boston, un tiers des
Américains ajouteraient une prière aux médicaments
qu’ils consomment et 69 % d’entre eux qualifieraient la
prière de “ très utile ”.
D’où cette conclusion du médecin qui a supervisé
l’enquête : “ Les médecins pourraient avoir
tout intérêt à se renseigner sur les pratiques
religieuses de leurs patients pour mieux comprendre leur réaction
à la maladie. ”
Rappelons tout de suite qu’il s’agit de médecins
et de patients américains. On imagine comment pareille intrusion
serait reçue par un patient français ! Et voilà
qu’une autre enquête menée par un centre de recherche
médicale toujours aux États-Unis et publiée par
The Japan Times reprend le thème : les gens religieux vivent
plus vieux et sont en meilleure santé que les non-croyants.
Ils passent moins de temps à l’hôpital, guérissent
plus vite, évitent la dépression où s’en
sortent mieux ; ceux qui fréquentent une église chaque
semaine consomment moins de drogue ou d’alcool que ceux qui pratiquent
rarement. Celui qui a mené l’enquête n’hésite
pas à conclure que “ toutes les lois de l’Église
semblent avoir un effet bénéfique sur la santé
”.
La critique ne s’est pas fait attendre : le directeur du département
de philosophie et religion de l’État de Caroline du Nord
contre-attaque en affirmant que tous ceux qui mènent une vie
structurée et disciplinée sont également en meilleure
santé, qu’ils soient croyants ou non et reproche à
l’étude de s’être focalisée sur les
croyants. La discussion reste ouverte !
Claudine
Castelnau