Ces initiales désignent
la Société de l’Histoire du protestantisme français.
La vocation première de la SHPF, fondée en 1852, est la
publication d'un périodique, le Bul-letin de la SHPF. Consacré
à l'histoire du protestantisme en France et dans les pays du
Refuge, le Bulletin, trimestriel depuis 1914, est aujourd'hui l'un des
plus anciens parmi les revues des sociétés savantes. Au-jour-d’hui,
les buts de la SHPFrestent: Re-cher-cher, étudier, faire connaître
tout ce qui concerne l’histoire des Églises protestantes
de langue française entre les XVI et XIXe siècles.
La SHPF organise des colloques savants sur des sujets
intéressant l’histoire du protestantisme français
ainsi que des conférences dans ses locaux parisiens où
se trouvent un Musée et la Bibliothèque (150.000 imprimés
du XVIe au XXe siècle, 20.000 pièces de manuscrit, 1.700
titres de périodiques) dont le catalogue est informatisé
depuis 2002. 
SHPF, 54, rue des Saints-Pères 75007 Paris.
Tél. : 01 45 48 62 07. Fax : 01 45 44 94 87
Ouverture du lundi au vendedi de 14h. à 18h., le jeudi de 10h.
à 18h.
Fermeture: 1 semaine à Noël, 1 semaine à Pâques
du 1er août au début septembre.
Norbert
Ghisoland naît en 1878 à La Bouverie, dans le Borinage,
cœur du noir pays minier belge frontalier avec la France. Son père
est mineur de fond mais mettra tout en œuvre pour que ses enfants
connaissent un sort meilleur. Il destine son fils aîné
au métier de photographe et acquiert au prix de sacrifices le
matériel nécessaire. Mais ce fils meurt accidentellement
et Norbert «hérite» du matériel. Il apprend
le métier en travaillant de 1897 à 1900 chez Charles Galladé,
un photographe établi à Mons.
Norbert fait partie d’une des fa-milles protestantes
qui habitent cette région qui abrita des Français fuyant
à la Révo-cation. C’est dans cette région
que Vincent van Gogh prêchera entre 1878 et 1880 entre Pâtu-rages
et Cuesmes.
Norbert installe son studio en 1902 dans la Grand’Rue
de Frameries et de-vient un notable apprécié dans sa petite
ville. Il y épouse en 1911 Sarah Vanfrancken, darbyste comme
lui. Il décède d’une crise cardiaque en 1939. Son
assistant Pol Wauquier maintient le studio en activité jusqu’à
la démobilisation d’Edmond, leur fils.
Le studio du photographe est à cette époque
un passage obligé pour les événements de la vie.
On y mène les nouveaux-nés, les premiers communiants,
les vainqueurs de compétitions sportives, les familles entières
pour la naissance d’un dernier rejeton,… Le décor,
qui nous paraît aujourd’hui tellement convenu et désuet,
veut mettre les modèles en valeur et, pour les moins favorisés
d’entre eux, les élever dans la hiérarchie sociale.
Ce qui frappe chez Ghisoland, c’est la bonté du regard qu’il
pose sur ses modèles, le respect avec lequel il les représente
et les magnifie. La naïveté ou la timidité du sujet
ne l’écrasent plus, elles le grandissent sous l’œil
bienveillant de celui à qui ils ont confié leur image.
45000 des 90000 plaques négatives environ qu’il
a réalisées ont été détruites en
1953. Sans doute aurait-on perdu le reste de ce patrimoine si son petit-fils,
Marc Ghuisoland, lui-même photographe, ne s’était
chargé depuis 1969 de sauver tout le matériel encore existant.
L’attention que les galeristes et éditeurs Jacques Damase
et Robert Delpire portent au travail de ce «Doua-nier Rous-seau
de la photographie» font qu’il est aujourd’hui reconnu.
Damase publie en 1977 un magistral catalogue raisonné 1910-1930
et Delpire organise une grande exposition au CNP en 1991 et lui consacre
un petit livret dans la collection «photo poche» (n°48).
Les éditions La Lettre volée à Bruxelles publient
en 2002 le catalogue d’une exposition qui s’est tenue au Mundameum
de Mons. L’introduction écrite par Alain D’Hooghe en
est remarquable. 
P. F. v. Dieren
Marc Ghuisoland propose dans les «carnets de bord»
de www.lautresite.com
le récit de son travail de restauration.