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Numéro 192 - octobre 2005
( sommaire )

En Bref

Dans le monde et dans les Églises

Europe

Parmi les commissaires désignés par le président Barroso pour faire partie de la nouvelle Commission européenne, plusieurs suscitaient l’opposition des parlementaires européens de Strasbourg (de droite comme de gauche d’ailleurs). Mais les critiques se concentraient sur le commissaire désigné à la Justice, à la sécurité et à la liberté, Rocco Buttiglione, ami de Jean-Paul II et l’un des leaders du mouvement catholique conservateur Communion et Libération.

L’objet du délit ? Avoir déclaré que la famille existait « pour permettre à la femme d’avoir des enfants et d’être protégée par son mari » et que l’homosexualité était un « péché ». Bronca devant des propos aussi politiquement incorrects, aggravés par l’intervention d’un cardinal de la Curie romaine volant au secours de Buttiglione en accusant la Commission européenne d’« inquisition antichrétienne » et dénonçant un « anticatholicisme » croissant en Europe. Ce qui rassure finalement dans cette affaire, est le refus des députés européens d’admettre sans débat les choix sociaux et éthiques du Vatican, même si certains d’entre eux les partagent, et leur rejet de l’homme qui se présentait plus comme le représentant du Vatican que de l’ensemble des citoyens européens.

« Préjugé antichrétien » …

Du côté des protestants italiens, les réactions n’ont pas manqué ! D’au-tant plus que la polémique à propos du « préjugé antichrétien » de l’Eu-rope qui se serait manifesté dans l’affaire Buttiglione a rebondi lors de la signature à Rome de la Constitution européenne par les 25 chefs d’État ou de gouvernement.

En effet, c’est alors que le président du Sénat italien incitait, dans une interview au quotidien indépendant de centre gauche La Repub-blica, les Européens à réagir contre le « préjugé antichrétien » et les encourageait à se déclarer ouvertement chrétiens.

Le Président de la Fédération des Églises protestantes en Italie a réagi immédiatement : « Ces déclarations du Président du Sénat perpétuent une équivoque typiquement italienne : dans un conflit qui concerne un homme politique catholique, pour des positions se référant à l’Église catholique, voilà que subitement on crie au préjugé antichrétien. Et que, sont désignés implicitement comme mandataires du complot les protestants du Nord de l’Europe, comme s’ils n’étaient pas chrétiens. En tant que protestants italiens, nous devons rappeler que le christianisme ne se réduit pas à l’Église de Rome et que nous pouvons aussi exprimer notre désaccord lorsque le Pape parle. Des centaines de millions de croyants protestants et orthodoxes dans le monde le font. Et pourtant ils sont chrétiens aussi. Comme la majorité des députés européens qui ont tout de même bloqué la candidature de Buttiglione ».

Autre réaction, celle de la pasteur Anna Maffei, président de l’Union baptiste italienne qui pense que « c’est aux Églises de révéler, à travers leurs fruits, leur appartenance au Christ et non aux États. Les États doivent seulement garantir la liberté et l’égalité à tous les citoyens, indépendamment du credo qu’ils professent. Le Président du Sénat est inquiet que l’Europe ait perdu son âme ? Ce n’est pas à l’Europe à se donner une âme mais elle doit être capable de faire vivre dans la liberté et la paix les peuples qui s’y rencontrent ». Et Gianni Genre, le modérateur de la Table vaudoise (l’organe exécutif des Églises vaudoises réformées et méthodistes italiennes) a déclaré : «La beauté de l’Europe c’est d’avoir plusieurs âmes. Elle ne peut en avoir une seule. Et c’est bien le défi de l’Europe de représenter la possibilité de faire vivre ensemble toutes ces âmes diverses. En pleine reconnaissance de la diversité... Le témoignage chrétien n’a pas besoin de parcours protégés. La qualité et le futur du témoignage chrétien ( «être le sel de la terre») dépend de notre engagement, pas de règles inscrites dans la Constitution.» feuille

États-Unis d'Amérique

Créationnisme et darwinisme

La Cour suprême des États-Unis avait pourtant jugé en 1987 que le créationnisme est une croyance religieuse qui ne doit pas être présentée comme une alternative à la théorie de l’évolution dans les livres de sciences naturelles. Or depuis, les procès n’ont cessé, entre créationnistes et darwinistes, les premiers arguant du fait que l’évolution contredit le texte biblique... Et les darwinistes ou les laïques dénonçant un enseignement qui promeut de manière malhonnête des options religieuses. La guerre faisait rage ces dernières semaines près d’Atlanta – État du Sud, dans la Bible Belt fondamentaliste – où un groupe de parents a porté plainte contre un autocollant placé dans les livres de sciences d’une école : « Evolution is a theory, not a fact » (l’évolution est une théorie pas un fait). Le procès est prévu pour durer quatre jours (!)

Halloween au ban

Enfin des écoles du district de l’État de Washington ont interdit la célébration d’Halloween. Raison invoquée : cela pourrait offenser les vraies sorcières. « L’école enseigne aux élèves à avoir du respect envers les autres et à ne pas les blesser. Les déguisements de sorcières aux nez pointus manquent de respect à l’égard de la religion Wiccan », a déclaré une porte-parole de l’administration scolaire. feuille

Claudine Castelnau

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