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Numéro 194 - décembre 2005
( sommaire )

En Bref

Dans le monde et dans les Églises

Turquie

1. Les chrétiens turcs et l’Europe

La Turquie très majoritairement musulmane sera-t-elle soluble dans le « club chrétien » européen ? Oui, répond, dans l’hebdomadaire anglican Church Times, le révérend Stephen Griffith, représentant de l’archevêque de Canterbury auprès d’Églises orthodoxes du Moyen-Orient. Les chrétiens de Turquie, souvent malmenés dans l’histoire, ont intérêt à ce que leur pays rejoigne l’Europe. A commencer par les Arméniens, que certains opposants à l’entrée de la Turquie dans l’Europe tentent d’utiliser, en rappelant les massacres dont ils ont été les victimes entre 1895 et 1915 et que les Turcs ont tendance à oublier ! Or, paradoxalement, les Arméniens sont actuellement le groupe de chrétiens qui augmente le plus vite en Turquie, de nombreux réfugiés quittant depuis une dizaine d’années la République arménienne pour s’y installer, même illégalement ; alors que le départ des chrétiens s’est accéléré dans d’autres régions, prenant même l’allure d’une hémorragie depuis vingt-cinq ans. Un exil dû au PKK qui a terrorisé le sud-est du pays jusqu’au cessez-le-feu de 1999 et à l’emprisonnement du chef kurde. « Tout le monde savait que les meurtres de chrétiens étaient le fait de Kurdes extrémistes mais la police était à la fois incapable et peu désireuse d’enquêter sur ces assassinats », écrit le révérend. La population chrétienne a vécu dans le désespoir ces années-là et dans la région, le nombre de chrétiens est passé de 20 000 à 2000 ! Il aura fallu la pression de l’Union européenne et le lobbying des Églises pour que leur situation s’améliore et que l’exode soit endigué. Certains émigrés sont même revenus, des relations entre autorités religieuses et civiles se sont nouées dans le sud-est turc. Les chrétiens turcs, vivant en Turquie ou à l’étranger ne voient que des implications positives à ce que leur pays adhère à l’Europe. En attendant les Turcs, chrétiens ou non, sont toujours plus nombreux à visiter les monastères et autres sites chrétiens anciens du sud-est turc.

2. Nos racines chrétiennes sont en Turquie

Mesrob II, patriarche de l’Église apostolique arménienne turque, fondée au IVe siècle et aujourd’hui la communauté chrétienne la plus importante en Turquie, a appelé à soutenir l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Mais d’abord, demande le patriarche, il faut poser comme l’une des conditions préliminaires l’amélioration des droits concédés aux 100 000 chrétiens turcs alors que pressions et discriminations pèsent toujours sur eux et leurs institutions. Ainsi, le patriarche œcuménique (primat orthodoxe) de Constantinople n’a jamais pu obtenir l’autorisation de rouvrir son séminaire théologique fermé arbitrairement en 1971, ni de faire les réparations indispensables à ses 72 églises d’Istanbul. Pour les Nouvelles œcuméniques l’évêque catholique et vicaire apostolique pour l’Anatolie rappelle que, pendant des siècles, la Turquie fut le centre de la chrétienté : « Nos racines chrétiennes sont en Turquie où les apôtres Paul et Luc sont nés. C’est là que le Nouveau Testament a été en grande partie élaboré, là que se sont tenus sept des premiers conciles de l’Eglise chrétienne, là qu’a pris forme le Credo. » La Commission des évêques catholiques de la Communauté européenne avait déjà en novembre 2004 exprimé son appui à l’adhésion de la Turquie en précisant que « l’on ne peut invoquer d’obstacle de nature religieuse au fait qu’un pays à majorité musulmane veuille entrer dans l’Union », mais que la Turquie ne respecte toujours pas les critères d’admission à l’Union, dont les droits fondamentaux : égalité du statut des femmes, liberté d’expression et d’association, liberté religieuse et statut juridique des minorités.

Afrique du Sud

L’apartheid est « hérétique »

L’Alliance réformée mondiale a posé à l’Église sud-africaine Nederduitse Hervormde Kerk comme condition à sa réadmission, de reconnaître que son soutien à l’apartheid était « hérétique ». Cette Église « blanche » avait été exclue en 1982, parce qu’elle soutenait théologiquement le régime raciste sud-africain. La NHK devra convaincre les Églises réformées, à commencer par celles d’Afrique du Sud, qu’elle rejette ce système « pleinement et totalement » et reconnaître publiquement que « l’apartheid est un péché et que la justification biblique et théologique utilisée pour le soutenir est hérétique ». La NHK doit aussi entreprendre un processus de réconciliation dans le pays. En 2007, rendez-vous lui est donné pour constater son évolution ... feuille

Claudine Castelnau

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