Numéro 204
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De ce type de considération émue pour la vie terrestre de Jésus, dérivent les prédications de Pierre Valdo et de François dAssise et, après elles, la dévotion au Rosaire lancée par les Dominicains. |
Quand vient la Renaissance avec son désir de retour aux formes et aux thèmes antiques, certains auteurs tentent dassimiler la figure de Jésus à celle de héros célèbres. Ce nouvel humanisme tend à se réapproprier les lettres grecques et latines. On remarque Ronsard comparant Jésus à Hercule, Jean de La Ceppède penchant pour Orphée, et Rabelais dans Le Quart Livre comparant Jésus au grand Dieu Pan. On séloigne largement des vérités chrétiennes défendues tant par lÉglise catholique que par les Églises protestantes naissantes.
Cependant, cette époque est aussi celle dune vue morale de lenseignement de Jésus que procure LInstitution Chrétienne (1542) de Jean Calvin qui voit en Jésus la source, la fin et le centre de toutes les vérités religieuses, le Juge et en même temps le Sauveur qui vient apporter le pardon.
Dans cette ligne fort fréquente dun Christ qui assure notre salut par son sacrifice, il nous faut citer un siècle après Calvin les affirmations outrées de Bossuet dans son Sermon sur la Passion (1660). Nous écrivons outrées tant il nous semble quaujourdhui les partisans les plus traditionnels du dogme catholique auraient peine à reprendre de telles expressions. La plus violente colère de Dieu, selon « laigle de Meaux », sapplique contre son Fils et loblige à subir les plus cruelles souffrances et la plus amère déréliction. Jésus accumule toutes les fautes humaines et attire sur lui, pour les expier, la condamnation de Dieu la plus épouvantable.
Hérode et toute sa cour se moquent de lui et on le renvoie comme un fou, il avoue tout par son silence ; on labandonne aux valets et aux soldats et il sabandonne encore plus lui-même on lui arrache les cheveux et la barbe, il ne dit mot, il ne souffle pas ; cest une pauvre brebis qui se laisse tondre...
Il fallait que tout fût divin dans ce sacrifice ; il fallait une satisfaction digne de Dieu, il fallait que Dieu la fît Ce spectacle, à la vérité est épouvantable... mais ni la cruauté de ce supplice ni tous les autres tourments... ne sont quun songe et une peinture en comparaison des douleurs, de loppression, de langoisse que souffre lâme du divin Jésus sous la main de Dieu qui le frappe...
Ce texte propose une idée de la Rédemption des hommes, apparue à lépoque gothique, qui a traversé quatre siècles, alimentant la piété qui sen est nourrie. Cette piété recherchait alors une sorte dImitation de Jésus-Christ, selon le titre de louvrage qui a eu grand succès chez les âmes pieuses. Ladoration de Jésus souffrant sattache avant tout au tragique de la condition humaine et au prix accepté par le Crucifié.
Une opposition complète à de telles visions, nous la trouvons, en sautant deux siècles, chez Ernest Renan qui en 1863, dans La Vie de Jésus dresse un tableau plus irénique de la figure de Jésus. Cet auteur qui a eu tant de succès, malgré les condamnations de lÉglise catholique, ne voit que lhomme qui doit être le modèle pour lhumanité, et entend le message le plus beau qui se puisse être :
Sêtre fait aimer « à ce point quaprès sa mort on ne cessa pas de laimer » (Flavius Josèphe), voilà le chef-duvre de Jésus et ce qui frappa le plus ses contemporains. Sa doctrine était quelque chose de si peu dogmatique quil ne songea jamais à lécrire ni à la faire écrire. On était son disciple non pas en croyant ceci ou cela, mais en sattachant à sa personne et en laimant. Quelques sentences recueillies daprès les souvenirs de ses auditeurs, et surtout son type moral et limpression quil avait laissée, furent ce qui resta de lui. Jésus nest pas un fondateur de dogmes, un faiseur de Symboles ; cest linitiateur du monde à un esprit nouveau....
Cette sublime personne, qui chaque jour préside encore au destin du monde, il est permis de lappeler divine... En lui sest condensé tout ce quil y a de bon et délevé dans notre nature.
Ainsi oscille la description de la figure de Jésus. Du Dieu qui enseigne ou qui souffre dun Robert de Boron, au Dieu qui est au centre de laventure humaine de Jean Calvin, au Dieu qui expire par leffet de la colère de son Père dont le portrait le plus douloureux est chez Bossuet, on passe avec Renan à lhomme-modèle, débarrassé des attributs qui lont distrait de la condition humaine.
En réalité, ces contradictions sur ce qui est au centre de la foi chrétienne sont de tous les temps. On les rencontre dès lépoque des croisades.
Plutôt que de décrire la personne même de Jésus ou sa vie, certains écrivains tentent dexprimer simplement leur adoration pour ce « Maître exceptionnel », ce « Fils de Dieu » qui est notre Sauveur. Il a souffert sous Ponce Pilate est la manière de dire, dans lun de nos Credo, lenracinement dans lhistoire humaine de cette Incarnation divine. Ce nest plus vraiment la personne que les écrivains retiennent alors, mais lévénement qui a transformé, sauvé lhumanité.
Bien des caractères de ce Dieu incarné suscitent ladoration. Lapparition dun être divin sur terre comme « fils dune femme » selon lexpression de Paul, cest un mystère difficile à dire.
Georges Rouault (1871-1958), La Fuite en Égypte (Mer sombre). Photo CNAC/MNAM Dist. RMN - © Bertrand Prévost. |
Pour commencer, citons saint Bernard dont lÉglise catholique a fait un de ses plus grands docteurs. Labbé de Clairvaux a une dévotion profonde pour ce Seigneur au sens un peu féodal, en qui il voit le centre de sa foi. Voici un passage dun de ses Sermons sur le Cantique des Cantiques :
Qui donc, à lévocation de ce nom salutaire, est resté dans lendurcissement de son cur, la torpeur de sa paresse, la rancur de son esprit, la langueur de lennui ? Si la source des larmes est tarie, à la seule invocation de Jésus, ne jaillit-elle pas avec plus dabondance, ne coule-t-elle pas avec plus de douceur ?
Marguerite de Navarre, vers 1530, montre aussi une tendance certaine au mysticisme dans son Cantique de la Nativité :
Ô mon enfant ! est-il vrai que je vois
Ce que longtemps tant désiré javois,
Dieu avec nous, vérité, vie et voie
En corps mortel
Foi là-dessous me le montre immortel ;
Car, quant au corps, mon Fils, je vous vois tel
Quun autre enfant.
Plus moderne se trouve être la notion dun Dieu caché, que lhomme peine à trouver en dehors des effusions mystiques dont le souvenir coule difficilement dans les mots de notre langue. Ainsi Blaise Pascal tente-t-il dexpliquer ce que dautres hésitent à dire et il atteint des sommets dans ladoration extatique du mystère divin. En 1656, dans une Lettre à Mademoiselle de Roannez, il développe cette idée dun Dieu qui se cache aux hommes, ce qui a été sa propre expérience que seule ladoration de lhostie finit par satisfaire :
Dieu se cache ordinairement et se découvre rarement à ceux quil veut engager à son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu sest retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon Il est demeuré caché sous le voile de la nature qui nous le couvre jusquà lIncarnation ; et quand il a fallu quil ait paru, il sest encore plus caché en se couvrant de lhumanité... Et enfin quand il a voulu accomplir la promesse quil fit à ses Apôtres de demeurer avec les hommes jusquà son dernier avènement, il a choisi dy demeurer dans le plus étrange et le plus obscur secret de tous, qui sont les espèces de lEucharistie.... Les chrétiens hérétiques lont connu à travers son humanité et adorent Jésus-Christ Dieu et homme. Mais de le reconnaître sous des espèces de pain, cest le propre des seuls catholiques...
Au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau dit au contraire que lhomme doit rester humble devant ce quil ne peut comprendre. Lintuition et le cur ouvrent seules certaines portes à la pensée adorante et mystique (Émile ou léducation, 1762) :
Je vous avoue aussi que la majesté des Écritures métonne, la sainteté de lÉvangile parle à mon cur. Voyez les livres des philosophes avec toute leur pompe, quils sont petits près de celui-là ! Se peut-il quun livre à la fois si sublime et si simple soit louvrage des hommes ? Se peut-il que celui dont il fait histoire ne soit quun homme lui-même ?...
Que faire au milieu de toutes ces contradictions ? respecter en silence ce quon ne saurait ni rejeter ni comprendre, et shumilier devant le grand Être qui seul sait la vérité.
Lamartine, au siècle suivant, veut tenter, dans la vie de la cité cette fois, une mise en accord entre la foi, empreinte dun peu de mysticisme et la raison qui repousse de tels cheminements. Le poète appelle cette raison à reconnaître la valeur éternelle du Fils de Dieu et son rôle inégalable dans les débats de la vie, notamment de la vie politique (1829, Les harmonies poétiques et religieuses) :
Ô toi qui fis lever cette seconde aurore,
Dont un second chaos vit lharmonie éclore,
Parole qui portais, avec la vérité,
Justice et tolérance, amour et liberté :
Règne à jamais, ô Christ, sur la raison humaine,
Et de lhomme à son Dieu sois la divine chaîne !
Plus Dieu est senti comme un Être suprême inaccessible, plus Jésus, par contrecoup prend davantage figure dhumanité, étant lexemple de lhomme qui souffre, abandonné. Beaucoup de nos poètes dits romantiques ont été séduits par cette figure dun Christ humain et douloureux ; ils lui comparent la destinée dramatique du poète et du génie.
Assez proche de nous puisquil écrit au XXe siècle, est le jésuite Pierre Teilhard de Chardin dont la pensée originale et flamboyante sexprime tantôt sur un mode poétique tantôt sur un mode scientifique. Son uvre cherche une réconciliation entre foi et raison. Dieu ne cesse de descendre vers les créatures pour les élever vers lui, lhistoire humaine étant celle de la construction universelle du corps mystique du Christ à la fin des temps, qui doit aboutir au point Oméga de lunivers en évolution. Dans une de ses dernières uvres, Le milieu divin, parue en 1957, après sa mort, Teilhard, écrit :
Un jour, nous annonce lÉvangile, la tension lentement accumulée entre lHumanité et Dieu atteindra les limites fixées par les possibilités du monde. Alors ce sera la fin. Comme un éclair jaillissant dun pôle à lautre, la Présence silencieusement accrue du Christ dans les choses se révélera brusquement. Rompant tous les barrages où la contenaient, en apparence, les voiles de la Matière et létanchéité mutuelle des âmes, elle envahira la face de la Terre.
Totalement différent par son verbe poétique et mystique, est le poète Charles Péguy qui a connu un grand succès dans les années entourant la guerre de 1914-18 où il est tombé. Aisé à entendre et à comprendre, il a soulevé bien des enthousiasmes. Il nous ramène aux adorations du Moyen Âge, en particulier à celles dun Jésus dans ces deux moments de sa Nativité et de sa Passion. Nous proposons ici, à travers Le Porche du mystère de la deuxième vertu (1911), cette évocation inattendue de la nuit où le corps de Jésus est déposé au sépulcre. De cet échec du Dieu incarné, Péguy fait un moment de pure beauté :
Nuit, tu es sainte, Nuit, tu es grande, Nuit, tu es belle.
Nuit au grand manteau.
Nuit, je taime et je te salue et je te glorifie et tu es ma grande fille et ma créature.
Ô belle nuit, nuit au grand manteau, ma fille au manteau étoilé
Tu me rappelles, à moi-même tu me rappelles ce grand silence quil y avait
Avant que jeusse ouvert les écluses dingratitude.
Et tu mannonces, à moi-même tu mannonces ce grand silence quil y aura
Quand je les aurai fermées.
À partir de la Renaissance et surtout à partir du XIXe siècle, le climat des uvres littéraires sest écarté dune simple paraphrase des Écritures et a introduit des éléments personnels. La recherche tâtonnante de lesprit humain sest tournée vers le sens de la vie terrestre de Jésus. Cest le deuxième thème, « adorer » que nous venons de traiter.
Il y a donc Jésus dans sa vie parmi les hommes, avec ses miracles, avec ses rencontres sur les chemins de Palestine, au puits de Jacob, devant la femme adultère, à Béthanie, à Emmaüs. Là se découvre le visage de cet Autre par excellence, de cet homme qui est notre prochain et en qui nous reconnaissons le Maître que nous cherchons. Le christianisme est en effet dabord la religion du face-à-face personnel avec Dieu.
Cette rencontre, beaucoup se mettent à la faire dans lautre homme, celui dont la misère nous émeut. Alors nous découvrons une manière toute nouvelle de parler de Jésus, assez présente à partir du XIXe siècle. Il se trouve en effet une sorte de progression dans la façon dont nos lettres décrivent la figure de Jésus-homme. Elles disent le contenu de la foi tel quelles le déduisent des évangiles et non point tel que le magistère de lÉglise le ressasse depuis deux mille ans.
À certains, Jésus reste lointain. Cest une « idée » au sens de Platon, ce nest pas véritablement un être de chair et de sang. La Bible nous en a parlé si peu et, peut-on prétendre parfois, si insuffisamment. Nos lettres modernes découvrent cependant une autre épaisseur à la personne de Jésus qui la rend singulièrement plus proche, plus admirable. Dans la ligne de la parabole dite du Jugement Dernier (Mt 25), Jésus apparaît dans la figure de tout être humain rencontré, aidé, aimé, sauvé.
Cette vision de Jésus débute de façon encore balbutiante chez Chateaubriand en 1801 (Génie du Christianisme) :
Jésus-Christ apparaît au milieu des hommes, plein de grâce et de vérité, lautorité et la douceur de sa parole entraînent. Il vient pour être le plus malheureux des mortels et tous ses prodiges sont pour les misérables... Cest en marchant dans les campagnes quil donne ses leçons. En voyant les fleurs dun champ, il exhorte ses disciples à espérer dans la Providence qui supporte les faibles plantes et nourrit les petits oiseaux...
Son caractère était aimable, ouvert et tendre ; sa charité sans bornes. LApôtre nous en donne une idée en deux mots : « Il allait faisant le bien. »
Trente ans plus tard (1833), Lamennais (Paroles dun croyant) en vient à cette idée que le peuple, dont il se sentira le représentant, est la figure même de Jésus. Il lexprime en des accents modernes qui annoncent la théologie de la libération :
Qui est-ce qui se pressait autour du Christ pour entendre sa parole ? Le peuple.
Qui est-ce qui le suivait dans les montagnes et les lieux déserts pour écouter ses enseignements ? Le peuple.
Qui voulait le choisir comme roi ? Le peuple.
Qui étendait ses vêtements et jetait devant lui des palmes en criant Hosannah, lors de son entrée à Jérusalem ? Le peuple...
Au XXe siècle, François Mauriac, avec la véhémence incisive dont il avait coutume dans ses polémiques, affirme en 1958 (Le fils de lhomme) dune façon qui en a choqué beaucoup :
Quelles que soient nos raisons et nos excuses, après dix-neuf siècles de christianisme, le Christ napparaît jamais dans le supplicié aux yeux des bourreaux daujourdhui, la Sainte Face ne se révèle jamais dans la figure de cet Arabe sur lequel le commissaire abat son poing. Que cest étrange quils ne pensent jamais, surtout quand il sagit dun de ces visages sombres aux traits sémitiques, à leur Dieu attaché à la colonne et livré à la cohorte, quils nentendent pas, à travers les cris et les gémissements de leur victime, sa voix adorée : « Cest à Moi que vous le faites ! »
Dans le même sens, plaçons une homélie fictive de Léon Bloy (1897), commentant la parabole du débiteur impitoyable (La femme pauvre) :
Mais que penser de ceux-ci qui ne connurent jamais la pitié, qui sont incapables de verser des larmes et qui ne se croient pas impies ? Et que penser enfin de ceux-là qui rêvent la vie éternelle, en bras de chemise et en pantoufles, au coin du feu de lenfer ?...
Je vous ai parlé des locataires pauvres dont cette paroisse est suffisamment approvisionnée et qui tremblent déjà en songeant à ce que vous pouvez leur faire souffrir demain. Ai-je parlé à une seule âme véritablement chrétienne ? Ah ! Que ne puis-je... vous donner linquiétude salutaire, la sainte peur de trouver votre Rédempteur parmi vos victimes ?
Au-delà de ces écrits polémiques, des textes résolument poétiques véhiculent les mêmes idées. Ainsi en est-il dans Trois Contes de Gustave Flaubert (1877). Lun deux sintitule La légende de saint Julien lHospitalier. Le saint étreint à sa demande instante un lépreux quil a croisé sur sa route et découvre que cest le Christ quil a embrassé.
Si le cycle de Noël et la vie de Jésus de Galilée sont relativement absents de nos grands auteurs, la riche littérature populaire fait équilibre. |
Et comment oublier la figure christique de Jean Valjean, homme écartelé entre le souhait de sauver un innocent en se dénonçant et le désir de conserver la position quil a honnêtement acquise (1862, Les Misérables) ?
Ainsi se débattait sous langoisse cette malheureuse âme. Dix-huit cents ans avant cet homme infortuné, lêtre mystérieux en qui se résument toutes les saintetés et toutes les souffrances de lhumanité, avait aussi, lui, pendant que les oliviers frémissaient au vent farouche de linfini, longtemps écarté de la main leffrayant calice...
De langoisse décrite par Victor Hugo, on aboutit à lattente confuse, à limpatience et à lespoir à travers Rimbaud (Une saison en enfer, 1873) :
Quand irons-nous, par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, et adorer les premiers ! Noël sur la terre ? Le chant des cieux, la marche des peuples ! Esclaves, ne maudissons pas la vie.
Il faudrait ici citer également Le journal dun curé de campagne de Georges Bernanos (1936). Les plus incroyants de nos écrivains récents, les Malraux ou les Camus, disent aussi que voir la figure de Jésus dans sa présence au sein de lhumanité, dans son apparent échec sur la Croix est indispensable à la pensée existentielle de lhomme.
Et pour terminer sur un registre inattendu de notre littérature, nous noublierons pas les chansonniers qui ont connu, il y a une centaine dannées, un indéniable succès.
Tel Charles de Sivry chantant « Jésus shabille en pauvre », ou Jehan Rictus qui, en 1897, dans Les soliloques du pauvre chante en argot au « Chat Noir » :
Si quy rviendrait, si quy rviendrait...
ça srait ptêt moi qui yi dirait
Les mots qui sraient lpus nécessaire
Avec cette dernière vision de Jésus, une sorte de boucle sachève qui conduit à une vue élargie, plus raisonnée, moins dépendante dun enseignement ancien transmis den haut, plus belle, plus poétique du rôle du Fils de lHomme sur cette terre.
Beaucoup des textes présentés restent centrés sur la Passion du Christ, ce qui sexplique au point de vue théologique, mais souligne le caractère que daucuns peuvent juger morbide dun certain christianisme. Si le cycle de Noël et la vie de Jésus en Galilée sont relativement absents de nos grands auteurs, la riche littérature populaire fait équilibre (voir la Bible des Noëls de Poulaille).
En définitive, il a fallu bien des siècles pour que la pensée sur Jésus sapprofondisse et sembellisse tout en restant dans la fidélité aux évangiles. Partie du mystère de lincarnation dun Dieu dans une Vierge et de son sacrifice, la pensée de nos écrivains sest intéressée finalement à un autre mystère, la présence de Jésus en chacun de nous, en chacun de nos frères. Autre mystère, certes, mais infiniment plus mobilisateur que celui du cur sanglant du Christ médiéval de bien des églises, plus mobilisateur et, disons-le, plus réconfortant et plus joyeux.
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