LIVRE Catherine de
Médicis, le pouvoir au féminin
Thierry Wanegffelen, universitaire
et protestant, nous livre une leçon d’anthropologie du pouvoir
à travers le portrait tout en nuances de Catherine de Médicis
(1519-1589).
« Catherine est une femme de pouvoir, habile et clairvoyante
» dans un monde dominé par les hommes. On retiendra la
réelle volonté de Catherine de Médicis de mener
une politique de réconciliation, dans un « royaume affligé
de tant de calamités » (lettre de Catherine en 1559), afin
de rétablir l’autorité monarchique au-dessus des
passions confessionnelles et partisanes. Mais celles-ci seront plus
fortes, dans une France déchirée par les clans : Guise,
Bourbons, Navarre, Condés et Lorraine, tous cousins germains
! Laissons le mot de la fin à son gendre Henri IV : « Qu’eût
pu faire une pauvre femme ayant par la mort de son mari cinq petits
enfants sur les bras, et deux familles en France qui pensaient à
envahir la Couronne, la nôtre et celle de Guise ? Fallait-il pas
qu’elle jouât d’étranges personnages pour tromper
les uns et les autres et cependant garder, comme elle a fait, ses enfants
qui ont successivement régné par la sage conduite d’une
femme si avisée ? ». 
Olivier Guivarch
Thierry Wanegffelen, Catherine de Médicis,
le pouvoir au féminin,
Paris, Payot & Rivages, 2005.
En
librairie
LIVRE L’art de
conter la Bible
Un conte biblique n’est pas
une prédication, un enseignement catéchétique.
Un conte biblique est une histoire d’hommes et de femmes, ressentant
les mêmes sentiments – douleur, espérance, joie, colère
– que chacun(e) de nous aujourd’hui. Le conte créé
à partir d’un texte biblique vient inviter l’auditeur
à voyager dans une histoire qui peut bousculer sa vie. Si l’auditeur
ouvre la Bible ensuite pour lire le texte source du conte, alors il
est temps pour lui de discerner cette Parole qui s’y donne à
connaître. M. Millet, O. Lafaurie et M.-H. Luiggi offrent, tel
un cadeau, ce deuxième manuel exposant la méthode qu’elles
utilisent et ne cessent d’enrichir depuis bientôt vingt ans.
Ce guide est destiné à tous. Il sera précieux pour
chacun : apprenti conteur ou amoureux de la parole biblique. Il insiste
tant sur le travail indispensable et exigeant qu’est l’étude
biblique – la lecture utilisant l’analyse narrative y est
privilégiée – que sur celui de l’oralité.
Un texte de la Genèse, un passage de Marc et un Psaume y sont
soigneusement étudiés en déroulant chaque étape
de la méthode. Si un conte biblique n’est ni une prédication
ni un enseignement catéchétique, il donne toujours à
méditer, questionne toujours chacun personnellement.
Florence Couprie
Martine Millet, L’art de conter la Bible –
une approche pratique,
éd. Empreinte, Temps présent, 2006.
En
librairie
LIVRE La création
du monde
A-t-il vécu une expérience
mystique ou un moment de réflexion qui prend le temps d’une
vie ? Jean d’Ormesson a trop d’humour et de discrétion
pour s’avancer à découvert. Son livre La création
du monde a toutes les chances d’être le credo de l’auteur.
C’est du moins ce que l’on peut ressentir en le lisant et
c’est le signe de la réussite du livre.
Ce credo nous est offert à travers un récit où
le théologien n’apprendra pas grand-chose mais où
n’importe quel lecteur puisera au détour d’une page
une question, un étonnement, de la sensibilité et du
rêve. L’histoire de ces garçons sur leur île
partageant la lecture d’un cahier révélé
nous transporte dans un autre monde, elle est moment de fraîcheur
et plaisir de lire. Enfin, cette histoire nous est offerte dans un
style et un français impeccables que l’auteur sait bien
manier.
Vincens Hubac
