LIVRE Un autre regard
sur Kaboul et l’Afghanistan
Micheline et Pierre Centlivres-Demont,
deux ethnologues suisses, n’ont cessé depuis les années
1960 de s’intéresser aux populations qui habitent l’Afghanistan
et certaines parties afghanes du Pakistan. Ils parlent d’ailleurs
le dari et le persan en usage dans nombre de ces régions, à
côté il est d’autres langues encore, par exemple le
turkmène. Dans un livre qui est à la fois une leçon
d’humanisme et une source très sûre d’informations
glanées sur le terrain, ils évoquent en quelque 450 pages
les rencontres et les observations qu’ils ont faites sur place
entre 1972 et 2005. Leur dernière visite à Kaboul même
date de 2005, cette fois-ci à l’invitation d’une ONG.
Ce statut, relèvent-ils, a fortement perturbé leur contact
avec les autochtones, mais leur a aussi permis de percevoir d’autant
plus crûment ce qu’est la situation concrète de délégués
d’une telle organisation.
Avec ce livre, on découvre un islam bien différent de
celui qui inquiète les Européens, et surtout des populations
aux conceptions si différentes des nôtres qu’elles
ne peuvent par exemple comprendre que des ONG telles que le C.I.C.R.
puissent leur venir en aide de manière désintéressée,
sans arrière-pensées de prosélytisme politique
ou religieux. 
Bernard Reymond
Micheline et Pierre Centlivres-Demont,
Revoir Kaboul.
Chemins d’été, chemins d’hiver entre l’Oxus
et l’Indus, 1972-2005,
Carouge-Genève, éd. Zoé, 2007, ISBN 978-2-88182-585-9.
LIVRE Un combat pour
la liberté
Le premier tome des mémoires
de H. Küng, un des plus importants théologiens du XXe siècle,
est un plaidoyer pour la liberté religieuse, dont il trouve les
racines dans sa patrie helvétique et dont il combat le manque
dans sa famille catholique romaine. Cet ouvrage de près de 600
pages est une autobiographie passionnante, mais aussi un livre exigeant
par son niveau théologique. Küng, dont le doctorat à
Paris fut consacré à K. Barth, est aujourd’hui un
des rares survivants du concile de Vatican II ; il en raconte le déroulement
et les aboutissements souvent, à ses yeux, très décevants.
Rappelons que Küng, à la suite de la publication, en 1970,
de Infaillible ? Une interpellation, a été condamné
et interdit d’enseignement par Rome. L’université de
Tübingen le maintiendra alors à son poste comme professeur
et directeur de l’Institut de recherches œcuméniques.
Il travaille principalement aujourd’hui à une coopération
entre les religions. On reste atterré, en refermant ce livre
où ne pointe aucune amertume, par ce que sont et ce qu’impliquent
le système et le pouvoir monarchiques et hiérarchiques
de Rome. « Mon Dieu, serons-nous un jour libérés
du cancer de l’Inquisition ? » (p. 447), s’exclame Küng.
Pour quoi combat-il ? Pour un christianisme basé sur Jésus
et non sur une Église. *. 
Laurent Gagnebin
Hans Küng, Mon combat pour
la liberté.
Mémoires, Montréal-Paris, Novalis-Cerf, 2006.
Livre Les fêtes
chrétiennes
Bernard Félix, membre du
comité de rédaction d’Évangile & liberté,
a choisi une manière originale de présenter le sens
des fêtes chrétiennes.
Le lecteur protestant sera surpris de voir que le livre commence
par le jour des morts et l’auteur s’en explique : «
En dépit du dédain que bien des protestants affirment
avoir pour tout ce qui est attention aux cadavres et en dépit
de l’ignorance qu’ils marquent vis-à-vis des fins
dernières, s’en remettant seulement avec confiance à
Dieu, il n’en demeure pas moins que des interrogations persistent
chez bien des chrétiens et qu’il est difficile d’évacuer
simplement le sujet. D’où la tentative par laquelle s’ouvrent
nos réflexions religieuses qui débutent justement sur
ce mystère de la mort. »
Cette traversée des principaux thèmes religieux avec
une langue poétique et un ton très personnel fait de
cet ouvrage plus une méditation qu’un vade-mecum de l’année
liturgique, nourrie par les textes bibliques, l’art, la connaissance
des autres religions et une sensibilité aux choses de la vie.
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Olivier Guivarch