LIVRE Coran thématique
Nous sommes habitués aux Concordances
de la Bible (celle de la TOB, ou de la Segond, à la fin de la
nouvelle Bible), et nous connaissons tous leur utilité, pour
retrouver un mot, une histoire, une idée, un personnage, dans
cet immense ouvrage.
Et bien voici une Concordance pour le Coran. C’est-à-dire
un dictionnaire dans lequel chaque mot, dans son équivalent français,
est cité, ainsi que la phrase tout entière qui le porte.
Sont aussi indiqués le mot arabe – écriture arabe
et latine – les numéros de sourate et de verset. Comme différentes
traductions sont possibles, les auteurs parlent plutôt de thèmes
que de mots.
Ce livre est d’une très grande utilité pour qui
veut pénétrer le Coran un peu plus que superficiellement,
pour qui veut mieux savoir comment le Coran traite tel ou tel sujet.
C’est ainsi que, sur deux pages, est condensé tout ce que
le Coran dit de « Jésus, le Messie, fils de Marie »
: il fut messager, serviteur et envoyé de Dieu, parole de vérité,
un signe pour l’Univers, etc. « Mais ceux qui le diront Dieu
sont des mécréants. »
Cela dit, l’introduction est assez conservatrice, dépourvue
de toute critique historique. Ainsi, on y apprend que la Ka’ba
fut édifiée par Adam et reconstruite par Abraham. Mais
cette façon de voir n’a pas d’incidence sur la Concordance
elle-même qui conserve un profond intérêt..
Pour l’auteur, Jésus réaffirme ici la volonté
de Dieu, qui est d’abord d’avoir le souci des autres hommes,
de dépasser le donnant-donnant des juifs ou des grecs, en recherchant
au contraire le partage avec l’autre, sans rien attendre en retour.
Jésus ne propose pas de croyance nouvelle, mais rappelle l’exigence
de Dieu : une éthique pour ce nouveau Royaume, faite de don et
de désintéresse-ment.
Un Jésus déjà libéral ! Les lecteurs d’Évangile
et liberté ne seront pas déçus, et ils apprendront
beaucoup. 
Henri Persoz
Asmaa Godin et Roger Foehrle : Coran
thématique.
Classification thématique des versets du Saint Coran.
Paris, Éd. Al Qalam (220 rue St Jacques, Paris), 2004, 1056 p.
Livre Par-delà
l’athéisme
Les journées Évangile
et liberté de 2007 nous ont permis de nous interroger sur les
spiritualités des croyants et celle des athées ou des
agnostiques. Le livre du philosophe suisse François Gachoud se
situe à l’aboutissement d’une telle comparaison. Il
a pour ambition une réconciliation autour d’un discours
éthique articulé autour de la notion d’altérité.
Le mouvement qui pousse à scruter dans l’autre sa singularité
irréductible à notre moi (il n’est pas un semblable,
mais un autre) serait la manifestation d’une liberté et
d’une responsabilité nous entraînant dans la recherche
de valeurs transcendantes telles que le Bien. La vie humaine a ainsi
le pouvoir de s’excéder soi-même dans une volonté
de dépasser notre finitude. F. Gachoud y retrouve certains accents
de Nietzsche. Il invoque aussi J.-J. Rousseau, Kierkegaard, Levinas,
et également les plus grands des artistes (Van Gogh, Rimbaud)
pour leur trouver en commun une vive tension, une ivresse créative
qui les amène vers autrui. De Dieu ou plutôt de tout Infini
par essence inconnaissable, cette tension serait seulement la trace,
déposée dans le visage d’autrui.
Livre de lecture assez difficile et exigente, qui prolonge et enrichit
les journées de la Grande Motte et qui conduit, par delà
l’athéisme, à la recherche d’un Bien Transcendant.
Négation ou affirmation de Dieu (notamment selon saint Jean)
seraient ainsi en dehors du champ éthique lui-même. 
Bernard Félix
François Gachoud, Par-delà
l’athéisme,
Éd. Le Cerf (La nuit surveillée), 2007.