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Numéro 218
Avril 2008
( sommaire )

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LIVRE Coran thématique

Nous sommes habitués aux Concordances de la Bible (celle de la TOB, ou de la Segond, à la fin de la nouvelle Bible), et nous connaissons tous leur utilité, pour retrouver un mot, une histoire, une idée, un personnage, dans cet immense ouvrage.

Et bien voici une Concordance pour le Coran. C’est-à-dire un dictionnaire dans lequel chaque mot, dans son équivalent français, est cité, ainsi que la phrase tout entière qui le porte. Sont aussi indiqués le mot arabe – écriture arabe et latine – les numéros de sourate et de verset. Comme différentes traductions sont possibles, les auteurs parlent plutôt de thèmes que de mots.Couverture du livre

Ce livre est d’une très grande utilité pour qui veut pénétrer le Coran un peu plus que superficiellement, pour qui veut mieux savoir comment le Coran traite tel ou tel sujet. C’est ainsi que, sur deux pages, est condensé tout ce que le Coran dit de « Jésus, le Messie, fils de Marie » : il fut messager, serviteur et envoyé de Dieu, parole de vérité, un signe pour l’Univers, etc. « Mais ceux qui le diront Dieu sont des mécréants. »

Cela dit, l’introduction est assez conservatrice, dépourvue de toute critique historique. Ainsi, on y apprend que la Ka’ba fut édifiée par Adam et reconstruite par Abraham. Mais cette façon de voir n’a pas d’incidence sur la Concordance elle-même qui conserve un profond intérêt..

Pour l’auteur, Jésus réaffirme ici la volonté de Dieu, qui est d’abord d’avoir le souci des autres hommes, de dépasser le donnant-donnant des juifs ou des grecs, en recherchant au contraire le partage avec l’autre, sans rien attendre en retour. Jésus ne propose pas de croyance nouvelle, mais rappelle l’exigence de Dieu : une éthique pour ce nouveau Royaume, faite de don et de désintéresse-ment.

Un Jésus déjà libéral ! Les lecteurs d’Évangile et liberté ne seront pas déçus, et ils apprendront beaucoup. feuille

Henri Persoz


Asmaa Godin et Roger Foehrle : Coran thématique.
Classification thématique des versets du Saint Coran.
Paris, Éd. Al Qalam (220 rue St Jacques, Paris), 2004, 1056 p.


Livre Par-delà l’athéismecouverture du livre

Les journées Évangile et liberté de 2007 nous ont permis de nous interroger sur les spiritualités des croyants et celle des athées ou des agnostiques. Le livre du philosophe suisse François Gachoud se situe à l’aboutissement d’une telle comparaison. Il a pour ambition une réconciliation autour d’un discours éthique articulé autour de la notion d’altérité. Le mouvement qui pousse à scruter dans l’autre sa singularité irréductible à notre moi (il n’est pas un semblable, mais un autre) serait la manifestation d’une liberté et d’une responsabilité nous entraînant dans la recherche de valeurs transcendantes telles que le Bien. La vie humaine a ainsi le pouvoir de s’excéder soi-même dans une volonté de dépasser notre finitude. F. Gachoud y retrouve certains accents de Nietzsche. Il invoque aussi J.-J. Rousseau, Kierkegaard, Levinas, et également les plus grands des artistes (Van Gogh, Rimbaud) pour leur trouver en commun une vive tension, une ivresse créative qui les amène vers autrui. De Dieu ou plutôt de tout Infini par essence inconnaissable, cette tension serait seulement la trace, déposée dans le visage d’autrui.

Livre de lecture assez difficile et exigente, qui prolonge et enrichit les journées de la Grande Motte et qui conduit, par delà l’athéisme, à la recherche d’un Bien Transcendant. Négation ou affirmation de Dieu (notamment selon saint Jean) seraient ainsi en dehors du champ éthique lui-même. feuille

Bernard Félix


François Gachoud, Par-delà l’athéisme,

Éd. Le Cerf (La nuit surveillée), 2007.


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Livre Pour l’honneur de Dieucouverture du livre

Cet ouvrage introduit intelligemment l’enseignement des religions dans l’école de la République. L’auteur place d’emblée le débat après la réception du rapport Debray : « À force de se demander qui a autorité pour parler de religion à l’école, la France oublie la question essentielle : que faut-il apprendre sur le religieux à l’école publique ? ».

Claude Demissy propose un modèle pédagogique qui tient compte de ce qui est utile à l’élève, du primaire au secondaire, selon un système adopté dans de nombreuses démocraties : l’intervention de plusieurs institutions dans l’école, dans le respect des méthodes pratiquées dans les autres matières et avec un projet clair pour les familles. L’auteur tire de nombreux exemples de la situation particulière des départements du Rhin et de la Moselle, et plus généralement de l’approche protestante européenne en science religieuse adaptée à l’éducation scolaire.

Le projet de Claude Demissy est bien de dépasser les anciens clivages, et de rendre compte de la diversité religieuse. Nous partageons sa conclusion : l’originalité de la voie protestante ne fera pas évoluer à elle seule la situation de la religion à l’école. feuille

Olivier Guivarch


Claude Demissy, La religion à l’école publique :
une problématique à partir de considérations européennes et pédagogiques,
Lyon, Olivétan, collection Convictions & société, 2007, 108 p.

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