Ce
n’est pas en fait de « la mort du pape » qu’il
est question. Le pape en soi n’est pas mort et la fonction perdure,
c’est la mort D’UN pape, ou plutôt d’un homme:
Karol Wojtila.
C’est donc de tout cœur que nous adressons
nos condoléances à ceux qui ont aimé l’homme,
personnellement, ou même par l’intermédiaire de
ses fonctions très médiatiques. C’est vrai aussi
qu’il a fait preuve de courage, de détermination, et a
voulu oeuvrer pour la paix.
Quant à la fonction, on n’est pas forcé
de l’apprécier. Le pape représente, de manière
symbolique, tout un système d’autorité récusé
par les protestants. La papauté a une prétention à
représenter la seule véritable église du Christ,
même quand elle parle d’oecuménisme, et c’est
assez scandaleux. En tant que protestant, on regrette toujours la
place trop importante que le système papal donne à l’Eglise
et à l’institution, à un système hiérarchique,
en faisant, en fin de compte, assez peu confiance à ses fidèles,
et encore moins à un fonctionnement démocratique.
Mais cela n’empêche pas que l’on puisse
avoir pour tel ou tel pape un réel respect tant que cela ne
devient pas une sorte de vénération malsaine voire de
la superstition. Or la question peut se poser : dans un reportage
sur LCI la veille du décès de Jean-Paul II, un journaliste
disait que le Pape a été en Pologne "l'objet d'un
culte qui ne s'est jamais démenti". Dit comme si cela
allait de soi et surtout comme si c'était bien, admirable.
Là, nous disons non ! Soli Deo gloria !, A Dieu seul la gloire.
Pour un protestant, ni une femme (Marie), ni un homme (le pape ou
les saints) ne sauraient être « l’objet d’un
culte ». 
Laurent Gagnebin