|
|
|
Honoré Daumier : "Une
séance de l'Union électorale" |
À la mort dAntoine de Bourbon, en 1563, Jeanne dAlbret na de cesse de retrouver Henri quelle ramène en Béarn, et quelle éduque à nouveau dans la Réforme. Ce nouvel épisode huguenot, vécu pleinement et de toute bonne volonté par Henri, se poursuit jusquen 1572 : les « noces vermeilles », le 18 août, du prince de Navarre avec sa cousine Marguerite de Valois catholique, nentament pas la position réformée du prince ; noces que Jeanne dAlbret a dû accepter, mais quelle ne verra pas, morte en juin 1572, de maladie et non dempoisonnement, comme on sest plu à le dire. Une semaine plus tard, le 25 août, au massacre de la Saint-Barthélemy, Henri de Navarre est épargné, davantage grâce à son rang à la cour, que grâce à son abjuration comme on la colporté. Mais sil a été prudent de revenir, apparemment, au catholicisme, Henri nen est pas moins prisonnier de la cour, et le reste jusquen 1576. Cette date importante voit la cinquième abjuration du nouveau roi de Navarre : cette même année, sans doute avec des complicités de Ligueurs, Henri séchappe et chevauche vers le sud, sarrête à Niort, et là revient à la Réforme, publiquement et officiellement, seul responsable de ce choix dont il dira « la religion se plante au cur des hommes par la force de la doctrine et de la persuasion, et se confirme par lexemple de vie et non par le glaive ».
Cet « exemple de vie » est dès lors la conduite dHenri devenu roi de France en 1589, roi huguenot que le XVIe siècle ne peut concevoir.
Henri IV est trop fin politique pour ne pas compren-dre que la paix civile de son royaume, avec la fin des guerres de religion, lui coûtera cher : le prix dune ultime abjuration ; celle de 1593 qui fait de lui le roi « très-chrétien ». Cependant, le roi catholique par politique ne cachera ni ne balaiera jamais, par son « exemple de vie », léducation de sa mère, dans son métier de roi, comme en famille. LÉdit de Nantes davril 1598 (dont on cherche en vain le jour car seul le mois était noté et non le jour), pour avoir été attaqué nen a pas moins apporté la paix après quarante ans de guerres civiles ; Édit inspiré par les idées contenues dans le volume « Discours politiques et militaires » dun autre grand huguenot, mort au combat en 1591 et ami dHenri IV, François de la Noue.
Derrière la vérité du fait historique,
ladhésion dHenri IV au catholicisme en 1593, rien
ne peut interdire lhypothèse fondée sur des faits
et des actes que le roi est resté un homme de la Réforme
cédant à la politique du XVIe siècle pour que cessent
de sentretuer ses sujets. Tous chrétiens. ![]()
par Nicole Vray
| Bienvenue |
|
|
|
| Numéro 173 |
|
|