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Numéro 174 - février 2004
( sommaire )

Tribune Libre

Libéralisme ou parti libéral ?

Libéralisme, le mot est beau. Il évoque à la fois la liberté et la générosité. Et je me sentirais assez prêt à le revendiquer. Il incarne à mes yeux une attitude de libre réflexion et sa vertu est l’honnêteté intellectuelle. Pourtant, il ne recouvre aujourd’hui qu’une partie du monde protestant, un courant de sa théologie.
Tous ceux qui s’en revendiquent sont-ils à la hauteur de ces principes ? Sans doute pas, mais ce n’est pas différent dans les autres sensibilités protestantes. De l’extérieur, il faut pourtant avouer qu’il ne donne pas l’impression d’avoir le vent en poupe. C’est qu’il me semble s’épanouir dans deux contextes différents qui ne sont ici et maintenant guère d’actualité.
Il peut incarner la revendication de l’intelligence face à une orthodoxie envahissante et sclérosée. Or, dans les Églises où il se manifeste, cette situation est largement dépassée. L’adversaire est ailleurs, peut-être dans un fondamentalisme radical qui peut toujours se manifester, mais on ne peut pas dire qu’il soit très virulent dans notre pays.
Il peut aussi, en situation de chrétienté, permettre à certains de rester dans l’Église malgré l’évolution de leur pensée. Nous n’en sommes malheureusement (?) plus là depuis déjà longtemps. On quitte facilement les Églises et ceux qui veulent y entrer aspirent souvent à des convictions fortes et plus précises. Le danger est alors de le voir s’inventer des adversaires et des oppressions imaginaires pour se trouver des raisons d’exister.
Si j’avoue volontiers une certaine sympathie pour l’attitude libérale (même si ma théologie ne l’est sans doute guère) et les questions qu’elle pose, le « parti » libéral me semble dans l’Église un peu d’un autre temps. Au fond, ce qui lui manque pour être en forme, c’est peut-être une orthodoxie dynamique à laquelle il pourrait se confronter. Retrouvant son vieil adversaire et son partenaire de toujours, ils pourraient reprendre le débat qui – lorsqu’il n’a pas été un dialogue de sourds – a su être fécond et a donné sa forme à notre protestantisme. feuille

Louis Schweitzer

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