
Numéro 176 - avril 2004
( sommaire
)
Dans le monde et dans les Églises
Grande-Bretagne
Quel religieux à l’école ?
En Grande-Bretagne,
un groupe de réflexion proche de l’aile gauche du parti
travailliste a souhaité qu’une réforme de l’éducation
religieuse dans le cadre scolaire intervienne et que l’athéisme
et autres convictions non religieuses comme l’humanisme, l’agnosticisme,
soient désormais étudiés au même titre que
le christianisme, l’islam, ou le judaïsme. « De nombreux
enfants n’ont aucune religion définie», il faut que
cette situation nouvelle soit prise en compte ainsi que le fait que
la grande majorité des gens ne sont plus des pratiquants réguliers
– la population adulte britannique qui pratique régulièrement,
que ce soit dans une église, une mosquée ou une synagogue,
est évaluée à 7 %. Dans le cadre de l’éducation
religieuse le groupe de réflexion travailliste propose aussi
de développer la faculté des élèves à
débattre de problèmes éthiques et donc de rebaptiser
cet enseignement en « éducation religieuse, philosophique
et morale». Une enquête a d’autre part été
lancée pour la première fois ce mois-ci par le gouvernement
afin de déterminer ce que les enfants apprennent dans cet enseignement
religieux, obligatoire dans les écoles britanniques mais élaboré
par les autorités locales. « Bannir l’expression des
croyances religieuses à l’école, comme on le fait
en France, exacerbe plutôt l’expression de ces croyances,
affirme le rapport. L’école au contraire doit être
équipée pour répondre aux demandes concernant le
religieux et encourager l’esprit critique des élèves
» 
Claudine
Castelnau
haut 
Malaisie
Circoncision pour tous ?
Les autorités
malaisiennes ont vivement réagi, en décembre dernier,
lorsque le rapport annuel du Département d’Etat américain
sur la liberté religieuse dans le monde était publié.
La Malaisie s’y retrouvait en compagnie de la Turquie, de l’Indonésie,
de la Russie, d’Israël, de Brunei et d’autres comme un
pays où la cohabitation des différentes communautés
religieuses était difficile. Le rapport américain dénonçait
aussi l’impossibilité de fait pour un Malaisien musulman
de changer de religion. Le Premier ministre répondait que son
pays était « plurireligieux» et donnait pour preuve
que tous les Malaisiens célébraient ensemble les fêtes
principales des grandes religions représentées. Il envoyait
aussi personnellement des cartes de voeux au moment de Noël à
1 500 pasteurs et prêtres. Une première. Et le 25 décembre
il participait à une réception en compagnie de deux cents
personnalités chrétiennes. La campagne de charme a ses
limites pourtant : le conseiller pour les affaires religieuses a proposé
sans sourciller que les garçons non musulmans soient circoncis
comme leurs compatriotes musulmans : « un moyen de créer
un sentiment d’appartenance nationale fort, au delà des
appartenances raciales ou religieuses. » Si les musulmans représentent
un peu plus de la moitié de la population, la Fédération
de Malaisie (24 millions d’habitants) compte aussi d’importantes
minorités chinoise, hindoue ou autochtones bouddhistes, chrétiens,
sikhs, animistes et autres. Que pensent-ils de cette proposition ?
Toujours en Malaisie, le président de la commission électorale
avait mis en garde les partis politiques qui promettraient à
leurs électeurs une place au paradis ou des faveurs divines en
retour de leurs votes aux élections générales.
« De telles pratiques sont illogiques (!) et pourraient désavantager
les autres candidats… » 
Claudine
Castelnau
haut 
Grande-Bretagne
« Avouez que cette guerre était injuste »
C’est l’appel lancé dans l’hebdomadaire
anglican Church Times par le révérend Northcott, professeur
d’éthique à l’université d’Edimbourg.
Il réclame, et engage les chrétiens à faire de
même, que Bush et Blair confessent publiquement qu’ils ont
menti. « M. Bush et M. Blair sont des pratiquants réguliers
et ne font pas mystère de leur foi chrétienne. S’ils
veulent retrouver la confiance du public, ils ne doivent déclarer
“secret defense” ou confesser en privé les fautes qui
ont conduit à la guerre en Irak. Ils doivent confesser publiquement
qu’ils se sont trompés. Qu’ils ont monté de
toutes pièces une guerre sans base légale qui a conduit
à la mort de milliers de civils et détruit les infrastructures
du pays, qui bafoue la Convention de Genève sur les prisonniers
et la tradition de la guerre juste. Aucune cause ne peut être
bien servie par des politiciens qui trahissent la vérité
». Sinon, dit le révérend Northcott, les électeurs
chrétiens devront en tirer les conséquences aux prochaines
élections et renvoyer George Bush et Tony Blair, démontrant
ainsi que la vérité est encore une valeur qui compte dans
la vie publique. 
Claudine
Castelnau
Grande-Bretagne
Oecuménisme très ouvert…
Parmi les six prédicateurs de Carême à la BBC
Radio 4, il y avait cette année aux côtés de l’archevêque
de Cantorbéry (primat de la communion anglicane) un rabbin !
Dan Cohn-Sherbok, professeur de judaïsme à l’Université
du pays de Galles a choisi de prêcher sur les mots attribués
à Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ? » Pourquoi ce choix ? «
Même si les juifs ne croient pas que Jésus soit le Messie
et Seigneur, ses mots sur la croix ont une importante signification
religieuse pour le judaïsme. La notion de souffrance divine, au
coeur de la théologie chrétienne, recoupe la vision juive
de Dieu souffrant lorsque son peuple souffre. » 
Claudine
Castelnau
haut 
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