
Numéro 176 - avril 2004
( sommaire
)
Méditer
Fais lever sur nous la lumière de ta face !
Au cœur des Écritures.
Reconnaissez que l’Éternel s’est choisi un homme fidèle,
miséricordieux, pieux : un « hassid ». Quelle grâce
nous est faite ! Quel cadeau : recevoir un exemple, une espérance,
être convié à l’action de grâce pour
l’existence de cet être-là ! Mais de qui parle le
psalmiste ? De lui-même semble-t-il. Peut-on s’offrir soi-même
en modèle ?
On peut l’entendre comme une parole orgueilleuse,
ou de défi, mais on peut aussi l’entendre avec un autre
accent : celui de la justesse et de l’humilité. Car ce «
hassid » que Dieu s’est choisi, ce n’est que l’homme
en prière : c’est là, dans la plus juste attitude
devant Dieu, qu’il trouve sa vérité et sa force.
Son élection n’est donc pas une proie à saisir, mais
une offrande à remettre, à Dieu et aux hommes. Et le choix
de Dieu nous permet d’entrer dans un sentiment inédit d’intime
gratitude : Oui il existe un « hassid » que Dieu s’est
choisi, et de savoir s’il est choisi parce que « hassid »
ou « hassid » parce que choisi, nous n’en avons cure
: il est bon et fécond que l’incertitude demeure à
ce sujet ! Car c’est d’humanité qu’il s’agit
et non de logique. Et l’homme fidèle, miséricordieux,
pieux, nous invite à entrer dans son humanité. Il nous
porte tous dans sa prière : « Fais lever sur nous ta lumière
! » Il nous entraîne dans l’enchantement de sa louange.
Quelque chose d’intime, de fondamental est dévoilé,
au risque de ne pas être compris : une assurance merveilleuse
que Dieu bénit, garde, aime, soutient… ou encore que rien,
rien de rien jamais ne pourra nous séparer de son amour !
Pour nous chrétiens, Jésus fut cet homme.
Prieur des psaumes il les a inscrits en lettres de feu dans notre mémoire,
sur nos lèvres, et dans notre cœur, faisant de chacun d’entre
nous à son tour, au moment où il prononce ces paroles,
un « hassid » pour ses frères et pour le monde !
Florence
Taubmann
Reconnaissez que l’Éternel
s’est choisi un homme fidèle ;
L’Éternel entend, quand je crie à lui.
Agitez-vous, mais ne péchez pas ;
Parlez en votre cœur
Sur votre couche, puis taisez-vous.
Offrez des sacrifices de justice
Et confiez-vous en l’Éternel.
Beaucoup disent : qui nous fera voir le bonheur ?
Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Éternel
!
Tu mets dans mon cœur plus de joie
Qu’au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau.
Aussitôt couché, je m’endors en paix,
Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité.
Psaume 4, 4-9.
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En d'autres lieux
Étiez-vous
là quand ils ont crucifié mon Seigneur ?
(Oh, oh, des fois, j’me mets à trembler quand j’y pense
!)
Étiez-vous là quand ils l’ont cloué contre
un arbre ?
(Oh, oh, des fois, j’me mets à trembler quand j’y pense
!)
Étiez-vous là quand l’soleil lui-même a pris
l’deuil ?
(Oh, oh, des fois, j’me mets à trembler quand j’y pense
!)
Étiez-vous là quand ils l’ont couché dans
sa tombe ?
(Oh, oh, des fois, j’me mets à trembler quand j’y pense
!)
Étiez-vous là quand il est sorti du tombeau ?
(Oh, oh, des fois, j’ai envie de crier : « Gloire à
Dieu ! »)
Negro spiritual traduit par Marguerite
Yourcenar.
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Au fil d'une pensée
«Nous ne faisons
pas de l’histoire pour faire de l’histoire ; nous ne remuons
pas les ruines du passé pour le plaisir de troubler les cendres
des morts dans leurs tombeaux ; nous étudions l’histoire
et nous nous occupons du passé en vue de l’avenir. »
Pierre Leroux
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À l’écoute d’une spiritualité : le "dévôt
du Christ" de Perpignan,
quand la photographie se fait prière
Dans la chapelle Saint-Jean
de la cathédrale de Perpignan, on peut voir depuis 1529 une œuvre
saisissante : un Christ en croix reconnu depuis une cinquantaine d’années
comme d’origine rhénane, par analogie avec le Christ de
la cathédrale de Cologne ou celui d’Andernach. Le photographe
Jean Dieuzaide, grand voyageur et spécialiste de l’art roman,
a réalisé à partir d’une série de photographies
de cette œuvre un chemin de croix qui se trouve maintenant dans
l’église Lafourguette à Toulouse. Ce travail publié
aux éditions Siloé est accompagné de poèmes
du Père André Dupleix, professeur de théologie
et organiste.
Florence
Taubmann
Tout est accompli
Achevée l’œuvre
Et la mère encore une fois
porte le Fils
dessaisi
livré entre ses bras
Pietà muette et douloureuse
Elle étreint l’image froissée
Descente au fond de l’abîme
au plus loin des temps oubliés
Le Verbe appelle
ceux qui sommeillent au creux de l’attente
S’avancent vers lui de longs cortèges
L’histoire est rassemblée
au secret du dessein invisible
par lequel recommence le monde
La tête a plongé
vers les confins du corps
jusqu’aux bords des sentiers de brume
d’où monte la plainte infinie
Serait-ce le pardon
qui vient au point du jour ?
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