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Numéro 176 - avril 2004
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De l’affliction à la joie
Selon Jean 16,21-22

 

Lorsque la femme enfante, elle est dans l’affliction. Puis, elle est toute à la joie d’avoir mis un homme au monde. De même, en Christ ressuscité, Dieu donne une impulsion de joie à notre vie, comme un refus de la mort. Mais qu’en faisons-nous ?

Voici le temps des adieux de Jésus à ses disciples. L’heure vient où il va mourir. Il les prépare à cette épreuve. Ils sont abattus par cette nouvelle. Comment vivre cette douleur de la séparation totale, radicale de la mort ? Comment concevoir cette rupture de communication ? Il y a de quoi être troublé, muet. Jésus explique par cette image de maternité en quoi sa mort est signe de naissance pour le monde. La femme qui donne naissance à un enfant souffre, est accablée, se sépare violemment d’une partie d’elle-même, qui a grandi et s’est nourrie en elle, d’une partie qui l’a profondément modifiée en son être propre. En quelques heures, voici qu’elle passe successivement du deuil de cette proximité d’existence, avec toute la douleur de la séparation, à la plénitude de la joie d’avoir participé à la venue au monde d’un homme. Un don de Dieu, un être nouveau mis au monde, avec la promesse de l’inattendu rencontré en lui : voilà bien une bonne nouvelle effaçant l’affliction d’avant.

Par sa mort inéluctable mais acceptée, Jésus devient, à l’image du Père, une mère qui enfante. Naissance d’un monde appelé à une vie changée ; naissance de communautés créées par une poignée d’hommes simples témoignant avec autorité dans le pays, puis au-delà ; naissance d’une dynamique qui continue, près de deux mille ans après, de porter au monde un message d’humanité et d’espérance, malgré les déficiences des porteurs de ce message. Ces naissances authentifient la présence du crucifié ressuscité dans les cœurs de ses amis et justifient cette joie que nul ne peut leur ravir.

Jésus a apporté la joie

Le christianisme est, bien souvent, annoncé par de sombres doctrines : il fallait que Jésus, Fils de Dieu, meure. Le pardon de nos fautes, la réconciliation de Dieu avec chacun de nous, notre salut ne peuvent se faire qu’à cette condition. Sommes-nous donc coupables, dès notre naissance, de la mort de Jésus ? Où se trouve la joie que la nouvelle de la résurrection peut faire naître en nous ? Ne pouvons-nous pas imaginer, pour nous aujourd’hui, de recevoir cette promesse de Jésus comme un nouvel élan après l’heure de l’affliction ?
Jésus, le Christ, homme mortel, non divisé mais tout entier donné à Dieu, est venu nous apprendre à vivre, du mieux que nous le pouvons, loin de toute volonté de domination, de puissance, ensemble les uns avec les autres, sans exclure ni rejeter qui que ce soit. Vivre ! Uniquement apprendre à être ! Sans avoir un instant reculé devant ceux qui se heurtaient à lui car il était le révélateur de leurs incohérences et mettait en danger leurs pouvoirs. Sans avoir fui devant l’erreur de leurs engagements religieux, il a donné sa vie en mettant au monde une parole vivante en la personne de chacun de ses disciples. Il a donné la joie de sa présence à leurs côtés pour combattre les violences rencontrées, jusqu’à la mort souvent, ayant l’amour pour seule arme. Leurs enseignements sont parvenus jusqu’à nous : motif de joie.

À nous maintenant de la transmettre !

Notre responsabilité est maintenant de savoir comment témoigner, avec quels mots et quelles doctrines, afin de toucher le cœur de l’homme et de l’éveiller à sa soif, à sa faim de Dieu. Ce sont des mots de joie, d’espérance, de mise en route que nous aimerions voir courir le monde, et non des phrases dogmatiques culpabilisantes. Il ne nous faut pas ternir cette joie donnée par l’Ami, elle est promesse pour toute vie. Dire notre foi, toujours tenter de l’expliquer, ne doit pas forcément emprunter les catégories mentales et les mots de ceux qui nous ont précédés depuis des siècles. Notre devoir est au contraire de trouver les mots de notre temps, ceux que peuvent entendre des oreilles nouvelles, des cœurs vierges d’antiques savoirs. C’est ainsi que notre joie d’annoncer et de vivre ce que nous annonçons sera totale, en offrant au monde de nouveaux témoins de l’amour de Dieu. feuille

Florence Couprie

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