
Numéro 177 - mai 2004
( sommaire
)
Dans le monde et dans les Églises
Cuba
Le christianisme ferait-il
un retour inattendu à Cuba ? On sait combien le marxiste convaincu
Fidel Castro, au pouvoir depuis 45 ans, a tenté longtemps d’éradiquer
l’opium du peuple. Et combien de chrétiens qui tentèrent
de s’engager dans des activités démocratiques ont
été arrêtés. Ainsi, parmi les 75 prisonniers
politiques arrêtés en mars 2003, jugés expéditivement
et condamnés jusqu’à 28 ans de prison se trouvent
de nombreux catholiques. D’où l’événement
assez extraordinaire qu’a été fin janvier la visite
officielle du leader mondial des Eglises orthodoxes, le patriarche de
Constantinople Bartholomée Ier, pour consacrer la première
église orthodoxe de Cuba dans le magnifique centre historique
de La Havane. Une église toute neuve, que l’on décrit
comme un petit miracle de beauté architecturale, édifiée
grâce aux contributions financières de monastères
grecs. Cette visite et la dédicace de l’église ont
tout de même soulevé de nombreuses remarques : d’abord
il y a très peu de d’orthodoxes à Cuba et surtout
très peu de Grecs (50 à 100), la majorité étant
d’origine russe, venus au temps où Cuba était une
colonie de facto de l’Union Soviétique. Et ils n’iront
sûrement pas assister à une liturgie en grec ! Enfin, on
retrouve à Cuba la lutte sourde, depuis une dizaine d’années,
entre le patriarcat de Moscou très conservateur et qui voudrait
étendre son influence sur le monde orthodoxe et le leadership
historique du patriarche de Constantinople sur l’orthodoxie. D’où
la colère de Moscou en apprenant la venue de Bartholomée
Ier, à l’invitation de Fidel Castro ! Enfin la visite du
patriarche a suscité un vif intérêt à Cuba
et l’espoir pour les chrétiens que leur situation va peut-être
évoluer favorablement. Il y a dix ans, Castro abandonnait l’athéisme
d’Etat, permettait que les membres du parti communiste cubain pratiquent
et que les chrétiens soient membres du Parlement. Une tolérance
religieuse de fait, mais toujours fragile. C’est ainsi que le cardinal
Ortega disait récemment dans une interview à un journal
italien que “ l’Eglise catholique est toujours sous surveillance
et le Bureau des affaires religieuses du comité central du Parti
communiste représente toujours une menace pour nous. Cet organe
de contrôle limite l’action d’évangélisation
de l’Eglise. ”. Une cinquantaine de dénominations protestantes
existent à Cuba, des presbytériens ou réformés,
des mennonites, des baptistes et pentecôtistes, toutes en nombre
croissant. L’Eglise anglicane qui espère bien une visite
de l’archevêque de Cantorbéry est en pleine expansion.
Au point que la question se pose aux autres Eglises d’adopter la
“ manière anglicane cubaine ” : ne pas s’opposer
mais tranquillement essayer de repousser les limites de l’espace
de liberté actuellement concédé par Castro. Quant
au syncrétisme religieux, il est la règle à Cuba
comme au Brésil, à Haïti ou ailleurs et 201 divinités
africaines veillent sur les Cubains : on estimait il y a quelques années
que les prêtres ou les oracles des santerias qui ont vocation
à interroger les divinités étaient plusieurs milliers
et selon les estimations du gouvernement, 60 à 80 % des Cubains
sont des fidèles de ces communautés afro-cubaines en même
temps qu’ils pratiquent un christianisme mêlé de rites
animistes... 
Claudine
Castelnau
haut 
Israël / Palestine
L’évêque
anglican de Tokyo et 11 membres de son diocèse ont fait récemment
une visite de 10 jours à Jérusalem et dans les Territoires
occupés. Dans un communiqué, ces anglicans japonais soulignent
le scandale du Mur en construction et le refus délibéré
des Israéliens de respecter la frontière entre l’Etat
d’Israël et la Cisjordanie. Ils se disent choqués par
l’établissement de colonies juives et de routes de contournement
en Cisjordanie et Gaza “ qui menacent l’existence même
de communautés palestiniennes ” en confisquant leurs terres.
Ils dénoncent aussi le statut de citoyens de seconde zone des
Arabes palestiniens qui vivent en Israël, “ discriminés
en termes d’éducation, d’emploi, de santé, du
droit, dans l’impossibilité d’acquérir terres
ou maisons. Leur statut est comparable à celui des Noirs en Afrique
du Sud au temps de l’apartheid ”. Ces chrétiens japonais
dénoncent aussi les Eglises chrétiennes, particulièrement
les Eglises fondamentalistes, “ qui collaborent sans état
d’âme et soutiennent Israël et la religion juive, sans
aucune sympathie pour les chrétiens palestiniens [...]. Le vol
de la terre, les destructions de maisons par le gouvernement israélien
sont inhumaines et à dénoncer au même titre que
le terrorisme ”. Ils lancent un appel : la voix des Eglises palestiniennes
et des chrétiens et leur souffrance doit être entendue.

Claudine
Castelnau
haut 
Pays-Bas : 1 + 1 + 1 = 4
Le 1er mai, trois Eglises
protestantes néerlandaises : deux Eglises réformées
et l’Eglise luthérienne avaient le projet de faire l’union,
après de longues années de discussions, pour fonder “
l’Eglise protestante des Pays-Bas ”, 2 millions de membres.
Mais... 60 communautés de l’Eglise réformée,
la plus importante, ont annoncé qu’elles refusaient cette
union et qu’elles créeraient une structure parallèle
! 
Claudine
Castelnau
Dieu existe-t-il ?
Oui, répond un physicien
britannique et chrétien pratiquant, après avoir calculé,
d’après le théorème de Thomas Bayes, un pasteur
presbytérien et mathématicien du XVIIIe siècle,
la probabilité mathématique de l’existence de Dieu
à 2 contre 1. Un peu déçu tout de même, le
Dr Stephen Unwin, car en chrétien convaincu il donnait 90 % de
chance à Dieu d’exister. Or il n’en est plus qu’à
67 %. A tout hasard, je vous livre l’équation qui éclaire
(!): P(G/E) = A. P(G).P(E/G) ... 
Claudine
Castelnau
haut 
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