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Numéro 183 - Novembre 2004
( sommaire )

Au cœur des Écritures

Que ton nom est magnifique sur toute la terre !

Ô Merveilles. Sommes-nous encore capables d’émerveillement ? Ou bien avons-nous besoin pour cela de spectacles de plus en plus tonitruants, fantastiques et bariolés, à la manière de gosiers blasés qui exigent des épices de plus en plus fortes?

Ce psaume nous dit : Regarde, et alors tu t’émerveilleras ! Oui, mais éblouis par tant de lumières artificielles, comment apercevoir dans nos nuits le ciel et ses étoiles? Alors que nous sommes aveuglés par tant de lampadaires et de projecteurs, allumés soi-disant pour notre sécurité. La foi est la certitude qu’au-delà de ces éclats de lumières un spectacle d’une extraordinaire beauté est présent, toujours. Et qu’il existe une condition pour le voir : la nuit, une nuit noire – peut-être celle-là même où nous nous trouvons?

Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Toi qui établis ta majesté au-dessus des cieux.
Par la bouche des tout-petits et des nourrissons
Tu as fondé ta force à cause de tes adversaires,
Pour imposer silence à l’ennemi et au vindicatif.
Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,
La lune et les étoiles que tu as établies :
Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ?
Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ?
Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu,
Et tu l’as couronné de gloire et de splendeur.
Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains,
Tu as tout mis sous ses pieds,
Les brebis comme les bœufs tous ensemble,
Et même les bêtes des champs,
Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
Tout ce qui parcourt les courants marins.
Éternel notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !

Psaume 9

Cependant, pour ne pas nous laisser croire que l’accès de Dieu serait réservé aux sages et aux scientifiques qui seuls décrypteraient le ciel avec leurs instruments et leur sagesse, ce psaume rabaisse notre regard et notre ouïe à ce qu’expriment les petits enfants – ceux qui se roulent encore par terre, littéralement. Dieu n’a pas besoin d’un langage subtil, articulé, savant, qui de toutes manières serait insuffisant pour le décrire : la louange descend du ciel, elle monte aussi d’en bas, du plus petit des hommes faits de la glaise. Dieu s’exprime dans le sublime des planètes, et aussi dans la petitesse humaine. Peut-être le cherchons-nous parfois trop haut !

Ce psaume rétablit l’équilibre pour dépeindre la présence de Dieu, en haut comme en bas, il rétablit aussi l’équilibre pour l’être humain : il n’est ni aussi haut, ni aussi bas que nous l’estimons. Dans sa fragilité, il est admis par Dieu à dominer la création, pour accomplir les desseins de son Créateur.

Oui, que de merveilles à regarder, à contempler, à réaliser ! feuille

Pierre Stabenbordt

À l’écoute du culte dominical :
3. La Loi

Le dialogue liturgique se poursuit, et en réponse à notre louange nous est rappelée la volonté de Dieu. Le commandement fondamental réaffirmé par Jésus est l’amour de Dieu et du prochain, mais il se décline à travers des textes bibliques, liturgiques ou poétiques divers, qui peuvent le préciser en fonction des circonstances de la vie, ou du thème de la prédication. En tout cas, le sens de la Loi, avant d’être accusateur de notre faiblesse humaine, est de manifester que tout est grâce et que Dieu nous demande toujours de « choisir la vie ». C’est ce qu’expriment ce texte biblique du Deutéronome et ce texte contemporain d’un auteur anonyme.

J’en prends à témoin, aujourd’hui devant vous, le ciel et la terre :
c’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous,
c’est la bénédiction et la malédiction.
Tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance,
En aimant le Seigneur,
En écoutant sa voix
Et en t’attachant à lui.
C’est ainsi que tu vivras et que tu prolongeras tes jours
sur la terre que le Seigneur te donne.

Deutéronome 30,19-20

Se lever est le premier acte de celui qui s’arrache
à la position du sommeil :
C’est une attitude de lumière.
Se lever est le premier mouvement de celui
qui choisit de prendre la route.
Se lever est la première décision de celui
qui se hisse hors de son péché.
Se lever est le premier pas de celui qui monte
sur la montagne pour crier la bonne nouvelle.
Se lever est le premier geste de celui qui après un
long oubli se met à courir vers celui qui arrive là-bas sur le chemin.
Se lever c’est un acte d’avenir, puisqu’il annonce
la beauté qu’on se prépare à mettre au monde.
Se lever est un acte de création.

Anonyme XXe siècle

En d’autres lieux :

Vous êtes bons lorsque vous tentez de donner de vous-mêmes.
Mais vous n’êtes pas mauvais lorsque vous cherchez le gain pour vous-mêmes.
Car lorsque vous recherchez ainsi du gain
Vous n’êtes qu’une racine qui s’agrippe à la terre et suce son sein.
Le fruit ne peut certes pas dire à la racine :
« Sois comme moi, mûre et pleine et donnant toujours à profusion. »
Car pour le fruit donner est un besoin de même que recevoir s’avère un besoin pour la racine.

Khalil Gibran,
Le Prophète

Au fil d’une pensée

Lorsque Dieu aime, il ne veut rien d’autre qu’être aimé : il n’a d’autre intention en aimant que d’être aimé, car il sait que ceux qui l’aiment sont heureux par cela même.

Bernard de Clairvaux

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