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Numéro 183 - Novembre 2004
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Lorsque Oberlin arrive au Ban-de-la-Roche, la paroisse est pauvre, mais la population a déjà profité de l’œuvre du pasteur J. G. Stuber (1722-1797). En 59 ans, Oberlin a accompli une œuvre sociale et éducative extraordinaire.

Jean-Frédéric Oberlin
(Strasbourg 31/08/1740 – Waldersbach 01/06/1826)

En 1895 paraissait à la librairie Fischbacher de Paris la Correspondance des demoiselles de Bergheim. Octavie de Bergheim, lors d’une visite chez Oberlin à Waldersbach en 1794, rapporte ses impressions : « L’intérieur de la maison d’Oberlin est un sanctuaire orné de reliques, c’est-à-dire d’images. Il n’y a pas un coin qui ne soit mis à profit. On retrouve l’utile et l’industrie à côté de la piété. L’économie y est un devoir, un des points de la religion, on ne perd pas le plus petit ou modeste objet afin de multiplier ses moyens de partager avec les autres. » La visiteuse avait saisi le message essentiel du pasteur Oberlin : l’Autre.

Fils de Jean Georges Oberlin, professeur au Gymnase de Strasbourg, Jean Frédéric fit ses études de théologie à Strasbourg. Pendant ce temps, il était précepteur des enfants du chirurgien Ziegenhagen, dont Franz Heinrich, franc-maçon, ami de Mozart.

En 1767, à l’âge de 27 ans, Oberlin renonce à la carrière d’aumônier militaire pour devenir pasteur de paroisse. Il s’installe au Ban-de-la-Roche afin de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur Stuber. La paroisse de Waldersbach se compose de 5 villages accrochés sur un flanc du Champ du Feu. L’activité d’Oberlin se partage en trois dimensions : le travail pédagogique, social et pastoral. Il fera construire une école dans chaque village et former des maîtres. L’éducation commence très tôt. Oberlin et sa servante Louise Scheppler comptent parmi les pionniers des écoles maternelles et des jardins d’enfants. Ils organisent les « poêles à tricoter » dirigés par des « conductrices de la tendre enfance ». Dès son arrivée dans la paroisse, il développe la bibliothèque commencée par son prédécesseur. Aux 100 volumes existants s’ajoutent les 86 apportés par son épouse. La bibliothèque finit par en compter 500. Oberlin organise pour les élèves un enseignement de qualité. Les adultes furent également inclus dans le programme de scolarisation.

Pour améliorer l’agriculture, il introduit une nouvelle sorte de pommes de terre, encourage la plantation d’arbres fruitiers et enseigne la greffe, l’utilisation rationnelle du fumier et l’amélioration des pâturages, la création de prairies artificielles.

Par ailleurs, pour pallier le déclin de la métallurgie, il incite des industriels du textile à s’implanter. Jean Luc Legrand s’installe à Fouday. Son fils Daniel aura une grande influence dans la rédaction de la législation du travail. Son buste se trouve au Bureau International du Travail à Genève. Les filatures et tissages Pramberger se développent à Rothau.

Mais J. F. Oberlin fut avant tout pasteur. Toute son œuvre en découle et est animée par sa foi. Elle s’explique par sa consécration et le sens de la responsabilité. Pour lui, l’autorité suprême est la Bible. Sa diffusion est un objectif primordial. Il est le premier pasteur en France à collaborer avec la Société Biblique de Londres et il soutient les Missions de Paris et de Bâle. Son christianisme social aura des héritiers, dont Tommy Fallot.

Après la mort d’Oberlin, la paroisse fut desservie par ses descendants. Ce qui explique le nombre important d’objets et de documents conservés à Waldersbach.

Le musée rénové a ouvert ses portes en 2002 après 14 années de réflexion et de travaux. Huit unités de présentation composent le parcours à travers l’ancien presbytère. À la présentation du Ban-de-la-Roche du XVIIIe siècle succèdent les différents aspects de l’activité du pasteur qui se disait « catholique évangélique ». Au cabinet scientifique et botanique s’ajoute la scolarisation et une grande collection de silhouettes. Les jardins et une maison des enfants complètent l’ensemble. feuille

Pierre Hutt

Musée Jean Frédéric Oberlin:
25 montée Oberlin, 67130 Waldersbach,
Tél. : 03 88 97 30 27 – Fax : 03 88 97 32 21.

Le musée est ouvert :
Le lundi, mercredi, jeudi et vendredi, de 10 à 12 h. et de 14 à 18 h.
Le samedi, dimanche et les jours fériés, de 14 à 18 h.

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