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Numéro 183 - Novembre 2004
( sommaire )

Regarder, Écouter, Lire

Livre : Introduction à l’Ancien Testament

Voici un livre extrêmement utile si l’on veut accéder, sans trop s’y perdre, aux connaissances actuelles concernant l’Ancien Testament. Chaque chapitre concerne un Livre de la Bible. Et pour chacun d’eux, nous sont clairement expliqués le plan et le contenu, le milieu d’origine et sa relation avec les autres milieux culturels, l’histoire de sa formation, les principaux thèmes abordés et les enjeux. L’ensemble dans un langage très accessible aux non-spécialistes. À la fin de chaque chapitre, une abondante bibliographie permet à ceux qui le souhaitent d’approfondir les sujets. De nombreuses reproductions de dessins ou de bas-reliefs d’époque agrémentent les pages. En fin d’ouvrage, un glossaire donne des explications sur les principaux mots pouvant poser aux lecteurs des problèmes de compréhension.

Les plus grands théologiens francophones (que nous ne pouvons malheureusement pas tous citer) se sont mis à la tâche pour nous offrir cet état du savoir, sous la direction de notre ami et collaborateur, le professeur Thomas Römer.

Ce livre sera très utile pour les pasteurs et laïcs qui veulent mettre à jour leurs con-nais---sances, et aussi pour tous ceux qui doivent préparer des étu-des bibliques ou des séances de caté-chisme. feuille

Henri Persoz

Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi, Christophe Nihan. Introduction à l’Ancien Testament. Labor et Fides, 2004, 714 pages, 38 €, ISBN 2-8309-1112-1.

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Livre : Juifs, chrétiens, musulmans.
Que pensent les uns des autres ?

Il s’agit d’un ouvrage collectif, issu d’un cycle de conférences ayant fait intervenir sur ce sujet deux juifs, deux musulmans, un protestant, un catholique et un orthodoxe. Chacun parle là en disant librement ce qu’il ressent, et ce qu’il pense. Ce n’est donc pas un ouvrage « scientifique » visant, une fois de plus, à exposer les particularités et les différences de chaque religion, mais nous avons là des témoignages particuliers qui peuvent nous faire prendre conscience de certains malentendus, ou découvrir certains aspects de ces grands courants religieux que nous voyons rarement de l’intérieur.

C’est ainsi qu’en tant que lecteur chrétien, l’on peut être étonné, ou choqué de ce que les autres se font parfois une idée très fausse de notre propre religion. Mais ces idées fausses qui circulent font aussi partie des données du dialogue interreligieux, et peut-être n’est-il pas mauvais d’en avoir conscience. Et il faut bien dire que l’on ne se reconnaît pas forcément soi-même dans le discours du « représentant » protestant ! Il faut donc prendre tout cela comme des témoignages subjectifs. Mais cela ne veut pas dire qu’ils soient sans intérêt, au contraire, on apprend beaucoup dans ce livre, si ce n’est sur les théories des autres religions, au moins, et c’est essentiel, sur ce que les uns ou les autres pensent, à tort ou à raison, et cela peut nous aider à comprendre bien des choses. feuille

Louis Pernot

Albert de Pury et Jean-Daniel Macchi éd. Juifs, chrétiens, musulmans. Que pensent les uns des autres? Labor et Fides, 2004, 128 pages, 16 €. ISBN 2-8309-1078-8.

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Livre : Qu’est-ce qu’une religion ?

Ce petit fascicule d’une vingtaine de pages est d’une extraordinaire richesse. Il est certain que la dimension modeste de cet ouvrage ne doit pas faire croire qu’il soit peu de chose. Bien des au-teurs auraient eu besoin de dix fois plus pour en dire autant.

Bernard Ror---dorf, professeur à la faculté de théologie protestante de Genève, nous livre là une réfle-xion très intéressante, non seulement sur ce qu’est la religion (ou le spirituel), mais aussi sur les rôles, sur les fonctions qu’elle peut avoir dans la vie de chacun et dans la société, sur ses perversions possibles etc.

Or il est essentiel que nous nous soyons posé la question de ce qu’est, dans le fond, la religion, et à quoi elle sert. C’est seulement ainsi que nous pouvons avoir une chance de ne pas trahir notre vocation, et de ne pas passer à côté de notre mission. Nous ne sommes, en effet, pas là pour perpétuer une forme religieuse obsolète, voire fausse de bien des points de vue, pour la seule raison que nous en avons hérité, mais pour savoir ce que nous faisons, ce que nous pouvons ou devons attendre de notre religion. Et sans doute, si nous sommes plus au clair sur la nature du religieux dans nos vies et dans la société, pourrons-nous avoir plus de chances d’avoir une prédication et une action justes. feuille

Louis Pernot

Bernard Rordorf. Qu’est-ce qu’une religion ? Bulletin du Centre protestant d’études, mars 2004 • CPE, CP 3158 - 1211 GENÈVE 3 Suisse • 24 pages, 10 Fr suisses .

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Cinéma : Une histoire vraie

Une histoire vraie de David Lynch  © DRAlvin apprend que son frère aîné, avec qui il est fâché depuis plus de dix ans, est très malade. Il n’a alors qu’une idée : prendre la route pour le rencon-trer. Le vieil homme rusé et cabochard fera donc un voyage de plus de 300 km mais à sa manière et par ses propres moyens : en tondeuse à gazon.

La caméra va suivre lentement et discrètement ce personnage hors norme comme pour respecter la sérénité et la paix qui l’entoure. C’est une véritable épopée avec le couple fascinant homme-machine où la machine est une « vieille carcasse », lente, imparfaite et défectueuse à l’image du héros.

Alvin avance au gré des soubresauts de cette machine et de son corps handicapé, au rythme de la musique minimaliste et fascinante de Angelo Bada-lamenti. Mais rien ne peut le décourager et il suit obstinément le chemin qui le conduit à son frère. Sa vie de labeur et de souvenirs va être confrontée à des gens qui ne savent plus écouter ni comprendre. D’un regard aimant, Alvin voit mieux que quiconque la réalité mais sa discrétion lui interdit d’entrer impunément chez les gens, dans leur intimité, tout comme la caméra qui le suit et ap-prend à l’apprivoiser au fil du temps et de l’espace. Cette caméra semble aussi obstinée que notre héros pour suivre la route et si elle s’en écarte souvent par des plans « court fondu » qui font basculer du vieil homme à la beauté de l’espace naturel, c’est pour mieux revenir sur lui, sur la route, et constater qu’il semble ne pas avoir avancé. L’homme est ainsi mis à sa place dans cette immensité. C’est aussi le même phénomène avec les intervenants normaux (camions, cyclistes) qui deviennent grotesques dans cette situation apparemment incongrue.

Le film de David Lynch est une leçon d’optimisme et de positivisme mais aussi un hymne à un vieil homme qui va méditer, prendre la dimension de l’existence, acquérir la sagesse nécessaire à l’automne de la vie et accomplir ainsi un véritable voyage initiatique. feuille

Pierre Nambot

Une histoire vraie de David Lynch
DVD Studio Canal de 2001, EDV 384/196 267-2

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Écouter : Liszt à l’orgue

Compositeur essentiel de la littérature pour piano, Franz Liszt n’a cependant pas résisté à la tentation de livrer à l’orgue quelques pages qui sont très rapidement apparues, à juste titre, comme des pièces majeures du répertoire pour orgue. Il faut dire que l’orgue constitue pour Liszt un autre terrain d’expérimentation, lui permettant de jeter les bases d’une esthétique nouvelle, qui rompt alors avec les canons jusque-là véhiculés. L’orgue est ainsi traité comme un véritable orchestre et, même si, à l’instar de nombreux compositeurs de son époque, il se réfère toujours à Bach, cette image tutélaire n’entrave en rien sa créativité comme en témoignent les trois grandes pièces les plus connues (Fantaisie et fugue sur le choral « Ad nos, ad salutarem undam », Prélude et fugue sur B.A.C.H., Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen ») qui laissent libre court à la virtuosité et à l’esthétique toute romantique de leur auteur. Yves Rechsteiner nous livre ainsi un disque envoûtant, s’attachant, comme il le dit lui-même, « à s’interroger sur le contexte musical de la genèse d’une œuvre ». Cela le conduit à nous faire découvrir un programme conçu à l’image des concerts d’orgue de l’époque et servi par un superbe instrument, construit par un facteur dont Liszt avait connu certaines réalisations : Friedrich Ladegast. Aidé par une prise de son équilibrée, il réussit pleinement à modeler la « pâte sonore » et à obtenir une très grande clarté du discours en nous faisant découvrir toutes les ressources de ce somptueux instrument. feuille

Matthieu Baboulène-Fossey

Franz Liszt : Orgelwerke, Yves Rechsteiner, orgue, 1 CD Alpha 059

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