
Numéro 189 - Mai 2005
( sommaire
)
En Bref
Dans le monde et dans les Églises
Angleterre
Avortement
1. La révérende porte plainte
En décembre 2003 la révérende Jepson, jeune
vicaire d’une paroisse anglicane, portait plainte contre deux
médecins. Elle les accusait d’avoir pratiqué, deux
ans auparavant, un avortement tardif de pure convenance sur un foetus
de 28 semaines qui n’avait, affirmait-elle, qu’un bec-de-lièvre
et un défaut du palais. Dans la foulée, la révérende
révélait qu’elle était elle-même née
avec une déformation du visage et que son frère était
handicapé mental... Après une longue enquête de
police la justice rendait un non-lieu, le 16 mars dernier, en reconnaissant
que le diagnostic médical était de « bonne foi».
Quant à la révérende Jepson, qui affirmait ne
pas être « ob-sédée» par l’avortement
- même si certaines associations « pro-life» l’ont
soutenue financièrement - elle voulait, disait-elle, alerter
sur le nombre trop important d’avortements tardifs autorisés
(jusqu’à 24 semaines) et d’avortements thérapeutiques.
Un révérend anglican écrivait alors, dans l’hebdomadaire
anglican Church Times, qu’il y avait effectivement trop d’avortements
dans le pays mais que l’Etat comme l’Eglise devaient se
préoccuper de mieux enseigner une « sexualité
responsable» et la société de faire une place
aux handicapés. Il suggérait aussi que «Miss Jepson
utilise désormais son énergie à avoir une approche
positive de la question de l’avortement et non pas à traquer
et à prendre pour bouc émissaire des individus».
2. Une question hautement politique
Alors que le « cas Jepson» était rejeté
par le tribunal, l’évêque anglican de Southark et
vice-président de la Commission pour les affaires publiques
de l’Eglise d’Angleterre suggérait que soit rediscuté
le nombre de semaines où l’avortement est légal,
tout en précisant clairement que si son Eglise « est
fortement opposée à l’avortement, elle reconnaît
des situations strictement limitées où l’avortement
peut être moralement préférable à toute
autre alternative». Une prise de position protestante traditionnelle.
Mais l’avortement allait faire son entrée dans la campagne
électorale britannique à venir. A la mi-mars, le cardinal
catholique Cormac Murphy O’Connor félicitait publiquement
le leader conservateur Michael Howard pour avoir proposé la
réduction à 20 semaines de l’avortement légal,
tout en rappelant que l’Eglise catholique était contre
toute pratique de l’avortement. La déclaration du cardinal,
propulsant l’avortement dans l’espace politique britannique,
n’était pas innocente : les évêques catholiques
venaient de rendre publique une lettre, pour orienter leurs ouailles
lors des élections générales du 5 mai. Ils y
mettaient en garde contre l’élection de députés
favorables à la légalisation de l’euthanasie ou
au clonage d’embryons humains destinés à la recherche.
Avec la déclaration du cardinal sur l’avortement, on avait
une vue d’ensemble des questions éthiques sur lesquelles
l’Eglise catholique demeure intransigeante et qu’elle rappelle
fermement aux électeurs catholiques... On va savoir si cette
exhortation à «bien» voter aura touché les
fidèles britanniques.
haut 
Angleterre
Théorie de l’évolution
Les bactéries, nous et... nos lointains descendants
Sir Martin Rees, éminent astrophysicien britannique, vient
de faire remarquer que la théorie de l’évolution
conduit infiniment plus loin que nous ne l’imaginons généralement.
«Lorsque le soleil disparaîtra dans six milliards d’années,
écrit-il, ce ne sont pas des humains comme nous qui en seront
les témoins. Nos descendants seront, à cette lointaine
époque, des êtres aussi différents de nous, que
nous le sommes des bactéries qui furent nos lointains ancêtres.»
Et Dieu dit que cela était bon...
haut
Espagne
Pluralisme et convivialité
Une Fondation pour une meilleure intégration des minorités
religieuses vient de naître. Un geste étonnant du gouvernement
Zapa-tero. Sous le nom de «Plura-lisme et convivialité»,
le projet de la Fondation patronnée par le ministère
de la Justice devrait aider les minorités religieuses protestantes,
musulmanes et juives d’Espagne «dans le financement de
projets à caractère culturel afin de promouvoir le développement
de la liberté religieuse reconnue par la Consti-tution».
La Fondation est administrée par des membres du gouvernement
et des représentants des minorités religieuses. Ces
représentants insistent sur le geste d’ouverture à
leur égard que cela représente, un geste important sur
le plan symbolique : après avoir été pourchassés,
persécutés, les juifs, protestants et musulmans sont
conviés à prendre place dans la société
espagnole. La Fondation a été officiellement constituée
devant notaire et dotée d’un budget de 3 millions d’euros
pour 2005. Les mauvais souvenirs d’intolérance et de persécution
de la «Reconquista» et des siècles qui ont suivi
s’effacent, Dieu soit loué....
haut
Vatican
Santo subito…
Nombreuses sont les conditions pour l’ouverture d’un procès
en canonisation. La personne doit être défunte depuis
plus de 5 ans (le pape peut racourcir ce temps) et le dossier doit
comporter la preuve de miracles ac-complis par le candidat. C’est
chose faite pour Jean-Paul II… depuis que Stanislav Dziwisz,
secrétaire particulier du pape, a raconté avoir été
témoin d'un miracle accompli par le pape défunt, selon
le journal italien La Stampa. Selon des propos tenus le 15 juin 2002
par Mgr Dziwisz au vaticaniste de la Stampa et rapportés le
10 avril 2005 par le journal, un Amé-ricain (de confession
hébraïque) souffrant d'une tumeur au cerveau a été
guéri après avoir assisté à la messe célébrée
par le pape dans sa chapelle de Castel-gandolfo. Quelques semaines
après la communion, il a su que la tumeur avait complétement
disparu. À l'époque, Mgr Dziwisz n'a pas parlé
de miracle du pape «mais d'un signe de la puissance de Dieu».
Claudine
Castelnau
Merci de soutenir Évangile & liberté
en vous abonnant :)
|

|
|