Numéro 189 - Mai 2005
( sommaire )

Au cœur des Écritures

Tous sont égarés…

Qui penserait mettre en relation folie et négation de Dieu? Pour nous, la première relève de la psychiatrie et la seconde de cette liberté donnée à l’homme de croire ou de ne pas croire.

Mais le psalmiste nous entraîne si profondément dans l’âme humaine qu’il n’est peut-être d’autre mot qu’«insensée» pour qualifier l’attitude dont il est question, et qui s’apparente à une forme de nihilisme. Bien au-delà de l’existence ou de la non-existence de Dieu, il s’agit d’un oui ou d’un non à la -conscience humaine, et cette alternative est au fond la plus grave.

L’insensé dit en son cœur: Il n’y a point de Dieu! Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions abominables; Il n’en est aucun qui fasse le bien. L’Éternel, du haut des cieux, regarde les fils de l’homme, Pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, Qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis; Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. Tous ceux qui commettent l’iniquité ont-ils perdu le sens? Ils dévorent mon peuple, ils le prennent pour nourriture; Ils n’invoquent point l’Éternel. C’est alors qu’ils trembleront d’épouvante, Quand Dieu paraîtra au milieu de la race des justes. Jetez l’opprobre sur l’espérance du malheureux… L’Éternel est son refuge. Psaume 14,1-6

Car elle indique que le danger n’est pas tant de ne pas croire en Dieu que de mépriser le prochain et tout ce qui rend la vie juste et bonne aux humains que nous sommes. Si tout homme est pécheur devant l’Éternel, l’homme de conscience accepte cette condition, l’insensé la fuit et la tourne en dérision. Quand l’homme de conscience a mal agi, en pensée, en parole, par action ou par omission, il se repent, il tente de réparer, il demande pardon, il réfléchit et approfondit son discernement spirituel et éthique. Il essaie de ne pas recommencer. Et c’est dans cette démarche d’humilité et de confiance qu’il connaît véritablement Dieu. L’insensé n’agit pas mal, puisqu’il se refuse à connaître le mal. Par orgueil, par haine, peut-être par peur, il rejette cette dignité humaine qu’est la conscience, il nie toute qualification morale de ses actes, confond l’innocence et la culpabilité, et scandalise les plus faibles en se servant d’une intelligence perverse. Il entraîne à sa suite tout ce qu’il touche vers le malheur et la destruction, niant Dieu en parole, mais aussi de toute la force de son être.

C’est de ce danger mortel que Dieu veut nous sauver, quand il nous dit: «j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction; choisis la vie…» Dt 30,19

Florence Taubmann

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À l’écoute du culte dominical :
9. La préface de la Cène

Cette prière est généralement précédée d’une introduction qui nous rappelle que c’est Jésus lui-même qui nous invite à la cène et que toute personne présente, quelle que soit son appartenance ou sa non-appartenance, peut y participer si elle s’y sent personnellement conviée. Avec la préface, la liturgie de la cène commence sur le ton de la louange et de la confession de foi, à tel point que celle-ci est parfois omise dans le culte quand la cène est célébrée. Il s’agit, au moment de se rassembler pour partager le pain et le vin, de se remémorer dans la joie que tout est don.

Dieu du Sinaï, Maître de toute fidélité,
qu’il nous est bon d’être ici,
réunis en ton nom!
Car tu nous donnes ton visage de gloire,
pour aujourd’hui et pour demain,
pour que rayonne ta sainteté autour de nous.
Sois béni pour qui tu es!
Dieu du prophète de Galilée, Père prodigue,
qu’il nous est bon d’être ici,
réunis en ton nom!
Car tu nous donnes ton visage de compassion,
pour aujourd’hui ou pour demain,
pour que déborde ta tendresse autour de nous.
Sois béni pour qui tu es!
Dieu du souffle ardent, Seigneur de toutes les langues,
qu’il nous est bon d’être ici,
réunis en ton nom!
Car tu nous donnes ton visage de ferveur,
pour aujourd’hui et pour demain,
pour que vive ton amitié autour de nous.
Sois béni pour qui tu es!
Et donne à nos cœurs de pouvoir chanter tes louanges,
en tout temps et en tout lieu,
Dieu trois fois saint, trois fois béni!

Lytta Basset,
Traces vives.

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Au fil d’une pensée :

Quand comprendrons-nous que Dieu est la présence la plus actuelle et la plus réelle, la présence hors de laquelle on ne peut rencontrer personne?

Maurice Zundel

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En temps de Pentecôte

Ô Saint-Esprit qu’on ne voit pas,
parce que tu es source de toute vision,
qu’on n’entend pas,
parce que tu es l’ouïe même,
qu’on ne connaît pas,
parce que tu es origine de toute connaissance,
Saint-Esprit qui t’effaces pour servir et nous conduire au Père,
ô toi le perpétuel oublié,
sois loué et adoré.

Michel Bouttier
Quêtes et requêtes

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