
Au Courrier des Lecteurs
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Courrier des Lecteurs
Dans le N° 189
Le cahier sur le Notre Père
Le Cahier intitulé «Relire le
Notre Père» du numéro de mars d’Évangile
et Liberté et signé par le pasteur Louis Pernot, qui
est aussi un spécialiste du luth (comme le rappelle un lecteur
de ce courrier), a suscité plusieurs lettres dont nous publions
ici trois réactions significatives; la troisième comporte
même des citations d’une œuvre encore inédite
d’Albert Schweitzer. Nous lui ajoutons une lettre écrite
par le Docteur de Lambaréné en 1952 et qui confirme
très exactement ce que nous écrit cette abonnée.
Monsieur le Directeur
de la rédaction, je fais abstraction de mon désir de
discrétion, alors que j’ai accepté quelques responsabilités
dans le mouvement du Protestantisme Libéral, pour vous dire
combien je suis, mois après mois, heureux de la qualité
de la revue Évangile et Liberté dans sa nouvelle maquette.
Elle n’a pas été exempte de quelques défauts
de jeunesse, mais je crois qu’elle a trouvé aujourd’hui
son équilibre, à un niveau d’exigences élevé.
Cette appréciation n’est pas que l’expression
d’une satisfaction purement formelle et abstraite. En voici un
témoignage. Dans notre «Centre Œcuménique»
de Jacou, en banlieue de Montpellier, où catholiques et réformés
sont abrités sous un toit commun, nous avons, la semaine dernière,
partagé une veillée du Vendredi Saint dont j’étais
un des responsables et animateurs. Appelé de manière
imprévue à prendre en charge le Notre Père final
qui n’avait pas été «attribué»,
ce fut presque une évidence pour moi de reprendre la doxologie
suggérée par Louis Pernot, dans son très beau
cahier du numéro de mars, tant elle traduisait la synthèse
de cette veillée.
Je pense qu’il est important que la lecture de
la revue nous permette ainsi, après avoir nourri nos esprits,
d’enrichir nos gestes concrets, et je sais que celui-là
n’a pas laissé les participants indifférents.
Merci à tous.
Jacques Guin, Montpellier
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J’ai bien reçu
le numéro du mois de mars ce matin et j’ai pu lire le
très remarquable article de Louis Pernot sur le Notre Père
[…]. Une simple remarque: Pour le Notre Père, Jésus
s’adressait à des Juifs. Or pour les Juifs de l’époque,
leur Père, c’était Abraham; Jésus leur aurait
donc parlé de son Père au ciel pour le distinguer d’Abraham.
Cela n’enlève en rien de la pertinence
des propos de Louis Pernot que j’ai rencontré une fois
en sa qualité de «toucheur» du luth. Bien cordialement
à vous.
Jean Morin, Dieulefit
Voir
une réponse à M. Morin dans le N°192
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Albert Schweitzer
a beaucoup écrit sur le Notre Père, encore dans les
années 1949-50 (œuvres posthumes non encore traduites).
Il parle du Notre Père comme de «l’Étoile
Polaire (Polarstern) pour la chrétienté» et, quelques
pages plus loin: «Le Notre Père n’est pas uniquement
un modèle de prière pour les disciples, mais aussi une
ardente supplication pour l’avènement – ici-bas –
du Royaume de Dieu.»
Et plus loin encore: «Une confession de foi qui
pourrait rassembler tous les chrétiens? Jésus l’a
formulée dans cette prière que nous avons en commun:
le Notre Père. Il y a là l’essentiel! Elle ravive
notre espérance en l’avènement du Royaume, sans
laquelle le christianisme n’est rien. Elle nous incite à
aider à sa réalisation dans notre vie de tous les jours
[…].»
Merci encore pour votre mensuel que, bien que non théologienne
et déjà âgée, je lis chaque fois avec grande
attention et beaucoup de plaisir.
Jeanne Isserel-Musslin, Ingwiller
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Une lettre d’Albert Schweitzer
Les citations d’Albert Schweitzer dans
cette lettre de Madame Jeanne Isserel-Musslin insistent sur l’importance
que revêt pour lui le Royaume de Dieu; il y parle en effet
de l’avènement du Royaume comme d’une «espérance»
sans laquelle le christianisme n’est «rien»; elle
constitue ainsi le cœur d’un christianisme vivant. C’est
l’occasion de citer ici une lettre, précisément,
d’Albert Schweitzer écrite au pasteur Maurice Carrez
le 11 juillet 1952 :
Dans votre article, vous me reprochez
de situer le centre de gravité de la foi chrétienne
dans l’avenir au lieu de le placer dans le drame rédempteur
lors de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ.
Le reproche est juste… Seulement c’est Jésus lui-même
qui situe le centre de gravité de la foi chrétienne
dans l’avenir! Je ne fais que m’y conformer comme le faisaient
le christianisme primitif et saint Paul… et comme nous devons
le faire nous-mêmes. Le centre de gravité de la foi chrétienne
n’est pas le drame rédempteur de notre dogmatique, mais
la venue du Royaume de Dieu en notre cœur et dans le monde.
Albert Schweitzer, Lambaréné
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Bravo pour le numéro de mars
Le numéro de mars de
notre mensuel nous a valu un important courrier, dont voici deux
expressions plus qu’encourageantes pour la rédaction;
la première est signée par un ancien membre du Comité
de rédaction (professeur à la Faculté de théologie
protestante de Montpellier) et la deuxième par un fidèle
abonné et participant aux journées libérales
d’Agde, mais qui préfère garder l’anonymat:
Bravo pour le dernier
numéro, mais je devrais en dire autant pour les précédents.
C’est un vrai plaisir de lire Évangile et Liberté.
Marc Boss, Montpellier
Félicitations
pour ce numéro de mars d’Évangile et Liberté
reçu ce matin. Il est d’une qualité exceptionnelle
d’un bout à l’autre. Vous vous êtes surpassés.
Ces félicitations s’adressent, bien sûr, à
Laurent Gagne-bin et Raphaël Picon, mais aussi, à travers
eux, à toute l’équipe de rédaction et
aux auteurs.
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