Au Courrier des Lecteurs

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Dans le N° 195

Réconfort

Pour l’équipe de rédaction, chaque numéro d’Évangile et liberté est une « bouteille à la mer ». Il arrive que le facteur (ou Internet) nous apporte des réponses. Il est alors bien réconfortant pour notre équipe, de découvrir dans le courrier des lettres comme celles-ci :

J’adore votre ouverture d’esprit. Là est le salut ! Continuez ! Amitiés,

Y. Marion (courriel)

Avant la lecture du numéro d’Évangile et Liberté de février 2005 (n° 186), je me considérais comme athée, car je ne crois pas à l’existence d’un « Dieu-être transcendant » qui pré-existerait aux communautés humaines. J’ai été saisi par l’article de Raphaël Picon « Croire en Dieu après Auschwitz », en particulier par ce passage (p. VI) où il cite Wilfred Monod (Aux croyants et aux athées) : « La réalité présente est un mystère dont l’origine nous échappe ; et j’appelle Dieu l’effort partout manifesté, pour transformer la réalité. C’est un effort intelligent, moral, douloureux, sans cesse contrecarré. » Et encore : « Avoir foi en Dieu ce n’est pas une simple croyance intellectuelle, c’est un acte héroïque, c’est un enrôlement personnel au service de la vérité, de la justice, de la beauté, de l’amour. Dieu est un effort, un appel à transfigurer le réel. »

Je me rallie sans réserve à cette conception de Dieu.

J’ai ainsi découvert que je crois en Dieu comme d’autres membres de l’Église Réformée de France, ce qui me permet de m’engager sans hésitation dans ma paroisse.

Jacques Sambuc, Montpellier

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La vieillesse dans la bible

La vieillesse a été le sujet de notre cahier de novembre ; un lecteur nous rappelle que c’est aussi un thème abordé dans la Bible.

Un petit mot pour faire écho sans prétention ni regret ni critique, mais comme questionnement, au texte de Bernard Félix sur la vieillesse :

Le texte est inspiré, constellé de citations poétiques, très agréable. Dans un sens il est serein, ne s’attend pas à l’isolement, au fiasco d’un asile d’ennui, à la prolongation d’un état de décrépitude physique et mentale. Pas d’Alzheimer à l’horizon. C’est bien, après tout ; le déroulement du texte ne me gêne pas et je prendrai pour ma part ce qui viendra.

La référence à Qohélet ch. 12, bien qu’elle dépasse le devenir de l’individu, aurait-elle donné un ton, une couleur à peine différents et positionné l’attente optimiste et patiente dans une perspective trop conformiste, mais où la finitude est totale ?

Pierre Manivit, Montbonnot

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L’avenir du monde

Voici un message adressé aux jeunes qui se sont révoltés, fin octobre, dans beaucoup de villes de France. Mais… ces jeunes lisent-ils Évangile et liberté ?

Chers garçons et filles qui ne brûlez pas les autos,

Et vous chers garçons et filles qui les brûlez,

Nous avons besoin de vous tous et vous êtes irremplaçables.

Car construire un monde juste pour tous et heureux, c’est du travail immense.

On y travaille depuis des générations. Beaucoup d’entre vous sans doute aussi…

Mais c’est difficile. L’humanité est si fragile. On croit bien faire et on ne tarde pas à comprendre qu’on s’est trompé, que la voie est sans issue, peut-être même suicidaire.

Brûleurs et non-brûleurs, nous vous aimons. Vous êtes l’avenir du monde.

Construisons cet avenir ensemble, c’est indispensable.

Beaucoup d’entre vous souffrent, sont indignés ou en colère. Nous aussi, les « vieux ». Ce sont peut-être les mêmes indignations, les mêmes souffrances, les mêmes colères. Les mêmes espoirs sans doute aussi. Parlons-en ensemble pour trouver les meilleures solutions.

Vous n’imaginez pas le nombre de gens qui vous aiment et qui vous aident, qui passent leur vie à travailler pour vous. C’est insuffisant ? D’accord.

Alors aidez-nous ! Rien ne pourra se faire sans vous. Un avenir juste et heureux pour tous, cela vaut la peine, n’est-ce pas ? Aidez à construire le monde meilleur que vous auriez aimé trouver en arrivant dans la vie. Nous aussi. C’est urgent.

Les métiers de sécurité sont ingrats et dangereux. Ne les compliquez pas davantage.

Et de même les responsabilités politiques. Prenez en votre part, dès que possible.

Luttons contre les erreurs et les crimes. Empêchons ensemble le mépris et les injures, nous sommes bien d’accord.

Nous vous aimons. Vos vies nous sont précieuses. Et votre avenir. À nos yeux vous valez infiniment plus que les automobiles. Ne découragez personne. Pour certains une auto représente des mois, des années de travail, un gagne-pain, un moyen indispensable pour vivre. N’augmentez pas leurs difficultés à vivre.

De plus nous devinons bien que vous avez sans doute des raisons secrètes d’être scandalisés et exaspérés. Elles doivent tenir pour une grande part au désordre international, en Palestine, en Irak notamment. Nous aussi. Vous avez bien raison d’être indignés et de vouloir que ça change. Nous aussi. Aidez-nous à trouver les meilleures initiatives.

Venez nous parler : En cherchant bien, vous trouverez sans peine avec qui vous entendre. Et agir. Nous sommes là pour vous. Bon courage !

Roger Parmentier, Le Mas d’Azil

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