Un procès déconcertant
a eu lieu, fin janvier à Viterbe, une petite ville du nord
de l’Italie. Un certain Luigi Cascioli, 72 ans, athée
convaincu porte plainte contre son curé, le père Enrico
Righi, qu’il accuse « d’abuser de la crédulité
populaire » en présentant Jésus de Nazareth comme
un personnage historique.
Luigi Cascioli dit « ne pas contester aux chrétiens la
liberté de professer leur foi, garantie par la Constitution
italienne, mais protester contre l’abus commis par l’Église
catholique, qui en se prévalant de son prestige, inculque comme
réels et historiques, des faits qui ne sont que des inventions
».
Il y aurait donc, selon l’article 661 du code pénal italien,
matière à sanctionner « l’abus de la crédulité
populaire ». L’athée ajoute que le père Enrico
Righi est un bon exemple des ministres du culte qui « présentent
comme des vérités et des faits réellement survenus,
des faits inventés pour les nécessités de la
doctrine religieuse ».
La justice désemparée d’avoir à trancher
pour ou contre l’existence historique de Jésus tente de
classer l’affaire. Mais Luigi Cascioli est têtu, son avocat
obstiné et la plainte contre le curé don Righi oblige
la justice à ouvrir une enquête !
Le 27 janvier, la première audience s’est passée
calmement et le plaignant est ravi d’avoir lancé le débat
: « La défense a préféré ne pas
insister sur la question de l’existence du Christ mais a cherché
à démontrer que le curé n’était pas
personnellement coupable de la falsification » ! Dans une lettre
ouverte à l’archevêque de Bologne, Luigi Cascioli
a assuré « être prêt à retirer sa
plainte, si on lui donnait une preuve de l’existence historique
de Jésus ». L’affaire a été mise en
délibéré...