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Institut Saint Serge de théologie orthodoxe à Paris |
L’apôtre Paul avertit déjà les disciples contre divisions et partis (Ac 16,29-30 ; cf. 1 Cor 11,19 ; 1 Tim 4,2) en des contextes dangereux pour l’intégrité du message. Puis Irénée de Lyon (IIe s.) expose la vraie foi, protégeant la « saine doctrine » (1 Tim 1,10) contre des erreurs qu’il nomme fausses gnoses. On lui doit un adage devenu célèbre, repris par plusieurs Pères : « Dieu S’est fait homme pour que l’homme devienne dieu. » La doctrine de la déification demeure une préoccupation majeure dans la théologie de nombreux auteurs chrétiens : l’être humain n’a pas pour vocation de se transformer en une autre personne, mais de participer à la nature divine qui lui est conférée par Dieu (cf. 2 P 1,4). La distinction entre personne et nature est fondamentale.
Pouvez-vous donner quelques exemples de théologiens orthodoxes pour qui le dialogue interconfessionnel ou interreligieux a été important ?
Dans un contexte de dialogue, le moine Jean Damascène (VIIIe s.) engage à connaître les opinions des adversaires pour pouvoir les discuter ou les combattre, non dans un but polémique, mais pour la Vérité (Jn 14,6). Il dialogue aussi avec l’Islam qu’il connaît bien.
Grégoire Palamas (XIVe s.), un moine devenu évêque, a formulé théologiquement une expérience de l’union à Dieu, vécue par des chrétiens orthodoxes de son époque appelés hésychastes : cette formulation l’a conduit à des contacts avec des spirituels non chrétiens.
À l’époque moderne, Silouane l’Athonite (� 1938) faisait preuve d’une grande ouverture dont témoigne aujourd’hui l’impact de ses écrits, dépassant largement les frontières de milieux chrétiens orthodoxes.
Pouvez-vous donner le nom de quelques théologiens orthodoxes contemporains soucieux d’articuler la Tradition avec notre monde actuel ?
Le XXe siècle offre une pléiade de théologiens et penseurs : S. Boulgakov (� 1945), N. Berdiaev, cher aux protestants libéraux (� 1948), G. Florovsky (� 1979), C. Andronikof (� 1997), E. Behr-Sigel (� 2005), O. Clément…
Leur souci est de mettre la Révélation à la portée de leurs contemporains, croyants ou non.
On poursuit l’analyse de ces auteurs pour en confronter la pensée
avec les éléments de la Tradition : les Écritures,
les formules théologiques liturgiques, les Pères, l’icône...
Comme la Parole de Dieu est reçue et actualisée dans les
communautés chrétiennes, les formulations avancées
par les Pères anciens et leurs successeurs modernes sont appelées
à produire leur effet dans l’Église : le peuple de
Dieu, dernier garant de leur authenticité doctrinale, en reçoit
et entérine les seuls éléments jugés conformes
à l’ensemble de la Tradition, comprise comme réalité
théologique et non ensemble d’usages. L’adhésion
à la Tradition constitue une recherche de la Vérité,
démarche véritablement libératrice (Jn 8,32) dans
la mesure où elle fait adhérer toujours plus le chrétien
au Christ. Un auteur chrétien orthodoxe contribue à cette
démarche par des essais de formulations théologiques parfois
audacieuses, soumises à l’approbation de ses contemporains.
Propos recueillis par Laurent Gagnebin
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Numéro 197 |
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