
Numéro 200 - Juin 2006
( sommaire
)
En Bref
Dans le monde et dans les Églises
Chine
Une bible pour chaque Chinois...
La maison d’édition
protestante Amity Foundation de Nankin, autorisée à
imprimer des Bibles pour la Chine vient de se moderniser ce qui va
lui permettre d’en imprimer 10 millions chaque année.
Depuis qu’elle a commencé son activité, il y a
20 ans, elle a publié plus de 46 millions de Bible ou de Nouveau
Testament. « Notre espoir, c’est qu’un jour tous les
Chinois possèdent une Bible », a déclaré
l’ancien président du Conseil des Églises de Chine
– organisme qui regroupe toutes les dénominations protestantes
officiellement enregistrées. La Chine compte 1,3 milliards
d’habitants, dont 14 millions appartiendraient à une Église
chrétienne officielle et quelque 75 millions seraient dans
des Églises ou communautés clandestines.
haut

Vietnam
Peut mieux faire
En avril dernier, le Vietnam par
la voix de son porte-parole des Affaires étrangères
a nié une fois encore détenir des prisonniers de conscience.
Il répondait à la demande des États-Unis de libérer
six dissidents incarcérés et quinze autres assignés
à résidence afin de faire un geste concret dans le domaine
des droits de l’homme avant le voyage du président Bush
en novembre prochain à Hanoï pour une réunion internationale.
Les États-Unis ont aussi fait savoir qu’ils reportent
à plus tard le retrait du Vietnam de la liste des pays «
préoccupants en matière de liberté religieuse
». Une liste établie après enquête chaque
année par le Département d’État américain
pour la liberté religieuse dans le monde et qui va de pair
avec des sanctions économiques et diplomatiques à l’encontre
des pays désignés, comme le Vietnam, pour leurs violations
de la liberté religieuse.
Même si, sous la pression diplomatique, des progrès
non négligeables ont été accomplis : prisonniers
pour motif religieux libérés, pressions de tous ordre
sur les croyants interdites ou enregistrement officiel de nouvelles
communautés religieuses facilité. Mais il reste des
prisonniers pour motif religieux et d’autres ont été
récemment incarcérés, des restrictions sont maintenues
sur les activités de protestants des Églises domestiques,
de mennonites et de bouddhistes. Enfin, le Département d’État
américain pointe du doigt l’absence de liberté
d’expression, de rassemblement, d’association.
C’est ainsi que récemment des religieux et religieuses
bouddhistes ont été expulsés de leurs pagodes
pour refus d’adhérer à l’Église bouddhiste
patronnée par l’État. Une association américaine
de défense des droits de l’homme, Freedom House, dénonçait
aussi, en avril, la persécution que continuent de subir les
chrétiens de l’ethnie minoritaire h’mong, au nord-ouest
du Vietnam - refus de pièce d’identité, obligation
de rétablir l’autel des ancêtres chez un protestant
et pressions sur des croyants évangéliques pour qu’ils
abandonnent leur religion.
haut

Roumanie
Dracula banni
Les responsables catholiques et
orthodoxes de Roumanie ont accueilli avec satisfaction la décision
du gouvernement de renoncer à un parc de loisirs à la
gloire de Dracula. Depuis que le projet avait été annoncé
en 2001, les Églises faisaient assaut de critiques contre un
« parc qui sera, à n’en pas douter, le royaume du
mal » et donnera une « image fausse » du pays.
Aux voix des Églises s’étaient jointes celles
d’historiens affirmant que « le mythe de Dracula n’a
rien à voir avec l’histoire de la Roumanie. » Et
pourtant, si l’écrivain anglais Bram Stocker « inventa
» en 1897 le personnage de Dracula, c’est bien Vlad Tepes,
gouverneur de la Valachie au XVe siècle et connu sous le doux
nom de « Vlad l’Empaleur », qui est à l’origine
du mythe. Et la Valachie est roumaine depuis le XVIIIe siècle
!
haut

Irlande
Surprise œcuménique !
C’est celle qu’un prêtre
anglican et des pères augustiniens catholiques avaient organisée
pour commémorer le 90e anniversaire du « Easter Rising
», le soulèvement irlandais de Pâques 1916 à
Dublin contre la colonisation anglaise. La cérémonie
religieuse a eu lieu dans la ville de Drogheda (en République
d’Irlande, haut lieu de résistance contre les troupes
de Cromwell au XVIe siècle), en présence du maire, de
membres de la police et de paroissiens catholiques et anglicans :
ils ont tous été invités à communier à
une concélébration de l’eucharistie catholico-anglicane,
malgré l’interdiction générale d’intercommunion
de l’Église catholique.
L’ancien prieur augustinien a expliqué que « le
futur du christianisme repose sur le partage par les différentes
dénominations de la Résurrection du Christ de manière
enrichissante plutôt que menaçante ». Ordre religieux,
les pères augustiniens ne sont pas sous la juridiction de l’évêque
local et pouvaient donc transgresser plus aisément la règle
catholique.
Il n’empêche que les primats irlandais, catholique et
anglican qui n’avaient pas été avertis ont mal
pris la chose et la cérémonie a été taxée
de « confusion », de « fausses espérances
»… « Le vrai oecuménisme est mieux servi par
des initiatives qui respectent les traditions, l’éthique
et la discipline des Églises qui y sont engagées »,
a déclaré l’archevêque catholique. Condamnation
démentie par un sondage du Sunday Independent de Dublin : 76
% des prêtres catholiques interrogés approuvent l’initiative
et 90 % jugent la réaction des autorités catholiques
déplacée...
Claudine
Castelnau
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