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Numéro 206
Février 2007
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Le prophète Ézéchiel explique qu’il doit avertir le peuple des dangers que sa conduite lui fait courir… et Jésus fait de même.
Savons-nous écouter aujourd’hui les guetteurs qui sonnent l’alarme ?

Il est temps de sonner l’alarme

(Ézéchiel 33,1-20 ; Matthieu 5,25-26 ; Luc 17,26-30)

Heureusement, le guetteur est là… Quelle bonne nouvelle nous rapporte Ézéchiel !

Le guetteur a ce qu’il faut pour sonner l’alarme. S’il le fait et que les habitants écoutent, beaucoup seront sauvés. S’il ne le fait pas, c’est lui qui sera responsable du désastre, il devra rendre des comptes. Mais s’il sonne, s’il alarme et que les habitants ne veulent pas l’écouter, ils seront responsables de leur propre désastre.

Et le guetteur doit veiller à ce que la trompette ne soit pas trop vieillie, bouchée, hors d’usage. C’est aussi sa responsabilité. L’heure est grave. Ce n’est pas le moment de s’amuser, comme aux jours de Lot racontés par Luc. Sur le navire, quand l’alarme sonne, ce n’est plus le moment de jouer des airs de valses et de continuer à danser.

Normalement, le guetteur, c’est le pasteur. Il doit veiller et avertir. C’est ce qu’on est en droit d’attendre de lui. Mais cela peut être n’importe quel paroissien qui a le sens des responsabilités. Une mère de famille, un journaliste, un conseiller presbytéral ou municipal, un instituteur, un isolé qui a pris la peine de s’informer avec soin et qui a compris la responsabilité que Dieu lui confie. Mais c’est donc aussi le pasteur. Avertir quand le désastre menace, c’est la priorité des priorités de son ministère. Il doit être prophète. C’est son principal « cahier des charges ». Et quand il sonne l’alarme, lui ou quelqu’un d’autre, les paroissiens doivent l’écouter.

Nous avons deux responsabilités :

  • D’abord découvrir où sont les guetteurs aujourd’hui, peut-être en train de s’époumoner dans leur coin. Il serait bien étonnant que Dieu nous laisse sans prophètes.
  • Et ensuite, les écouter, prendre au sérieux leurs cris d’alarme. Ce n’est pas facultatif, le salut de tous en dépend. Repérons les prophètes et écoutons-les !

Il y a quarante ans, il y avait un grand prophète. Forcément, on l’a assassiné. Il s’appelait le pasteur Martin Luther King. Son nom était un bon programme. Il a sonné l’alarme contre le racisme dans son pays et dans le monde. Et, miracle, il a été entendu, après de rudes batailles. Mais il a prophétisé aussi contre l’armement nucléaire. Et là ce n’est pas encore gagné, pourtant sa voix retentit encore. Dans un collège catholique, on a écrit son slogan : « Si nous n’apprenons pas à vivre ensemble comme des frères, nous mourrons ensemble comme des idiots. » Il est encore temps de l’entendre, mais c’est urgent. Tous les possesseurs de la bombe atomique sont mal placés pour interdire à d’autres de la fabriquer. Merci M. L. King.

Aujourd’hui c’est notre prophète préféré qui nous parle, qu’on a aussi assassiné, mais sa parole reste vivante. Il nous dit dans son sermon sur la montagne (Mt 5) et à nous qui sommes ici : « Recherche et trouve d’urgence un accord avec ton adversaire, tant que tu es encore en chemin », sinon cela finira mal.

Écoutez la trompette qui sonne. C’est Jésus lui-même qui nous avertit.

Nous avons beaucoup d’adversaires, nous les chrétiens « occidentaux », tellement nous nous sommes mal conduits pendant des siècles. Nous avons tendance à l’oublier, ou pire, à le contester, mais c’est la vérité historique. Écoutez l’avertissement : « Un accord d’urgence, ou ça finira mal ». Réparer les injustices, si c’est encore possible, les spoliations, les colonisations, les mépris et beaucoup de choses semblables. Mais Jésus prévient : « Sans cet accord, ça finira mal ». Bien sûr, les adversaires ne sont pas parfaits, Il y a des pailles dans leurs yeux. Mais il y a tant de poutres dans les nôtres.

Je pense au monde arabo-musulman, pour avoir longtemps vécu au Maghreb. Beaucoup sont ulcérés, exaspérés. Et de même au Liban, en Palestine, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie et tant d’autres lieux. Nous avons pris de terribles risques en inspirant le partage de 1947, ou en l’approuvant. On ne nous demande pas de trouver les autres parfaits. On nous demande de les comprendre, de réparer, de trouver un accord. C’est comme si Jésus rabâchait : « Trouve un accord, même si c’est difficile. Tu ne sortiras pas tant que tu n’auras pas payé jusqu’au dernier centime. »feuille

Roger Parmentier

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