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Numéro 206
Février 2007
( sommaire )

Agir

Actuellement présente dans 109 pays, l’Armée du Salut est à la fois une Église, membre de la Fédération protestante de France, et un organisme d’action sociale qui vient en aide aux plus démunis de notre société.

L’Armée du Salut

« Je ne peux voir une souffrance sans me poser deux questions : quelle en est la cause, et que puis-je faire pour y remédier ? ». Cette préoccupation de William Booth, pasteur méthodiste anglais, explique pourquoi le mouvement qu’il a fondé embrasse de par le monde un si large faisceau d’activités.

Pour William Booth, l’Évangile est une énergie capable de transformer la vie de tout homme. Révolté par la misère des populations ouvrières en pleine révolution industrielle, il prêche dans la rue, dans des arrière-salles de bistrot ou sous un chapiteau de cirque. Joignant le geste à la parole, il fait ouvrir des abris pour des centaines de miséreux et apporte des réponses concrètes à leurs besoins. Son action se résume en trois mots : « Soupe, savon, salut ». Pour encadrer et mettre à l’œuvre les nouveaux convertis, il structure le mouvement de façon hiérarchique : « l’Armée du Salut » est née.

Le mouvement essaime rapidement au-delà des frontières. Catherine Booth, fille du fondateur, débarque en France en 1881. Entre 1917 et 1934, les « commissaires » Albin et Blanche Peyron donnent à l’organisation un essor remarquable. Le couple prêche Jésus-Christ, Sauveur des hommes, et se lance dans la création d’institutions sociales novatrices, à Paris (Palais de la Femme, Cité de Refuge…) et en province. L’action menée en Guyane française aboutit à la suppression du bagne.

En temps de guerre, l’Armée du Salut fournissait aux militaires un cadre tranquille où ils trouvaient livres, magazines et papier à lettres, des salles de jeux…Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Armée du Salut est interdite. Marc Boegner, président du Conseil national de l’Église réformée de France, obtient du gouvernement de Vichy que les officiers soient intégrés à l’ERF comme évangélistes, et que les établissements soient rattachés à l’Association des Diaconesses de Reuilly. La paix revenue, l’Armée du Salut développe diverses actions pédagogiques en faveur de la jeunesse. Après les « Trente glorieuses », elle participe aux dispositifs de lutte contre les exclusions (ex. : la création de la Banque alimentaire), organise et gère des structures d’accueil d’urgence en partenariat avec d’autres associations et avec les pouvoirs publics.

En 1994, de nouveaux statuts distinguent la gestion de l’action sociale de celle de l’évangélisation. Désormais, la Congrégation de l’Armée du Salut, reconnue comme Église par la Fédération protestante de France, poursuit la mission spirituelle. Ses postes d’évangélisation sont des lieux où se manifeste aussi une solidarité concrète en faveur de personnes ou familles en difficulté (aide alimentaire, accompagnement, activités de loisirs pour les enfants). L’animation de rue auprès d’enfants de quartiers difficiles à Strasbourg, Mulhouse et Montbéliard se développe avec le concours d’autres Églises et communautés.

De son côté, la Fondation gère 45 établissements sociaux et médicosociaux offrant des prestations de qualité pour la réinsertion d’adultes en situation d’exclusion, l’éducation et la prévention de la violence auprès des jeunes, l’insertion professionnelle de personnes handicapées mentales, ou l’accompagnement en fin de vie de personnes âgées. « Secourir, accompagner, reconstruire » résume sa mission, et celle plus générale de toute l’Armée du Salut.

En hiver, l’action auprès des publics en grande précarité est renforcée pour faire face aux situations de détresse. Sans délaisser les missions de plus long terme, elle tente d’offrir le minimum vital – un repas et un lit – aux personnes qui en sont dépourvues. À Paris, le service de repas dans la rue se poursuit même toute l’année.

Au service de Dieu et des hommes, l’Armée du Salut reste portée par des valeurs fortes, chrétiennes et humanistes. Animée d’une volonté permanente d’adaptation aux attentes de notre société, elle ne cesse de mettre en œuvre des réponses innovantes. Pour l’heure, elle affronte la saison hivernale avec des budgets de plus en plus tendus. feuille

Robert Muller

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