Comme il est doux et
agréable à nos oreilles dentendre la société
française louer le protestantisme pour son esprit douverture
: ouverture sur tout ceux qui nous entourent, ouverture sur les questions
de nos contemporains, ouverture sur les défis à venir,
ouverture sur les autres disciplines que la théologie, ouverture
sur les langages de notre époque, ouverture des fenêtres
pour dépoussiérer, pour respirer
le protestantisme
plaît parce quil est ouvert et les protestants se plaisent
à ne pas senfermer dans leurs chapelles.
Dans ce cas, il y a matière à sinterroger
sérieusement sur un aspect majeur de notre vie dÉglise
: le temple. Certainement le bâtiment ne fait pas le cur
de notre foi, il nen est que limage. Dans ce cas, reconnaissons
que limage que nous donnons de notre foi a bien souvent lallure
dun cadavre déposé dans un tombeau dont on a soigneusement
fermé louverture. Que signifie un protestantisme ouvert
quand ses temples ne sont ouverts quune heure par semaine (parfois
toutes les deux semaines) ? Les esprits taquins répondront que
ce nest pas étonnant que lÉglise soit «
réformée » puisque le temple est toujours fermé
: cest quil doit être « inapte ». Lorsque
le protestantisme décida la fermeture de ses temples, au moment
de la Réforme, cétait dans la juste logique des
choses pour affirmer que le temple nest pas un lieu particulièrement
sacré et quil est tout à fait possible de prier
avec la même ferveur dans lintimité de son logement.
De nos jours, alors que la superstition du lieu ne se pose plus avec
la même force, peut-être serait-il opportun de repenser
sérieusement louverture de nos lieux pour en faire de véritables
lieux daccueil vers ceux qui sintéressent à
la culture, à la théologie et à la spiritualité
protestantes. Peut-être serions-nous bien inspirés de ne
pas présenter une image de fermeture alors que nous ne cessons
de prêcher louverture et la disponibilité pour le
monde qui nous entoure.
James
Woody