À Noël nous fêtons
la venue du Christ dans le monde. Or « Christ » signifie
« Messie ». Dire que Jésus est le Christ, c’est
dire que le Messie est venu et qu’il n’y a plus à
attendre, nous sommes déjà dans les temps messianiques,
les promesses de Dieu, en Jésus, sont réalisées.
Or certains chrétiens attendent encore, ils attendent le
retour du Christ, comme si le Christ n’avait pas encore accompli
toute chose.
Il est vrai que nous vivons dans une sorte de contradiction :
nous disons croire que Jésus est le Christ, mais pourtant,
il faut admettre qu’aujourd’hui, les promesses ne sont
pas pleinement réalisées, tout n’est pas paix,
justice et bonheur dans ce monde, le lion ne broute toujours pas
de l’herbe, et le loup ne dort toujours pas avec l’agneau
(Ésaïe 65,25).
Jésus n’aurait-il pas accompli toute chose ?
Nous croyons que ceux qui attendent un retour matériel
du Christ font la même erreur que certains juifs qui ont crucifié
Jésus : ils attendent une manifestation concrète et
autoritaire de Dieu qui s’accomplirait sans le consentement
des hommes. Mais justement, Jésus n’a pas voulu répondre
à cette attente. Il a montré que son Royaume n’est
pas de ce monde. La paix qu’il donne n’est pas politique,
mais intérieure ; la richesse qu’il offre est celle
du cœur ; s’il donne une lumière, elle ne se compte
pas en kilowatts ; il est bien une source d’eau, mais pour
nous abreuver intérieurement ; et il est bien un pain, mais
cela n’arrangera pas la famine dans le tiers-monde, il est
une nourriture spirituelle qui peut nous nourrir pour la vie éternelle.
Le Royaume de Dieu n’est pas à chercher dans une réalité
extérieure, mais dans le domaine du spirituel. Le Royaume
de Dieu ne s’impose pas et ne s’imposera jamais aux hommes.
Il est offert. Il dépend ensuite de nous de l’accepter,
de le mettre en nous, de l’accueillir, et ensuite de l’actualiser
sur cette Terre.
Réjouissez-vous, le Messie est venu, le Christ est venu
et a accompli toute chose. Le royaume de Dieu, ce n’est pas
pour demain, il est là, pour vous, en vous, si vous l’acceptez.
Marc
et Louis
Pernot