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Au Courrier des Lecteurs

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Dans le N°218

Compositeurs réformés

Une réaction et une mise au point en réponse à l’article « Quelques compositeurs réformés » signé par Alain Bonnard et paru dans le n° de février (n° 216)

Une importance démesurée est accordée à Eustorg de Beaulieu qui est aussi poète, alors que Paschal de L’Estocart, l’un des grands musiciens de la Réforme, est passé sous silence. C’est d’autant plus regrettable qu’il a aussi mis en musique des Psaumes et des Octonaires (comme Claude Le Jeune). En effet, Paschal de L’Estocart a été « re-découvert » au début des années 1950 ; ses œuvres - et, en particulier, ses Octonaires – ont fait l’objet d’éditions, de publications et d’enregistrements discographiques. Christine Morel, entre autres, en a dirigé un grand nombre, et, notamment, lors d’une Assemblée Générale de l’Association pour la Sauvegarde du Temple de Lemé (ASTL) ; son concert avait d’ailleurs été précédé de ma conférence : « Paschal de L’Estocart, musicien picard » (publiée par la suite). De plus, ce compositeur et ses Octonaires de la Vanité du Monde ont, en 1982, fait l’objet d’une question d’Agrégation et de CAPES.

Quant à Claude Goudimel, à la demande du Ministère de la Culture et de la Communication, j’ai publié le dernier état de la question dans : Célébrations Nationales 2005 (Paris, Ministère de la Culture et de la Communication, Direction des Archives de France, Délégation aux Célébrations Nationales, 2004). Il y a trois et non deux éditions des Psaumes de Goudimel […].

En ce qui concerne l’origine des mélodies, l’auteur écrit que « 85 furent composées par Loys Bourgeois lui-même, les autres l’étant par son disciple, Maître Pierre ». Or, le grand hymnologue suisse de réputation internationale, Pierre Pidoux, dans ses derniers travaux, a réussi à attribuer des mélodies à Guillaume Franc et Pierre Davantès.

Édith Weber, Paris

NDLR Voir au sujet de ces questions : Édith Weber, « Compléments hym-no-logiques » dans Le Psautier français (Réveil Publications 1995), p.415-422 et, au sujet de Davantès, plus particulièrement p. 420.

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Une réponse à Jean Beauté

(courrier de décembre)

J’ai été élevée dans le protestantisme. Ma grand-mère chantait souvent des cantiques. D’origine alsacienne, elle me conduisait au culte du vendredi saint. La musique a pour moi une très grande importance. Bach et certaines musiques du moyen âge sont pour moi une aide pour la concentration, un média me permettant de faire monter mes émotions vers Dieu.

Je n’ai jamais trouvé les cantiques ennuyeux. Il est vrai que la musique est pour moi plus importante que les paroles. Certaines musiques expriment la joie : « À toi la gloire » chanté le dimanche de Pâques. D’autres la douleur, ainsi celui qui commence par « Getsémamé, Getsémané, tu vis le Roi de Gloire, devant l’Éternel prosterné, remporter la victoire… » chanté le vendredi saint.

Mon mari étant d’origine catholique, j’ai assisté à la messe avec ma belle mère. Bien que la liturgie soit assez proche de celle des luthériens, je me sentais très extérieure à l’office. Froideur de la musique, non participation des « spectateurs ». La musique « moderne » de certains cantiques me semble plate, gentille comme les chansons de Sœur Dominique, mais sans la profondeur de celle de Bach.

J’ajoute qu’il n’est pas nécessaire d’avoir étudié la musique pour apprécier Bach. C’est Bach qui m’a amenée à la musique et non l’inverse. Dans la « messe en latin » c’est le mystère de la langue, la « magie » des mots qui séduit certains catholiques.

La musique, je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je sens. « David dansait devant l’Arche, et cela plaisait à Dieu. » Dieu nous a donné Jean Sébastien Bach; c’est par la foi que celui-ci a été inspiré.

Gardons sa musique, modernisons les paroles, ou plutôt actualisons les paroles des cantiques. Je n’aime pas le terme « moderne » qui ne veut rien dire, et qui en politique sert à « nous faire prendre des vessies pour des lanternes »

Évelyne Périnelle, St Révérien