Numéro 220
Juin-Juillet 2008
( sommaire )

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Livre Magda et André Trocmé, figures de résistances

La parole de Magda Trocmé mise en exergue de cet ouvrage résume la vie entière de ce couple singulier : « Ma religion était une vraie protestation et l’est encore. »

Pierre Boismorand nous propose une remarquable mise en perspective des écrits publics et privés de Magda et André Trocmé, qui nous permet de traverser le XXe s. au cours duquel ils ont laissé une empreinte indélébile, rencontrant sur tous les continents les plus grandes personnalités symboles de paix.

Ils formaient un couple pastoral, liés l’un à l’autre dans leur protestation aux accents prophétiques, dans tous les combats pacifiques pour faire respecter les droits humains selon le commandement évangélique d’aimer son prochain. Leurs convictions les ont amenés à militer au sein du Mouvement International pour la Réconciliation au sortir de la Première Guerre mondiale, à devenir Justes parmi les Nations en cachant des juifs, à défendre l’émancipation des peuples colonisés, employant leur vie à être au service des autres, en paroles et surtout en actes.

Une belle leçon de courage et une posture critique vis-à-vis des Églises, à maintenir dans le monde d’aujourd’hui.

Olivier Guivarch

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Magda et André Trocmé, figures de résistances,
Textes choisis et présentés par P. Boismorand,
Paris, Cerf, 2007, 384 p.

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Livre La religion de Nietzsche

On ne retient souvent de Nietzsche que certains aspects de sa pensée, il est vrai difficiles à dégager d’œuvres nombreuses et malaisées à interpréter. On le déclare le chantre de La mort de Dieu et du Surhomme, ainsi que de la marche de l’humanité vers une civilisation où le christianisme apparaîtrait comme périmé, voire dangereux, et où les influences du dieu Dionysios seraient prépondérantes.

C’est le grand mérite de Philippe Gaudin d’avoir montré la richesse et la grande complexité d’un personnage à la vie torturée ; au sein d’une pensée foisonnante, la question religieuse est omniprésente, depuis son enfance en Allemagne dans une famille pastorale, très attachée à des croyances traditionnelles, jusqu’à la fin de sa vie, malade et silencieuse.

Dans une langue claire et d’accès aisé, l’auteur dissèque les vives attaques de Nietzsche contre la religion de son temps qu’à coup sûr nous critiquerions aussi en grande partie aujourd’hui. Il établit l’évolution de la pensée du philosophe, le thème de la Mort de Dieu n’en étant qu’un des aspects ; il montre ensuite comment Nietzsche appelle, à la fin de sa vie tourmentée, à un avenir qu’il peine à dessiner, ouvrant ainsi la voie aux inexactes interprétations de son oeuvre qu’en fera par exemple le nazisme.

Bernard Félix

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Philippe Gaudin, La religion de Nietzsche,
Éditions de l’Atelier, 2007.
en librairie

Livre Le protestantisme et la littérature

Bernard Reymond, que les lecteurs retrouvent régulièrement dans nos pages, a voulu ici rappeler « combien le protestantisme est par lui-même un fait littéraire », et comment « la littérature relève de son influence, que ce soit pour la valoriser ou pour la rejeter ».

Pas moins de 31 écrivains sont abordés, de langues allemande, française et anglaise : de la Réforme, où les œuvres de Calvin et de Bèze sont à considérer comme faisant partie du patrimoine littéraire, au vingtième siècle d’André Gide et de Dürrenmatt, en passant par Bayle, Milton, Goethe et Dickens.

Bernard Reymond fait montre d’une critique littéraire qui nécessite de bien connaître la culture protestante de l’écrivain, ce que tous nos contemporains ne sauraient faire. Il révèle aussi comment le protestantisme est interrogé par la littérature, dans ses institutions, ses mœurs, son histoire et ses croyances.

Saluons encore une fois cette excellente collection de l’éditeur suisse Labor et Fides, tant pour l’éclectisme de ses titres faisant connaître le protestantisme d’une manière originale que pour son format bien pratique.

Bernard Félix

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Bernard Reymond, Le protestantisme et la littérature.
Portraits croisés d’un horizon partagé,
Genève, Labor et Fides, 2008, 174 pages.

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