Pour tous ceux et celles qui aiment
lire en vacances, il convient d’organiser la gestion des tâches
quotidiennes. Voici donc ce livre de recettes : Julie cuisine à
l’avance, de Julie Andrieu. J. A. a choisi deux plats qui peuvent
être cuisinés un jour à l’avance : le Fondant
aux marrons et caramel de cidre, et la Sole à la sauce aigre-douce.
Pour les recettes avec une nuit d’avance, il y a un Rôti
de veau mijoté au lait de vanille. Pour une préparation
festive, une Terrine de pain d’épices au foie gras. Pour
un délai d’une à 4 heures, il reste une trentaine
de recettes sucrées, salées et végétariennes,
comme la Salade de pâtes aux légumes et aux amandes, qui
pourrait réveiller quelques repas paroissiaux à peu de
frais. Cuisiner avec une longueur d’avance pour... lire ! (Albin
Michel, 5,90 €).
Les vacances peuvent aussi être un temps de réflexion
et le dernier livre d’Olivier Bauer Le protestantisme et ses cultes
désertés nous y invite. O. B., professeur de théologique
pratique écrit 15 lettres à Maurice, qui rêve de
participer à un culte, et lui explique ce qui est important dans
un culte luthéro-réformé. Il constate que «
le protestantisme fait du culte le poumon de la vie de l’Église,
mais que les protestants n’y vont pas ». Puis, il montre
comment nos six sens y sont sollicités conjointement. Il compare
le culte à une station thermale qui comprend deux bassins : l’un
rempli d’eau chaude, l’autre plein d’eau froide. Au bain
chaud correspond la fonction « bénédiction »
et au bain froid la fonction protestation. Participer au culte devrait
être pénétrer d’abord dans le bain chaud puis
sauter dans le bain froid. Et l’alternance du chaud et du froid
donne la force d’affronter les douleurs de l’existence. Sauf
que, conclut-il, le culte ne dispense que la douche froide. Il propose
que les Églises cessent de célébrer des cultes
pendant six ans, pour pouvoir ressentir un manque. (Labor et Fides,
10 €).
Dieu n’a pas réponse à tout, mais il sait à
qui s’adresser, de Nicolas Barral pour le dessin et Tonino Benacquista
pour le dialogue. Une BD pas chrétienne, mais qui nous apporte
une réflexion sur la vie que nous décidons d’avoir,
en compagnie ou non de Dieu. Cinq histoires de vie que, du haut de son
ciel, Dieu observe. Pour l’artiste qui n’a plus confiance
en lui, il fait appel à Michel Ange. Pour le détective
qui ne voit rien, Dieu fait appel à Agatha Christie. Pour les
escrimeuses découragées par les tricheries et le racisme,
il fait intervenir le fougueux Cyrano de Bergerac ; pour venir en aide
au couple en dérive, il ressuscite Ginger Rogers et Fred Astaire,
et pour le déprimé chronique qui se contente d’une
petite vie, Dieu se met en colère, car « Il n’a pas
créé les humains » pour ça, et il missionne
Ernest Miller Hemingway. Cette BD nous dit oui, Dieu existe, il a les
moyens de venir en aide, mais il y a autour de vous, avant vous, des
hommes et des femmes qui ont été excellents, avec les
moyens que vous avez aussi entre les mains. (Dargaud. Env. 13 €).
Les Lettres du front et d’Amérique 1914-1919, de Jean
Norton Cru, sont écrites à sa famille, des tranchées
de Verdun puis d’Amérique. Le père de Jean Norton
Cru était pasteur évangélique en Ardèche.
Sa mère est issue d’une famille anglaise de médecins
et d’ingénieurs. Femme cultivée, femme de foi, de
culture méthodiste, référence majeure de ses enfants,
elle leur donne un enseignement religieux en leur laissant une liberté
de choix. Jean est l’aîné de la fratrie : il a trois
frères et deux sœurs. Il est instituteur, puis professeur
d’anglais à Aubenas, puis fera une carrière universitaire
à Williams college, institution privée de l’élite,
principalement séculière mais clairement protestante.
Norton Cru a 35 ans à la déclaration de la guerre. Sa
correspondance relate les conditions de vie difficiles que connait tout
poilu au front. Dès son arrivée sur le front, il s’abonne
à la revue protestante Foi et vie. C’est un humaniste, un
chrétien convaincu, qui refuse tout sectarisme, il est par toutes
ses fibres un « protestant libéral ». Il enverra
243 lettres et cartes postales qui disent « la vérité
du moment, la vérité du témoin qui vient de voir
et d’agir et de sentir ». La spiritualité protestante
nourrit sa vie, la structure dans ces épreuves et l’enrichit
par une pratique régulière. (Presses universitaires de
Provence, 29 €). 