
Numéro 174 - février 2004
( sommaire
)
Méditer
Le Seigneur m'a dit : Tu es mon fils
Au cœur des Écritures.
Le Psaume 2,1-7 N’est-il pas suffisant que notre vie de citoyens
du monde nous confronte à la violence ? Faut-il que notre vie
spirituelle s’y affronte ? La lecture que le psalmiste fait de
l’histoire, où s’opposent amis et ennemis de Dieu,
est-elle acceptable pour nous ? Nourrit-elle notre foi ? Ou la déstabilise-t-elle
? A quel niveau faut-il la laisser imprégner notre cœur
et notre esprit pour que nous en retirions, non un désir de violence
ou de rejet, mais un regard à la fois lucide et aimant sur le
monde comme il va ?
Pourquoi les nations s’agitent-elles, et les peuples
ont-ils de vaines pensées ? Oui pourquoi ? Cette question peut
être celle de tout homme qui s’arrête pour méditer
sur la condition humaine. Pas de mépris dans ce constat, mais
une grande douleur, une communion de destin… Car nul homme n’est
à part de l’humain. Et aucune multitude, si terrifiante
soit-elle parfois, ne lui est totalement étrangère. Aucun
ennemi n’a un autre visage que le sien. Même ces princes
et ces rois qui se dressent contre l’Eternel et son messie !
Les héros peuvent être bons ou méchants,
selon le côté où on se place, et l’histoire
a montré qu’il n’est pas un tyran, si cruel eût-il
été pour son propre peuple, qui n’ait conservé
les traits du héros dans la mémoire de ses fidèles.
Mais un héros, même saint, échappera-t-il à
la tentation du pouvoir ? Et quel pouvoir humain peut-il être
soumis à Dieu, vraiment soumis à sa volonté, sans
cesser d’être pouvoir ? Et pourtant ne faisons pas l’ange,
il faut bien que certains l’exercent !
David le roi messie fut de ceux-là. Jésus
le messie sauveur le refusa. Mais de l’un puis de l’autre
recevons tous cette invitation inaugurale : soyons humains, rien qu’humains,
mais toujours humains, nous sommes fils et filles de l’Eternel,
porteurs de sa justice et de son amour. 
Florence
Taubmann
Pourquoi bruyent les
gens,
et font les peuples une sotte entreprise?
Les rois de la terre se bandent
et les seigneurs s’amassent ensemble
contre le Seigneur et contre son oint.
Rompons leurs liens, et jettons leurs cordes.
Celui qui est assis ès cieux s’en rit,
le Seigneur se moque d’eux.
Un temps viendra qu’il parlera à eux tant courroucé,
et les troublera par dépit.
Si ai-je ordonné mon roi sur Sion, ma sainte montagne.
Je raconterai l’ordonnance du Seigneur
qui m’a dit: tu es mon fils,
je t’ai aujourd’hui engendré.
Psaume 2,1-7. Traduction de S. Castellion
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En d'autres lieux
Je suis plus riche que ces faux dévots
Qui accusent leurs prochains de s’égarer
Alors qu’ils sont hors du droit chemin.
La fortune et les apparences ne sont que trompe-l’œil,
L’homme vaut par ce qu’il est au profond de son cœur.
On n’atteint pas le but par des voies détournées,
C’est la grand-porte qu’il faut emprunter.
Les mille et une nuits, volume 1
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Au fil d'une pensée
« La seule tâche spécifiquement humaine,
c’est de se faire homme, c’est de reconnaître que tous
nos problèmes confluent dans cet unique problème dont
Shakespeare nous donne la meilleure formule lorsqu’il dit : «
Être ou ne pas être, toute la question est là. »
Maurice Zundel, théologien catholique
suisse du 20e siècle.
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À l’écoute d’une spiritualité : La communauté
des diaconesses de Reuilly
Elle fut fondée à Paris en 1841 par Caroline
Malvesin et le Pasteur Antoine Vermeil. Elle rassemblait des femmes
issues de différentes familles du protestantisme pour une vie
de type monastique, avec un double engagement : social et spirituel.
Ce n’est qu’en 1983 que la communauté devait se doter
d’une règle de vie, dont la septième prieure, Sœur
Myriam, fut l’artisan. Aujourd’hui retirée dans un
ermitage au fond du parc de la maison des diaconesses de Versailles,
Sœur Myriam se consacre à l’accompagnement spirituel,
à la formation, et à l’écriture. Ses prières
et méditations bibliques et liturgiques ont été
publiées dans différents livres : Seigneur, donne-nous
la prière, Une source cachée au cœur du monde, Prenez
la paix, un chemin de prière. De ce dernier volume est extrait
le texte ci-contre. 
Florence
Taubmann
Ordonne ta vie à la paix qui ne retient pas les
torts
et continue d’aimer quand l’amour est assombri.
Ordonne ta vie à la rencontre de Dieu qui t’attend
au cœur des événements afin que tu ne restes pas
seul.
Ordonne ta vie au sérieux et à l’honneur
de vivre.
Ordonne-la aussi à la gratuité des heures,
aux bonheurs
que l’on reçoit et que l’on offre.
Ordonne ta vie, donne-lui le rythme, l’alternance
des jours
et des nuits, des repos et des peines.
Ordonne ta vie à l’émerveillement.
Tu as toute la terre,
tout le ciel, tout l’univers pour exercer tes pas,
pour ouvrir tes yeux et célébrer ta louange.
Apprends à travailler dans le calme et la paix
–autant que le permettent les situations.
Ordonne ta vie et donne-lui les vraies priorités.
Discerne-les dans les silences et la prière.
Que bienveillance et espérance t’accompagnent
!
Alors un chant de paix montera de toi, envahira les lieux
où tu demeures et ouvrira des visages à l’espérance
pour demain.
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